Ces actions organisées montrent clairement que les griefs du peuple iranien ne visent pas un seul responsable du gouvernement, mais l’ensemble de la structure corrompue supervisée par le Guide suprême Ali Khamenei et son Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).
Le soulèvement national des retraités : un défi direct au cœur du régime
Les manifestations les plus importantes de la journée, géographiquement parlant, ont été menées par des retraités du secteur des télécommunications, qui sont descendus dans la rue dans au moins sept villes, dont Téhéran, Ispahan, Tabriz, Kermanshah, Sanandaj, Marivan et Bijar. Après des semaines de protestation, leurs slogans sont passés de revendications économiques à des condamnations politiques directes du régime lui-même.
À Téhéran, la capitale, les retraités ont réfuté avec audace la propagande de longue date du régime, scandant : « Notre ennemi est ici ; ils mentent et disent que c’est l’Amérique. » Leurs slogans identifiaient explicitement les sources de leurs souffrances, nommant les entités contrôlées par les dirigeants du régime : « Setad Ejraei [l’exécution de l’ordre de l’imam Khomeini] a ravagé nos droits. » Les manifestants au Kurdistan ont été tout aussi directs, criant : « Actionnaire usurpateur, honte à toi, honte à toi ! » Ils ont désigné la Fondation coopérative du CGRI et Setad Ejraei de Khamenei comme les « principaux actionnaires » responsables du pillage de leurs retraites. La persévérance de ces manifestants s’est traduite par leur promesse de revenir « plus magnifiquement la semaine prochaine », signe d’une détermination inébranlable.
Le moteur économique iranien s’arrête : grève des travailleurs du pétrole et de la pétrochimie
Simultanément, des troubles ont frappé le cœur de l’économie iranienne : le secteur pétrolier et gazier. Dans le cadre de leurs « Lundis de protestation », les travailleurs officiels du pétrole ont organisé des rassemblements dans de nombreuses zones opérationnelles du sud. Des manifestations ont été signalées à la raffinerie de gaz de Fajr-Jam, sur les sites de la Pars Oil and Gas Company à Asaluyeh et Kangan, ainsi que dans plusieurs raffineries du complexe de South Pars. Leurs revendications incluent la suppression des plafonds salariaux oppressifs et la pleine application des clauses de paiement prévues par la loi.
À proximité, les travailleurs du complexe pétrochimique de Razi ont poursuivi leur grève pour le dixième jour consécutif, protestant contre les politiques salariales discriminatoires. Cette grève prolongée dans la principale source de revenus du régime met en évidence une vulnérabilité critique et révèle son incapacité à gérer sa main-d’œuvre la plus vitale.
Une société en révolte : des citoyens escroqués aux travailleurs abandonnés
Les manifestations ont dépassé les frontières du monde syndical, révélant une rupture totale du contrat social. À Téhéran, les victimes de la fraude massive du projet résidentiel Hakim se sont rassemblées pour protester contre l’incapacité du pouvoir judiciaire à rendre justice. Avec plus de 1 300 plaignants, cette affaire illustre une fois de plus la corruption cautionnée par l’État, où les économies de toute une vie de citoyens ont disparu sans que personne ne rende de comptes.
Pendant ce temps, un groupe de chauffeurs de camions-citernes a manifesté devant l’Administration de l’entretien des routes à Téhéran. Des centaines de leurs camions sont bloqués à la frontière irakienne. Cet échec diplomatique et logistique a infligé de lourdes pertes financières aux chauffeurs, abandonnés par un régime incapable de protéger les moyens de subsistance de ses propres citoyens. Devant l’administration des routes pour protester contre les mauvaises conditions de travail.
L’appel clair au changement
Les événements du 18 août sont un microcosme du soulèvement national qui couve sous la surface en Iran. Des familles escroquées aux retraités impayés en passant par les grévistes du pétrole, le message est clair et net : la théocratie au pouvoir est illégitime, corrompue et la seule cause des souffrances du peuple.
Le peuple iranien a clairement identifié son ennemi : il ne s’agit pas d’une puissance étrangère, mais du régime clérical de Téhéran. Leurs manifestations organisées, persistantes et courageuses ne sont pas de simples appels à la réforme, mais un rejet fondamental du système dans son ensemble. La communauté internationale doit reconnaître cette réalité et soutenir le peuple iranien dans sa quête déterminée de liberté, de démocratie et de souveraineté populaire.

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