Contexte de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre, commémore les sœurs Mirabal — militantes politiques de la République dominicaine assassinées en 1960 sous la dictature de Rafael Trujillo. En 1999, les Nations unies ont désigné cette date pour lancer la campagne mondiale des « 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre », soulignant la responsabilité des gouvernements de prévenir les violences, protéger les victimes et garantir la reddition de comptes.
Comparaison avec la situation en Iran
Alors que de nombreux pays ont renforcé leurs protections juridiques et les dispositifs d’accompagnement pour les femmes au cours des dernières décennies, l’Iran a évolué dans la direction opposée. Lois discriminatoires, violences mortelles dans l’espace public, féminicides, privation de soins en prison et répression des femmes manifestantes : autant d’éléments qui montrent que le régime iranien ne se contente pas de manquer à ses obligations internationales, mais constitue lui-même le principal producteur et exécutant d’un système de violences structurelles contre les femmes.
1. Violence légale : une structure qui reproduit les abus
Cas documenté
En 2023, une fille de 13 ans, mariée de force avec l’approbation de son père et d’un juge, est tombée enceinte après avoir fui vers un refuge qui ne lui a offert aucune protection juridique ou médicale réelle.
Analyse
Le système juridique iranien n’offre aucun mécanisme efficace pour prévenir les violences faites aux femmes et ne propose aucune protection réelle aux victimes. Au contraire, les lois renforcent et légitiment ces violences.
1.1 Treize ans de retard et d’affaiblissement du projet de loi contre la violence
Présenté pour la première fois en 2010, le projet de loi a été considérablement édulcoré, vidé de ses protections et constamment modifié — et demeure toujours non adopté.
À noter :
La dernière version du texte ne contient même pas une seule fois le mot « violence ».
1.2 La légalisation de la violence dans les textes statutaires
– Insistance sur « l’autorité masculine au sein de la famille »
– Maintien des voies ouvertes au mariage des mineures (article 1041 du Code civil)
– Peines réduites pour les pères, maris ou tuteurs masculins auteurs de violences
– Témoignage des femmes valorisé à moitié de celui des hommes
1.3 Absence de protection juridique face aux violences domestiques
– Police refusant fréquemment d’intervenir
– Centres d’aide conseillant souvent aux femmes de « rentrer chez elles »
– Divorce rendu extrêmement difficile pour les femmes
– Retrait de la garde des enfants de plus de sept ans aux mères
2. Violence judiciaire et pénale : répression systématique des manifestantes et détenues
Cas documenté
En 2023, une femme de 29 ans a été condamnée à une longue peine de prison pour avoir simplement publié un court message de protestation sur les réseaux sociaux, sans accès à un avocat indépendant et après des interrogatoires sous menaces.
Analyse
L’appareil judiciaire constitue un instrument central de la répression d’État contre les femmes :
– Accusations fabriquées à caractère sécuritaire
– Procès à huis clos
– Peines sévères sans procédure régulière
– Menaces contre les familles
– Refus d’accès à une défense indépendante
2.1 Les prisonnières : un schéma unifié de torture, privation et abus systématiques
Les prisonnières politiques — dont Zeinab Jalalian, Maryam Akbari Monfared, Golrokh Iraee et Shiva Esmaeili — subissent un schéma récurrent d’abus :
– Peines longues ou perpétuelles sans permission de sortie
– Refus total de soins médicaux, même après des interventions lourdes
– Retour immédiat en prison après chirurgie
– Isolement prolongé
– Transferts punitifs
– Aucun accès aux appels, visites ou livres
– Nouvelles accusations fabriquées en prison
– Pressions psychologiques sévères sur les enfants (par ex. l’enfant de Shiva Esmaeili)
– Menaces permanentes, humiliations et torture psychologique
Exécutions de femmes
En 2025 seulement, 53 femmes ont été exécutées, plaçant l’Iran parmi les pays exécutant le plus de femmes au monde.
3. Violence sécuritaire et violence de rue : contrôle des corps et élimination physique
Cas documentés
– Mahsa (Jina) Amini — morte après son arrestation et son passage à tabac liés à sa tenue vestimentaire.
– Armita Geravand — s’est effondrée après une confrontation avec des agents de la morale et est décédée sous contrôle sécuritaire.
– Durant les manifestations de 2022, des adolescentes dont Nika Shakarami, Sarina Esmaeilzadeh et Hadis Najafi ont été tuées par les forces de sécurité.
Analyse
La violence sécuritaire comprend :
– Arrestations sans mandat
– Coups et usage létal de la force
– Aveux forcés
– Humiliations en détention
– Harcèlement en ligne
– Contrôle du corps et de l’apparence des femmes
4. Violences domestiques et sexuelles : massives, invisibles et non traitées
Cas documenté
Au premier semestre 2024, 15 764 femmes ont été recensées comme victimes de violences conjugales ; plus de 150 femmes ont été tuées par des proches masculins.
Analyse
– Le viol conjugal n’est pas criminalisé
– Seulement 17 refuges existent dans tout le pays
– Les crimes d’honneur sont en augmentation
– La police refuse souvent d’intervenir
5. Violence socio-économique : pauvreté, exclusion et discrimination structurelle
Cas documenté
Des femmes cheffes de famille rapportent s’être vu refuser un emploi uniquement en raison de leur genre.
Analyse
– Inégalités salariales
– Discrimination à l’embauche
– Pauvreté généralisée
– Exclusion des postes de direction
– Absence de soutien social
6. Violence contre les filles et adolescentes : une génération sous pression
Cas documenté
Des dizaines de collégiennes ont été arrêtées, ainsi que plusieurs incidents d’empoisonnements de masse dans des écoles de filles en 2023–2024.
Analyse
– Arrestation de mineures
– Mariages d’enfants de moins de 15 ans
– Obstacles à l’éducation
– Intimidation des familles
– Dommages psychologiques durables
Conclusion
La violence contre les femmes en Iran est multidimensionnelle, systémique et profondément ancrée dans les structures de gouvernement. Des rues aux prisons, des foyers aux lieux de travail, des fillettes aux prisonnières politiques, un schéma cohérent de répression fondée sur le genre apparaît clairement.
L’ONU, le HCDH, ONU Femmes, l’UE et Amnesty International ont condamné les violences faites aux femmes en Iran.
Appel international à l’action
– Lancer des enquêtes indépendantes
– Libérer toutes les prisonnières politiques
– Faire pression sur l’Iran pour qu’il respecte ses obligations
– Activer les mécanismes de reddition de comptes
– Protéger la voix des victimes
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