mercredi 27 août 2025

Iran : menaces liées au snapback », alerte militaire et crainte d’un soulèvement

 Les tensions s’intensifient en Iran, la dictature cléricale étant soumise à des pressions nationales et internationales simultanées. Alors que les puissances européennes évoquent l’activation possible du mécanisme de « snapback » de l’ONU concernant le programme nucléaire de Téhéran, le régime a réagi par une rhétorique virulente, des menaces de représailles et une alerte militaire de grande ampleur sans précédent dans tout le pays.

Mécanisme de « snapback » : Téhéran menace l’escalade
Le 26 août, les responsables iraniens ont fermement condamné l’idée européenne de déclencher les sanctions de « snapback » de l’ONU. Ebrahim Azizi, président de la commission parlementaire de sécurité, a déclaré que « l’Europe n’a aucune autorité pour activer le mécanisme » et a insisté sur le fait qu’il n’avait « aucune validité juridique contre l’Iran ».

Alireza Salimi, membre éminent du présidium du Parlement, est allé plus loin, avertissant que si l’Europe agissait, Téhéran pourrait se retirer complètement du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Il a accusé les gouvernements européens de violer leurs engagements au titre de l’accord nucléaire de 2015, tout en soulignant que l’Iran, selon ses propres termes, « a rempli ses obligations, y compris le coulage du béton à Khondab ».

Hassan Beheshtipour, analyste proche du régime, a révélé qu’il y avait 90 % de probabilité que le mécanisme de retour à la normale soit activé, citant des discussions internes au Conseil suprême de sécurité nationale iranien. Le contrôle des négociations nucléaires a désormais été transféré du ministère des Affaires étrangères à Ali Larijani, stratège du régime, une décision perçue par les observateurs comme une préparation à la confrontation plutôt qu’un compromis.

Alerte maximale sans précédent face à la crainte de manifestations nationales
Depuis le 18 août, la dictature cléricale a placé ses forces militaires, policières et paramilitaires en état d’alerte maximale. Les permissions ont été annulées pour les unités des Gardiens de la révolution (CGRI), de l’armée et de la police, et plus de 40 000 militaires ont été déployés rien qu’à Téhéran.

Cette mobilisation, selon les analystes, ne vise pas à contrer les menaces étrangères, mais à réprimer d’éventuels troubles intérieurs. Téhéran, cœur politique et social de l’Iran, demeure l’épicentre de l’inquiétude du régime. Des sources locales confirment que 23 000 combattants du CGRI et du Basij et 19 000 policiers ont été déployés dans la capitale, avec des points de contrôle et des exercices de sécurité menés chaque nuit entre 20 h et minuit, heures de pointe pour les rassemblements publics.

Parallèlement, les commandants du régime ont commencé à construire des bunkers souterrains et des tunnels d’évacuation dans le quartier de Qasr-e Firouzeh à Téhéran. Le CGRI a même changé ses plaques d’immatriculation du vert militaire au blanc civil pour se fondre dans la masse, soulignant ce que les initiés qualifient de « panique institutionnelle profonde ».

Les industries militaires ont également intensifié leur production d’armes et de munitions, non pas pour une guerre extérieure, mais pour une éventuelle répression intérieure. Les observateurs interprètent ces mesures comme la préparation d’un conflit interne contre une population iranienne de plus en plus rebelle, plutôt que comme une confrontation étrangère imminente.

L’effondrement économique suscite des avertissements de troubles sociaux
L’aggravation de la crise économique iranienne alimente la poudrière politique. Le 24 août, le média contrôlé par le régime, Siasat-e Rooz, a admis que l’Organisation de la sécurité sociale était au bord de la faillite. Le rapport avertissait : « Lorsque des dizaines de millions de personnes perdront l’accès à leurs retraites et à leurs soins de santé, les troubles sociaux deviendront incontrôlables.»

Les analystes soulignent que cet effondrement financier menace de déclencher des manifestations généralisées parmi les travailleurs, les retraités et les citoyens à faibles revenus, susceptibles de s’ajouter à une contestation politique plus large contre l’emprise autoritaire du régime.

Luttes de pouvoir internes et appels au changement
Les divisions au sein de l’élite dirigeante s’accentuent. Des factions révisionnistes, menées par le « Front de la réforme », ont récemment publié une déclaration appelant à :

  • La suspension volontaire de l’enrichissement de l’uranium
  • La reprise des négociations avec les États-Unis
  • L’allègement de la répression politique
  • La libération des prisonniers politiques

La déclaration exhortait également le régime à accepter une surveillance internationale accrue de ses activités nucléaires en échange d’un allègement des sanctions. Si ces demandes constituent une ultime tentative de préserver le régime dans son intégralité, leur satisfaction porterait atteinte à l’autorité et à la domination du Guide suprême, Ali Khamenei.

La réaction des partisans de la ligne dure a donc été rapide. Le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, a accusé les soi-disant réformistes de « faire le jeu de l’ennemi », reprenant la position d’Ali Khamenei selon laquelle la dissidence sur la politique nucléaire sert les intérêts américains et israéliens.

Perspectives : Escalade en vue
La dictature cléricale est désormais confrontée à des crises simultanées :

  • Isolement international croissant lié à son programme nucléaire.
  • L’insolvabilité économique alimente le mécontentement populaire.
  • Les fractures politiques s’approfondissent au sein des factions au pouvoir.
  • Une mobilisation sécuritaire sans précédent pour réprimer d’éventuels soulèvements.

De nombreux observateurs estiment que la posture de plus en plus répressive du régime est un signe de faiblesse, et non de force. Un État qui a besoin de 40 000 hommes armés pour sécuriser sa capitale, affirment-ils, craint son propre peuple plus que tout adversaire étranger.

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