samedi 8 novembre 2025

Prison de Qarchak : mort de prisonnières et crise humanitaire sous l’ombre de la corruption

 Des rapports de terrain et des témoignages provenant de l’intérieur de la prison de Qarchak, à Varamin, dressent un tableau accablant des morts de détenues, survenues dans un contexte de négligence médicale, de corruption systémique et d’absence totale de contrôle.

Depuis longtemps considérée comme un symbole de désastre humanitaire au sein du système carcéral du régime des mollahs, la prison de Qarchak est devenue un lieu où la vie et la dignité de centaines de femmes sont lentement détruites.

Selon des informations crédibles, Qarchak ne respecte aucune norme médicale ou sanitaire élémentaire. Sa gestion est profondément marquée par la corruption, le favoritisme familial et la discrimination.

Il n’existe aucun dossier médical officiel pour les détenues malades, et l’infirmerie manque de médicaments essentiels comme de soins adéquats, un facteur qui a accéléré les décès de prisonnières.

La mort de Somayeh Rashidi : symbole de l’effondrement institutionnel et moral

Parmi les cas les plus tragiques figure celui de Somayeh Rashidi, prisonnière politique décédée à la suite d’une grève de la faim pour protester contre les conditions inhumaines de détention.

Malgré ses demandes répétées de soins médicaux, elle a été privée de transfert à l’hôpital et n’a reçu aucun traitement de base.

Son corps a été rendu à sa famille sans explication officielle ni enquête transparente, incarnant la cruauté et la déchéance morale de l’administration carcérale.

Au moins 23 décès en un an : secret total, impunité absolue

Des sources internes rapportent qu’au moins 23 femmes sont mortes à Qarchak depuis mi-mars 2025, sans qu’aucun nom ni cause de décès ne figure dans les rapports officiels.

La plupart de ces morts étaient évitables, dues à des maladies facilement traitables.

Même la convocation symbolique du chef du service médical, un certain Habibian, n’a entraîné aucun changement dans la situation catastrophique de la prison.

Le droit à la vie instrumentalisé : abus judiciaire et privation de soins

Plusieurs détenues souffrent de maladies graves, comme un cancer ovarien bilatéral ou une endométriose, nécessitant un traitement hospitalier urgent.

Pourtant, le juge Shouli, magistrat superviseur de la prison, bloque délibérément les autorisations médicales, exigeant des cautions jusqu’à dix fois supérieures au montant légal.

Cette pratique illustre un abus de pouvoir judiciaire, transformant le droit à la vie en un instrument d’extorsion financière et de torture psychologique.

Une détenue a témoigné :

« À Qarchak, la vie a un prix. Si tu paies, tu vis. Sinon, ce n’est qu’une question de temps avant que tu meures. »

Corruption structurelle et réseaux familiaux de pouvoir

Les enquêtes montrent que la corruption administrative à Qarchak repose sur un système de clientélisme familial.

Ainsi, Akrami (Allahqoli), adjointe à la santé, est la sœur d’un ancien chef de quartier, tandis que les commissariats internes sont gérés par des proches de responsables supérieurs.

Ces commerces vendent des produits de mauvaise qualité à des prix exorbitants aux détenues.

L’épouse de Tehrani, chef de la sécurité de la prison fait, elle aussi partie de ces réseaux économiques internes, rendant toute transparence et responsabilité impossibles.

Répression de la contestation et désastre sanitaire

Toute protestation contre les conditions carcérales est réprimée par des menaces, insultes ou violences physiques. Les prisonnières affirment que la grève de la faim est le seul moyen de protestation qui leur reste.

Les conditions sanitaires sont catastrophiques :

Eau potable contaminée

Égouts des blocs 4 à 10 reliés à un seul puits, débordant dans la cour de promenade

Air irrespirable, provoquant maux de tête, nausées, troubles respiratoires et maladies chroniques

Violations juridiques : femmes détenues illégalement malgré leur éligibilité à la libération

Des centaines de femmes éligibles à la libération conditionnelle ou au bracelet électronique restent illégalement détenues.

Le colonel Kolivand, adjoint judiciaire de la prison, bloque systématiquement ces procédures.

Appel urgent à une action internationale

Aujourd’hui, la prison de Qarchak incarne le génocide silencieux des prisonnières en Iran.

Les morts dissimulées, la corruption administrative, la négligence médicale et la répression systématique témoignent d’une crise humanitaire majeure.

La Commission des Femmes du CNRI appelle à une intervention internationale immédiate, incluant l’envoi de délégations indépendantes de défense des droits humains et la poursuite des responsables de ces crimes.

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