Contexte de l’affaire
Farzad Khosh-Boresh avait déjà été arrêté en mordad 1404 (juillet–août 2025) pour avoir « publié des contenus critiques et protestataires », avant d’être libéré sous caution. Les pressions sécuritaires ont toutefois persisté, et le 21 aban 1404 (12 novembre 2025), il a de nouveau été interpellé par le Bureau du renseignement.
Lors de cette seconde arrestation, sa famille est restée totalement dans l’ignorance de sa situation.
Le 27 aban 1404 (18 novembre 2025), la famille a été informée de manière soudaine de son décès. Les premières explications avancées prétendaient qu’il aurait « ressenti un malaise et serait décédé après son transfert à l’hôpital », sans aucune précision sur son état de santé, le transfert ou la cause du décès. L’absence totale de détails et la contradiction avec l’apparence physique du corps ont immédiatement suscité de sérieux doutes.
Description de l’incident et signes de coups
Des témoins ayant vu le corps de Khosh-Boresh avant son transfert à la médecine légale ont signalé de larges ecchymoses, des contusions et de multiples marques d’impact. Selon eux, la gravité des blessures était visible et indéniable, incompatible avec une idée de « mort naturelle » ou de « dégradation soudaine de son état ».
Une personne ayant pu examiner le corps a déclaré :
« Les signes de coups étaient évidents. Rien ne ressemblait à une mort naturelle, et ils ne nous ont pas laissé examiner davantage. »
La présence de telles lésions en détention — dans un centre placé sous l’entière autorité d’un organisme sécuritaire — renforce sérieusement la thèse de torture ou de contraintes pour obtenir des aveux forcés. Ce schéma a été signalé à maintes reprises dans des affaires similaires ces dernières années.
Dissimulation, pressions sécuritaires et crainte de destruction de preuves
Après son décès, le corps a été rapidement transféré à la médecine légale, et aucun rapport officiel n’a pour l’heure été publié.
Le comportement des autorités sécuritaires — rétention d’informations, blocage de tout examen détaillé du corps, menaces directes envers la famille — fait craindre une possible modification ou manipulation du rapport médico-légal.
Des forces de sécurité étaient également présentes à la cérémonie d’inhumation, filmant les participants. Combinées aux avertissements répétés de ne rien divulguer, ces actions ont placé la famille sous une forte pression, l’empêchant de s’exprimer publiquement.
À ce jour, les proches se sont abstenus de toute déclaration ou interview en raison des menaces.
Impact humain et conséquences sociales
La mort de Khosh-Boresh en détention s’inscrit dans un schéma récurrent de décès suspects dans les centres sécuritaires : absence de supervision indépendante, opacité judiciaire et familles privées d’accès à la vérité.
L’intimidation des familles, les enregistrements lors des funérailles et l’absence totale de responsabilité des organismes concernés nourrissent un climat profond de peur et de méfiance.
La privation de soins, notamment pour les détenus politiques ou idéologiques, et les pressions pour arracher des aveux forcés, font partie d’un schéma documenté depuis longtemps par les familles et les défenseurs des droits humains. Dans ce contexte, la mort de Farzad Khosh-Boresh représente un nouvel exemple de violations du droit à la vie, de l’interdiction de la torture et de détentions arbitraires.
Situation actuelle et appel à un suivi international
La cause du décès de Farzad Khosh-Boresh n’a pas encore été annoncée officiellement, et sa famille reste sous pression sécuritaire, empêchée de divulguer des informations.
Le transfert précipité du corps à la médecine légale, l’absence de rapport publié et le refus d’accès aux informations renforcent les zones d’ombre et soulignent la nécessité d’une enquête indépendante.
Compte tenu des signes évidents de blessures, du caractère opaque de l’arrestation et de l’absence totale de contrôle judiciaire, la communauté des droits humains appelle le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits humains en Iran, le Rapporteur spécial sur la torture et le Groupe de travail sur la détention arbitraire à ouvrir une enquête formelle sur cette mort en détention. Une telle démarche est indispensable pour prévenir la répétition de cas similaires et garantir la recherche de la vérité.
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