Le 11 novembre 2025, une vague de protestations d’envergure a déferlé sur l’Iran, révélant la crise profonde et systémique qui frappe le pays sous le régime clérical. Des infirmières, des travailleurs du secteur pétrolier, des fonctionnaires, des retraités et des militants des droits humains ont manifesté simultanément. Ce mouvement n’était pas une série de griefs isolés, mais un cri national unifié contre la corruption, la ruine économique et la répression brutale qui caractérisent la théocratie au pouvoir.
L’effondrement des services publics
Cette dégradation ne se limite pas au secteur de la santé. Le même jour, les employés de l’Organisation nationale de protection sociale ont organisé une manifestation nationale dans des villes comme Téhéran, Ispahan et Khorramabad, dénonçant leurs salaires de misère. Un employé de Téhéran, titulaire d’une maîtrise et fort de plus de 15 ans d’ancienneté, a révélé que son salaire mensuel s’élevait à environ 14 millions de tomans et s’est interrogé : « Peut-on vivre avec ça ? » Au lieu de répondre à leurs préoccupations légitimes, les autorités du régime auraient eu recours à l’intimidation. Certains responsables ont même verrouillé les portes des bâtiments et menacé les employés grévistes de sanctions disciplinaires.
Les travailleurs réclament leurs droits
Le mouvement de contestation a atteint le cœur même de l’économie iranienne. Un rassemblement massif de plus de 3 000 travailleurs contractuels au complexe gazier de South Pars a placé ce secteur énergétique stratégique au centre des protestations. Poursuivant un mouvement entamé le 28 octobre, les travailleurs ont marché jusqu’au siège de l’entreprise, exigeant la fin des discriminations salariales systémiques, la mise en place d’une classification équitable des emplois et l’amélioration des cycles de travail (deux semaines de travail suivies de deux semaines de repos). Leurs revendications organisées et précises soulignent que ceux qui créent la richesse nationale sont systématiquement privés de leur juste part.
Face à la corruption d’État
Partout dans le pays, les citoyens ont dénoncé le régime, non seulement pour son incompétence, mais aussi pour sa corruption et sa défense violente des pilleurs. À Kermanshah, des retraités sont descendus dans la rue en scandant des slogans politiques qui ont réduit à néant la propagande du régime. Ils criaient : « Notre ennemi est ici ; ils mentent en disant que c’est l’Amérique ! » et interpellaient leur nation riche en ressources : « L’Iran regorge de richesses, qu’est-ce qui vous est arrivé ?»
Pendant ce temps, à Qazvin, la brutalité du régime s’est manifestée au grand jour. Les forces de sécurité ont violemment réprimé un rassemblement de citoyens escroqués par la société Taravat Novin Rezayat Khodro, liée à l’État. Les victimes, qui avaient perdu toutes leurs économies en dix ans, ont été confrontées à une force disproportionnée qui les a empêchées de se rassembler.
Des témoins oculaires ont rapporté que plusieurs manifestants, dont une femme et son enfant, ont été agressés physiquement. Un manifestant furieux s’est exclamé : « On nous a volé notre argent… mais les forces de sécurité défendent ceux qui ont dérobé l’argent du peuple ! Ils ont même récompensé les escrocs, mais les manifestants sont réprimés avec violence ! »
La campagne inflexible contre la peine de mort
Au-delà de la crise économique, un mouvement puissant et organisé a poursuivi son combat direct contre le principal instrument de terreur du régime : la peine de mort. La campagne « Mardis sans exécution » a marqué sa 94e semaine consécutive dans 54 prisons à travers l’Iran.
Parallèlement, des familles de condamnés à mort et des militants se sont rassemblés dans des dizaines de villes, dont Téhéran, Ahvaz, Kermanshah, Rasht et Sanandaj. Malgré les fortes pressions et les menaces des forces de sécurité, cette campagne soutenue prouve que la revendication des droits humains fondamentaux est devenue un mouvement national résilient.
Les événements du 11 novembre dressent un tableau indéniable d’une société à bout de nerfs. Des hôpitaux de Mashhad aux champs gaziers du sud, le peuple iranien est uni dans son rejet d’une dictature corrompue et incompétente. Le ressentiment est trop profond et la colère trop répandue pour être apaisée par de vaines promesses ou la force brutale. Les manifestations démontrent que le problème fondamental n’est pas une politique isolée, mais l’ensemble d’un système, dirigé par le Guide suprême Ali Khamenei, qui a pillé la richesse de la nation et brisé l’esprit de son peuple.


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