La grève de la faim de Hamzeh Darvish entre dans son quinzième jour à la prison de Lakan, à Rasht. Ce prisonnier politique sunnite réclame justice et proteste contre l’oppression systématique dont il est victime en raison de ses croyances religieuses. Il demande à être transféré à la prison d’Evine ou de Ghezel Hesar à Téhéran pour des raisons de sécurité. Sa grève met en lumière les violations des droits humains qui persistent dans le système pénitentiaire iranien.
Pourquoi Hamzeh Darvish fait-il une grève de la faim ?
Hamzeh Darvish, prisonnier d’opinion sunnite, a entamé une grève de la faim le 2 août 2025 pour protester contre la discrimination religieuse et les conditions de détention difficiles. Il subit une pression incessante de la part des services de renseignement de Rasht et des responsables de la prison de Lakan. Il a enduré plus de 20 mois d’isolement cellulaire et des passages à tabac répétés au cours de ses cinq années passées à la prison de Lakan. Darvish estime que sa foi sunnite est la principale raison de sa détention et des mauvais traitements qu’il subit. Sa grève de la faim vise à attirer l’attention sur ces injustices et à exiger son transfert vers un établissement plus sûr.
Torture et isolement cellulaire : un schéma d’abus

Darvish a subi des tortures physiques et psychologiques. Il a été victime de multiples passages à tabac et de menaces de mort directes de la part des autorités pénitentiaires. Il a notamment passé plus de 20 mois en isolement cellulaire, où il a subi des traitements inhumains. Malgré ses plaintes, aucun organisme judiciaire n’a enquêté sur ces abus. Les efforts de sa famille pour obtenir justice se sont heurtés au silence, signe de l’indifférence des autorités. Cette négligence systématique alimente la grève de la faim de Hamzeh Darvish, qui se bat pour que justice soit faite et pour obtenir un traitement équitable.
Demande de transfert à Evine ou Ghezel Hesar
Hamzeh Darvish demande à être transféré de la prison de Lakan à la prison d’Evine ou de Ghezel Hesar afin de rejoindre d’autres prisonniers politiques et d’échapper à des dangers mortels. Il considère la grève de la faim comme son seul moyen de faire entendre sa voix et d’alerter les organisations de défense des droits humains. Au 15 août 2025, les autorités iraniennes n’avaient pas répondu à ses demandes, ce qui suscite des inquiétudes quant à son état de santé. Sa grève prolongée souligne l’urgence de remédier à sa situation et au problème plus large des mauvais traitements infligés aux prisonniers.
Contexte de l’emprisonnement de Hamzeh Darvish
Hamzeh Darvish, né en 1994 à Talesh, travaillait dans un élevage de cailles avant son arrestation. En 2014, un ami l’a incité à se rendre en Turquie et en Syrie, où il a subi des pressions pour rejoindre l’État islamique. Après avoir refusé, il a été torturé et emprisonné par le groupe. Darvish s’est échappé, s’est rendu à l’ambassade d’Iran en Turquie et est retourné en Iran. Cependant, les autorités l’ont détenu à la prison d’Evine et l’ont contraint à participer à des guerres par procuration, ce qu’il a refusé. Libéré sous caution, il a été arrêté à nouveau en juillet 2016 et a subi 100 jours de détention dans plusieurs établissements avant d’atterrir dans le quartier 4 d’Evin.
Procès injuste et peine sévère
En 2016, la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran a accusé Hamzeh Darvish d’« inimitié envers Dieu pour avoir adhéré à l’État islamique » et de « sortie illégale du pays ». Le tribunal l’a condamné à 18 ans de prison en 2017. Après un appel, la Cour suprême a confirmé une peine exécutoire de 15 ans. Les autorités l’ont ensuite transféré à la prison de Gohardasht, puis l’ont exilé à la prison de Lakan le 11 mai 2020. Là, il a été confronté à des menaces constantes, à l’isolement cellulaire et à des passages à tabac, ce qui a renforcé sa détermination à protester par une grève de la faim.
Accusations fabriquées de toutes pièces et persécution continue
En août 2023, Darvish a tenté de se suicider en raison de pressions incessantes et d’une affaire fabriquée de toutes pièces qui lui a valu une peine de 14 ans de prison. La première chambre du tribunal révolutionnaire de Rasht l’a reconnu coupable de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », de « destruction intentionnelle pour s’opposer au régime », d’« insulte au Guide » et d’« incendie criminel d’installations pénitentiaires ». Ces accusations découlaient d’une émeute dans la prison en 2022, alors que Darvish était en isolement cellulaire à l’époque. Cette peine supplémentaire et son exil à Ramhormoz soulignent le ciblage systématique de Darvish en raison de ses convictions.
Violations des droits humains dans le cas de Darvish
Le traitement réservé à Darvish viole plusieurs principes des droits humains. La torture et les traitements inhumains enfreignent l’interdiction des peines cruelles. Le fait de le cibler en raison de sa foi sunnite porte atteinte à son droit à la liberté religieuse. L’isolement cellulaire prolongé constitue une détention arbitraire, aggravant encore ces abus. Les militants avertissent que le fait d’ignorer les plaintes de Darvish témoigne d’une discrimination systémique à l’encontre des prisonniers sunnites en Iran. Ils appellent à une intervention internationale pour mettre fin à ces violations et protéger la vie de Darvish.
La grève de la faim de Hamzeh Darvish est un appel désespéré à la justice. Son état de santé se détériore alors que les autorités ignorent ses demandes de transfert et de traitement équitable. Les défenseurs des droits humains appellent à une action urgente pour traiter son cas et la question plus large de la discrimination religieuse dans les prisons iraniennes. L’inaction persistante met en danger la vie de Darvish, la responsabilité incombant aux institutions judiciaires et sécuritaires iraniennes. Son combat souligne la nécessité d’une attention mondiale pour protéger les prisonniers vulnérables et défendre les droits humains.


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