Ce mouvement de contestation de samedi fait suite à un aveu alarmant du Centre des statistiques du régime concernant l’état de l’économie. De nouvelles données indiquent que l’inflation générale a atteint 49,4 %, mais le chiffre pour les produits alimentaires est encore plus alarmant, avec une moyenne nationale de 66 %.
La crise est particulièrement aiguë dans certaines provinces. La province d’Alborz affiche le taux d’inflation le plus élevé, à 79,3 %, pour les produits alimentaires, suivie de près par Semnan (77,3 %) et Yazd (75 %). Même dans la capitale, Téhéran, l’inflation alimentaire a dépassé les 65 %. Cette flambée du coût de la vie a anéanti le pouvoir d’achat des ménages iraniens, réduisant à néant les promesses économiques du régime.
Chouchou : Les ouvriers d’une sucrerie manifestent contre des conditions de travail « insupportables »
À Chouchou, dans le sud-ouest du pays, les ouvriers de la Middle East Sugar Company ont entamé une grève et se sont rassemblés devant l’usine samedi matin. Ils ont qualifié leurs conditions de travail d’« insupportables » et ont dénoncé le refus de la direction de prendre en compte leurs revendications de longue date.
Leurs revendications dressent un tableau sombre de l’exploitation des travailleurs sous le régime actuel. Les travailleurs protestent contre leurs horaires de travail exténuants, alternant travail de jour et de nuit, pouvant parfois durer jusqu’à 18 heures. Ils réclament également le versement des indemnités de repas, suspendues depuis juin 2019 malgré les promesses répétées de la direction.
Surtout, les grévistes exigent la réintégration de leurs collègues licenciés il y a un an pour avoir défendu leurs droits. Ils demandent aussi la mise en place d’une véritable classification des emplois et la création d’un conseil du travail indépendant.
Ahvaz : « Les promesses ne suffisent pas, la table est vide »
Simultanément, à Ahvaz, capitale de la province du Khuzestan, les secouristes et le personnel médical de l’Université des sciences médicales se sont rassemblés devant la préfecture. Leur slogan, « Les promesses ne suffisent pas, la table est vide », dénonçait directement la pratique du régime consistant à faire des promesses jamais tenues.
Les manifestants ont souligné que le non-paiement des salaires et des avantages sociaux a ruiné leur sécurité financière, entraînant une perte de motivation qui menace directement la qualité des services de santé offerts au public. Ils exigent le paiement immédiat des arriérés et une augmentation des salaires de base pour compenser la hausse du coût de la vie.
Téhéran : Chauffeurs dans l’incertitude
À Téhéran, un groupe de chauffeurs de location de véhicules, venus de différentes provinces, s’est rassemblé devant l’Organisation administrative et de recrutement pour la deuxième journée consécutive. Environ 700 chauffeurs, employés à temps plein par de riches institutions publiques, notamment dans les secteurs pétrolier, gazier et médical, sont dans une situation professionnelle précaire depuis 2023. Malgré les obligations légales de régularisation de leur situation, ils restent sans sécurité. « Depuis deux ans, on nous refuse nos droits sous divers prétextes », a déclaré un chauffeur.
Par ailleurs, à Marvast, des chauffeurs routiers locaux ont manifesté contre les perturbations des itinéraires de transport de marchandises impliquant le complexe sidérurgique de Mobarakeh, paralysant davantage le secteur de la logistique.
À l’approche de la fin de l’année 2025, le gouvernement Pezeshkian se trouve confronté à une population de plus en plus unie dans son mécontentement. Des raffineries de sucre de Chouch aux hôpitaux d’Ahvaz, le peuple iranien démontre que la stratégie de répression et la rhétorique creuse du régime ne peuvent plus masquer la réalité de l’effondrement économique et de la corruption.

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