La mort d’Amir Neysi à la prison de Sheiban, l’aggravation de l’état de l’avocat Ebrahim Parsamehr et l’hospitalisation d’Ahmad Naseri — désormais dans un coma profond — illustrent un système dans lequel les soins ne sont accordés qu’une fois la mort ou des séquelles irréversibles devenues inéluctables. Des cas antérieurs, comme celui de Somayeh Rashidi à Evin, confirment l’ancienneté de cette pratique.
La mort évitable d’Amir Neysi
Amir Neysi, né en 1998, avait purgé six ans d’une peine de 15 ans à la prison de Sheiban. Il souffrait d’une grave infection provoquée par un « poil incarné » non traité. Ce qui n’était au départ qu’un problème bénin a dégénéré en infection généralisée en raison de la négligence prolongée des autorités.
Ses codétenus ont signalé sa forte fièvre, sa perte de mobilité, ses évanouissements répétés et des douleurs aiguës. Malgré des demandes insistantes, les responsables pénitentiaires ont refusé d’autoriser son transfert à l’hôpital.
Lorsqu’il a finalement été conduit à l’infirmerie — bien trop tard — il est mort dans la nuit. Son décès illustre une mort entièrement évitable, conséquence directe d’une privation médicale systématique.
Danger immédiat pour la vie de l’avocat Ebrahim Parsamehr
Ebrahim Parsamehr, avocat de Bagh-Malek, reste détenu malgré son acquittement formel. Arrêté violemment en juin 2025, il a passé quatre mois sous la torture dans des lieux de détention secrets du renseignement.
Bien qu’innocenté par le tribunal révolutionnaire d’Ahvaz, il est toujours retenu sous le prétexte illégal d’une « enquête en cours ».
Parsamehr souffre de diabète ainsi que d’une grave infection dentaire et faciale. Son visage est enflé, il a de la fièvre, des engourdissements, et n’a reçu ni médicaments ni soins spécialisés. Les services de sécurité ont bloqué à plusieurs reprises son transfert à un hôpital. Sa vie est désormais en danger immédiat.
État critique d’Ahmad Naseri à la prison de Sepidar
Ahmad Naseri, 36 ans, a été laissé sans soins à la prison de Sepidar malgré plusieurs jours de fièvre, infection et pertes de conscience.
Des témoins affirment qu’il s’est effondré à plusieurs reprises, mais les gardiens ont qualifié son état de « simulation ».
Lorsqu’il a finalement été transféré, il a été admis à l’hôpital Imam dans un coma profond, où il se trouve encore.
Sa famille rapporte que des responsables pénitentiaires ont tenté de présenter l’incident comme un « suicide » pour masquer leur négligence médicale — une tactique fréquemment employée dans des cas similaires.
Analyse juridique
Ces affaires révèlent de multiples violations des obligations internationales contraignantes de l’Iran :
– Article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : droit à la vie.
– Article 5 DUDH : interdiction de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants.
– Article 9 DUDH : interdiction de la détention arbitraire, violée par le maintien en détention de Parsamehr malgré son acquittement.
– Article 10 du PIDCP : obligation de traiter les détenus avec humanité.
– Article 12 du PIDESC : droit au meilleur état de santé possible.
Conclusion
Les récents décès et urgences médicales à Sheiban et Sepidar confirment que la privation de soins n’est pas un dysfonctionnement administratif, mais une stratégie délibérée de punition et d’usure.
Sans supervision indépendante, les détenus restent exposés à des dommages lents, évitables et systématiques.
Les cas de Neysi, Parsamehr et Naseri doivent être considérés comme des signaux d’alarme, révélateurs d’une politique institutionnalisée visant à éliminer des prisonniers par la négligence médicale.



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