mardi 26 août 2025

Iran : colère contre l’effondrement des services de base

 Le mardi 26 août 2025, de Téhéran et Machhad à Chiraz et Najafabad, des citoyens de tous horizons, dont des victimes de fraudes cautionnées par l’État, des travailleurs du secteur industriel essentiel et des étudiants, sont descendus dans la rue. Leurs griefs distincts ont convergé vers un tollé général contre un gouvernement qui a pillé les richesses du pays tout en laissant sa population sans électricité, sans eau et sans justice.

En colère, l’opinion publique face à la corruption du régime

À Téhéran, la colère de l’opinion publique face à la corruption à haut niveau était manifeste, alors que les victimes de la fraude du projet résidentiel Hakim organisaient un rassemblement de protestation pour la deuxième journée consécutive. Les manifestants se sont rassemblés devant le tribunal, l’accusant d’avoir délibérément retardé l’affaire pour protéger le principal responsable, Ali Namdari, en raison de ses liens avérés avec des personnalités influentes du régime comme Golpayegani et le président du Majlis, Mohammad Bagher Qalibaf. Les manifestants brandissaient des pancartes dénonçant le népotisme et les accords secrets qui bafouaient la justice, exigeant le transfert de l’affaire devant une juridiction pénale supérieure afin de statuer sur cette fraude massive et organisée qui a englouti les économies de milliers de familles.

Cette scène s’est reproduite à Machhad, où les victimes d’une autre escroquerie immobilière de grande ampleur ont protesté contre l’inaction du pouvoir judiciaire. Dans ce cas, chaque logement a été vendu frauduleusement à dix personnes différentes. Malgré des preuves évidentes et 300 plaignants, les complices des auteurs, selon les manifestants, « circulent librement dans la ville » en raison de leur situation financière et de leurs relations.

Pendant ce temps, à Téhéran, un groupe de travailleurs hautement spécialisés du secteur de l’électricité, connus sous le nom de « Casques jaunes », s’est rassemblé devant l’Organisation des affaires administratives et de l’emploi. Ces opérateurs de postes à haute tension ont protesté contre la décision du régime de les exclure arbitrairement d’une « prime spéciale » légalement obligatoire, approuvée par le Parlement pour retenir le personnel qualifié. Leur protestation a mis en lumière les pratiques discriminatoires du régime et son refus de se conformer à ses propres lois, même pour les travailleurs des secteurs d’infrastructure les plus critiques du pays.

Manifestations contre la défaillance des infrastructures

Au-delà du pillage financier, l’incompétence flagrante du régime dans la gestion des infrastructures de base a poussé d’autres communautés au bord du gouffre. À Chiraz, les étudiantes de la résidence universitaire ont organisé des manifestations nocturnes contre les coupures chroniques d’eau et d’électricité. À Najafabad, les habitants se sont rassemblés devant le bureau local de l’électricité après que des coupures persistantes ont gravement affecté leurs moyens de subsistance et leurs entreprises.

Il est significatif que les manifestants des deux villes aient scandé le même slogan puissant : « L’eau, l’électricité, la vie sont notre droit indéniable.» Cette revendication commune, qui résonne dans différentes villes et groupes démographiques, témoigne de l’émergence d’un sentiment national unifié contre l’incapacité du régime à fournir les besoins les plus fondamentaux pour une vie digne.

Résistance soutenue : « Non aux mardis des exécutions » entre dans sa 83e semaine

Parallèlement à ces manifestations socio-économiques, le mouvement politique organisé contre le principal outil de répression du régime continue de prendre de l’ampleur. Le même jour, le 26 août, la campagne nationale « Non aux mardis des exécutions » a marqué sa 83e semaine consécutive, avec des prisonniers en grève de la faim dans 53 prisons à travers le pays. Parallèlement, des citoyens ont organisé des actions de soutien à la campagne dans des dizaines de villes, dont Téhéran, Rasht, Kermanshah, Sari et Lahijan.

Les slogans, ouvertement politiques et provocateurs, remettaient directement en cause l’autorité du régime. Les slogans suivants ont retenti : « La prochaine exécution sera un soulèvement », « Les prisonniers politiques doivent être libérés » et « Notre réponse aux exécutions est le feu rouge et le soulèvement », liant le recours à la peine de mort par l’État à un appel plus large au changement de régime. Au cœur de ce mouvement se trouvent les familles de condamnés à mort, en particulier les mères, qui mènent courageusement les manifestations malgré les immenses pressions sécuritaires, scandant : « Nos enfants sont innocents, n’exécutez pas ! ».

Les manifestations du 26 août illustrent une réalité cruciale en Iran aujourd’hui : les luttes du peuple iranien se sont unies en un seul et puissant front. La victime d’un projet immobilier corrompu, l’ouvrier qualifié privé de son salaire, l’étudiant privé d’électricité et la mère luttant pour sauver son enfant de la potence sont tous confrontés à la même source de souffrance. Leurs slogans unifiés et leur indéfectible défiance montrent que le peuple demande la fin d’un régime corrompu et illégitime qui les a laissés tomber à tous les niveaux imaginables.

Source : CNRI 

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