dimanche 30 novembre 2025

Plus de soixante exécutions en Iran en novembre ; alerte aux exécutions politiques à venir

 Entre le 22 et le 27 novembre, le régime iranien a exécuté plus de soixante personnes dans différentes prisons. Le nombre de condamnations à mort prononcées contre des prisonniers politiques a augmenté, et au moins huit détenus ont été confrontés à une exécution imminente ces deux derniers mois après la confirmation de leur peine. Cette nouvelle vague d'exécutions s'inscrit dans la stratégie du régime visant à intimider les manifestants et les dissidents politiques.

Une augmentation inquiétante des condamnations à mort

Depuis début novembre, la Cour suprême du régime iranien a confirmé les condamnations à mort de huit prisonniers politiques, signe d'une recrudescence marquée du recours à la peine capitale comme instrument de répression politique. Au moins 42 prisonniers politiques sont désormais menacés d'exécution, et des dizaines d'autres font face à des accusations similaires liées à la sécurité qui pourraient également entraîner la peine de mort.

La plupart de ces condamnations ont été prononcées à l'issue de procédures judiciaires opaques, d'aveux extorqués, de refus d'accès à un avocat et de violations flagrantes des droits à une procédure régulière.

Huit prisonniers risquent d'être exécutés immédiatement.

Voici les noms des huit prisonniers politiques dont les condamnations à mort ont été confirmées par la Cour suprême :

Manouchehr Falah et Peyman Farahavar (poète) de la prison Lakan à Rasht,

Seyed Mohammad-Javad Vafaee Thani de la prison de Vakilabad à Mashhad,

Ehsan Faridi, de la prison de Tabriz,

Et quatre autres prisonniers : Reza Abdali, Masoud Jamei, Alireza Meadasi et Farshad Etemadi-far de la prison Sheiban à Ahvaz.

Ces individus ne représentent que des exemples marquants d'un phénomène plus large qui a exposé des dizaines d'autres prisonniers à des risques similaires.

Accusations ambiguës, aveux extorqués et absence de procès équitables

De nombreuses affaires aboutissant à des condamnations à mort sont fondées sur des accusations telles que « l’inimitié envers Dieu » (moharebeh) et « la corruption sur terre », des termes systématiquement utilisés pour réprimer la dissidence politique.

De telles décisions sont dépourvues de légitimité judiciaire et exposent ceux qui les rendent ou les approuvent à d'éventuelles poursuites internationales en vertu du principe de compétence universelle.

Parallèlement, de vastes manifestations ont éclaté dans les prisons iraniennes pour protester contre les mauvais traitements infligés aux condamnés à mort. Le 12 novembre, plus de deux cents prisonniers politiques de la prison d'Evin ont entamé une grève de la faim pour protester contre le transfert brutal d'Ehsan Afreshteh, un condamné à mort. Cette action s'inscrit dans le cadre du mouvement « Mardis contre les exécutions », qui s'est désormais étendu à plus de cinquante-cinq prisons.

Nouvelle législation élargissant le champ d'application des exécutions

L’adoption cette année de la « Loi renforçant les peines pour espionnage et coopération avec des États hostiles » ouvre la voie à une augmentation des condamnations à mort. Cette loi élargit et rend ambiguë la définition d’« espionnage », permettant ainsi de l’utiliser contre des militants politiques, des personnalités culturelles, des journalistes, et même des utilisateurs des réseaux sociaux.

Cette évolution, conjuguée à l'augmentation du nombre d'exécutions, révèle une stratégie de gouvernement : semer la peur et la répression pour contrôler une société déjà au bord du gouffre en raison de la pauvreté, des manifestations nationales et des crises politiques.

Pressions internationales et avertissements des Nations Unies

Le régime iranien affiche l'un des taux d'exécution les plus élevés au monde. Rien qu'en 2025, plus de 1 790 personnes ont été exécutées, soit le chiffre le plus élevé depuis 2015.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a qualifié d'« alarmante » l'augmentation du recours à la peine de mort en Iran et a demandé son abrogation immédiate. Une mission d'enquête de l'ONU a également souligné que nombre de ces exécutions interviennent à l'issue de procédures bafouant les principes d'un procès équitable.

Les exécutions comme outil d'intimidation politique

La récente vague de condamnations à mort confirmées contre des prisonniers politiques, ainsi que les dizaines de personnes actuellement dans le couloir de la mort, dresse un tableau sans équivoque de l'injustice, de la torture, des aveux forcés et des décisions à motivation politique qui gangrènent le système judiciaire iranien. Si le régime cherche à réprimer les manifestations et à semer la terreur, de telles actions pourraient se retourner contre lui dans le contexte actuel et attiser davantage la colère populaire.

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