Les exécutions perpétrées par le régime iranien ont atteint un niveau sans précédent. Selon les informations disponibles, au moins 304 prisonniers ont été exécutés dans différentes prisons du pays entre le 23 octobre et le 21 novembre (mois persan d'Aban), un chiffre qui représente le nombre mensuel d'exécutions le plus élevé de ces trente-sept dernières années. Les observateurs estiment que cette recrudescence soudaine et implacable des exécutions est la réponse du régime aux inquiétudes croissantes suscitées par la formation de mouvements de protestation sociale et d'un soulèvement populaire.
D'après les chiffres officiels, 36 prisonniers ont été exécutés en quatre jours, du lundi 17 au jeudi 20 novembre ; soit environ une exécution toutes les 90 minutes. Les exécutions se sont poursuivies le 22 novembre, et au moins huit autres prisonniers ont été pendus dans les prisons de Kermanshah, Karaj, Khorramabad, Borujerd, Hamedan et Sari.
Aperçu des statistiques mensuelles d'exécution en Iran
Selon les données de l'Iran Human Rights Society (une organisation de défense des droits de l'homme axée sur l'Iran), les exécutions ont augmenté à un rythme sans précédent depuis le 21 mars 2025 (Farvardin 1 dans le calendrier iranien).
Ainsi, le nombre total d'exécutions depuis le 21 mars 2025 dépasse 1 470. Parallèlement, le bilan pour l'année civile est également remarquable : le site web Sedaye Bazdasht Shodegan Iran (Voix des personnes arrêtées en Iran), un site de surveillance militant, a rapporté qu'environ 1 735 exécutions ont été enregistrées dans le pays depuis le début de l'année 2025.
Les rapports de cette organisation s'appuient sur des documents de terrain et des informations recueillies au sein des prisons, des tribunaux et auprès des familles des détenus. Les données indiquent également qu'une part importante des exécutions a eu lieu dans des provinces telles que le Khorasan, l'Azerbaïdjan, Semnan, Yazd, Hamedan et Zanjan, et que nombre de victimes ont été mises à mort peu après leur condamnation, sans notification publique et sans avoir pleinement la possibilité de se défendre.
Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a publié un communiqué mettant en garde contre la vague d'exécutions et soulignant que l'accélération de l'application des peines de mort n'est pas un signe de force mais le reflet clair de la crainte du régime de la réapparition de manifestations populaires de grande ampleur.
Le Conseil a souligné que « le silence, l’inaction et toute négociation avec le parrain des exécutions et du terrorisme au XXIe siècle violent les principes universaux des droits de l’homme, acquis au prix de millions de victimes. Ce régime doit être ostracisé par la communauté internationale et ses principaux responsables doivent être traduits en justice pour près de cinq décennies de crimes contre l’humanité et de génocide. »
Malgré les avertissements répétés des instances internationales, des rapporteurs spéciaux de l'ONU et de dizaines d'organisations de défense des droits humains concernant les violations généralisées des droits des prisonniers, l'absence de procès équitables et le recours à la peine capitale comme instrument de répression politique, le nombre d'exécutions en Iran continue d'augmenter. De nouvelles informations indiquent néanmoins que le régime iranien a fait de l'application des condamnations à mort un élément plus central qu'auparavant de sa politique de sécurité intérieure.


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