mercredi 12 novembre 2025

Troisième jour de mobilisation du personnel infirmiers de Machhad

 •  Les infirmiers sont écrasés, les poches du pouvoir se remplissent », « Sans infirmiers, le système s’effondre 

• Le cri du personnel infirmier est celui de tout le peuple iranien. Soutenir ces soignants qui se dévouent jour et nuit, est un devoir national.

Ce 12 novembre 2025, la grève et les protestations du personnel infirmier de Machhad sont entrées dans leur troisième jour. Un grand nombre se sont rassemblés devant l’hôpital pédiatrique Akbar, scandant des slogans tels que : « Les infirmiers sont écrasés, les poches du pouvoir se remplissent », « Sans infirmiers, le système s’effondre », ou encore « La grille tarifaire est notre droit, mais l’argent va dans vos poches ». Les manifestants ont dénoncé avec colère les discriminations, le non-paiement des primes et les promesses mensongères des responsables du régime, affirmant qu’ils ne toléreraient plus la poursuite de cette situation.

Déjà, lundi et mardi, des rassemblements similaires avaient eu lieu dans les hôpitaux Qaem et Imam Reza de cette ville, suivis de marches de protestation contre l’injustice et la répression exercées par le régime des mollahs.

Ces actions s’inscrivent dans la continuité des grèves du personnel infirmier à Kermanchah, Zandjan, Yazd, Ispahan et ailleurs, menées depuis plusieurs mois et traduisent la colère croissante du corps infirmier face aux politiques prédatrices et inhumaines de la dictature religieuse.

Le système de santé iranien est en train de s’effondrer sous l’effet des politiques de corruption et de l’incompétence du pouvoir. Selon l’agence de presse des pasdaran Fars (22 octobre 2025), citant Ghassem Aboutalebi, président du Conseil supérieur du système infirmier du pays : « Il manque actuellement 165 000 infirmiers. Le ratio infirmiers/lits hospitaliers en Iran est de 0,9, alors que la norme mondiale est de 3 infirmiers par lit. » La norme internationale prévoit entre 3 et 5 lits d’hôpital pour 1 000 habitants, mais ce chiffre n’est que de 1,6 en Iran. Autrement dit, le nombre d’infirmiers par rapport à la population est au moins six fois inférieur à la moyenne mondiale.

Par ailleurs, selon le secrétaire général de l’Ordre national des infirmiers, entre 60 000 et 70.000 diplômés en soins infirmiers sont au chômage ou confinés chez eux (Eghtesad24, 11 novembre 2025). Cette pénurie dramatique fait qu’ « en moyenne, un infirmier doit s’occuper de douze patients » (Hamshahri Online, 27 octobre 2025) — une situation qui, selon le même responsable, a entraîné « la mort de patients dans les hôpitaux » (Asr Iran, 29 mars 2025).

Le salaire d’une grande partie des infirmiers tourne autour de 20 millions de tomans, alors que le seuil de pauvreté relatif était estimé à plus de 35 millions de tomans il y a sept mois (Rokna, 22 mars 2025). Et même ces salaires dérisoires sont souvent versés avec plusieurs mois de retard.

Bassir Hachemi, président de l’Université des sciences médicales de Chiraz, a reconnu : « Dans la province de Fars, nous avons deux mois de retard dans le paiement des arriérés des infirmiers, et dans d’autres provinces, ce retard atteint sept à huit mois » (Agence Fars, 22 octobre 2025). La pression est telle que plus de 3 000 infirmiers émigrent chaque année (Asr Iran, 29 mars 2025).

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