Retraités et travailleurs dénoncent le pillage systémique
Le désespoir économique alimenté par les politiques du régime était palpable lorsque des retraités ont organisé des manifestations coordonnées dans plusieurs villes. À Téhéran, Ispahan, Chouchou, Kermanshah et Ahvaz, des retraités de la sécurité sociale et de la sidérurgie sont descendus dans la rue. Leurs slogans ont balayé la propagande du régime, avec un slogan phare proclamant : « Réformistes, conservateurs, vous êtes les ennemis des retraités !» Ce slogan visait directement l’ensemble du pouvoir en place, réfutant la fausse dichotomie entre factions politiques. À Kermanshah, leurs banderoles affichaient : « La hausse des prix et l’inflation spolient le peuple », tandis qu’à Chouchou, ils scandaient : « Nous ne vivrons pas sous la tyrannie ; nous sacrifierons nos vies pour la liberté.»
Parallèlement, des troubles ont ébranlé le secteur pétrolier, vital pour le régime. Le 15 novembre, des employés, anciens et nouveaux, de nombreuses raffineries de South Pars – notamment les raffineries 2, 3, 5, 6, 7, 9, 10, 11 et 12 – ont organisé des manifestations massives. Leurs principaux griefs portaient sur des salaires de misère, l’imposition illégale de plafonds salariaux et le pillage systématique de leur caisse de retraite, qu’ils accusent le régime de vouloir fusionner avec des fonds publics en faillite.
Ce sentiment d’injustice a été repris par les victimes de l’escroquerie automobile « Ramak Khodro », qui ont de nouveau manifesté après huit ans d’inaction du gouvernement. Malgré des décisions de justice favorables, des centaines de familles restent ruinées. Un manifestant a déclaré : « Nous comptions sur une décision de justice, mais depuis huit ans, nous sommes laissés pour compte. Combien de temps encore la justice tardera-t-elle à venir ? »
Front social et environnemental : Un régime qui détruit l’avenir de l’Iran
À Téhéran, la capitale, la mauvaise gestion du régime a rendu le quotidien insupportable. Le 16 novembre, des citoyens se sont rassemblés place Tajrish pour protester contre la destruction des platanes historiques, symbole emblématique de la ville. Brandissant des pancartes où l’on pouvait lire « Ne tuez pas les arbres de Téhéran », ils ont condamné la décision des autorités de bétonner la zone, étouffant ainsi les racines des arbres. Un habitant déplorait : « Ces arbres sont un symbole de la résilience de Téhéran… les ignorer, c’est détruire l’âme de la ville. » Le rassemblement pacifique a finalement été dispersé par la police.
Ce mépris flagrant pour l’environnement se reflète dans une crise sanitaire publique qui s’aggrave. Des rapports du 15 novembre faisaient état de graves pénuries d’eau à travers Téhéran, avec des coupures pouvant durer jusqu’à 10 heures par jour sans aucune explication officielle. Le même jour, une pollution atmosphérique extrême a rendu les habitants malades, contraignant nombre d’entre eux à consulter un médecin pour des maux de tête, des nausées et des palpitations. « Voilà le résultat d’une gestion qui a réduit la santé publique et la qualité de vie à leur plus bas niveau », a déclaré un citoyen qui avait emmené sa fille en urgence dans une clinique.
La Force brutale contre le peuple
La réponse du régime au mécontentement populaire, en particulier dans les régions à minorités ethniques, reste une violence extrême. Le 15 novembre, à Zahedan, capitale de la province du Sistan-et-Baloutchistan, des militaires et des agents municipaux ont démoli au moins 15 maisons appartenant à des citoyens baloutches. L’attaque a été menée sans aucun mandat judiciaire, ne laissant même pas le temps aux familles de mettre leurs biens à l’abri. Des témoins oculaires ont rapporté qu’au moins deux habitants avaient été battus pendant le raid de quatre heures, qui a laissé des familles sans abri et démunies au milieu des décombres.
Ce même jour, à Khoy, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, deux frères kurdes ont été abattus par les forces du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI). Dans une démonstration de force cruelle, les autorités ont depuis refusé de restituer les corps des victimes à leurs familles endeuillées ou de fournir la moindre explication quant à ces meurtres, réaffirmant ainsi une politique de violence meurtrière et d’impunité totale qui perdure depuis longtemps dans les régions kurdes d’Iran.
Les événements des dernières 48 heures dressent un tableau clair et indéniable : le régime iranien est en guerre contre son propre peuple sur tous les fronts – économique, social et politique. La diversité des manifestants et l’unité de leurs slogans démontrent que le peuple iranien contrôle l’ensemble de la théocratie, dirigée par Ali Khamenei, responsable de la destruction de leur pays et de leurs vies.

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