Un quotidien officiel révèle involontairement un système délibéré qui pratique la discrimination éducative et privilégie les écoles élitistes et loyalistes, tout en abandonnant l’enseignement public et les provinces marginalisées.
Un nouveau rapport publié par le quotidien officiel Farhikhtegan a exposé par inadvertance l’ampleur de la discrimination éducative orchestrée par le régime des mollahs en Iran. L’analyse des performances académiques et des résultats des examens nationaux, que le journal tente de présenter comme neutre, met en réalité en lumière un système structurel conçu pour avantager les familles aisées et politiquement connectées, au détriment de millions d’élèves des écoles publiques et des provinces marginalisées.
Le rapport indique que, parmi les trente meilleurs élèves de l’examen national d’entrée 2025, vingt-trois provenaient des écoles d’élite NODET (Sampad), quatre d’écoles privées onéreuses à but non lucratif, et seulement trois des écoles publiques. Ce résultat disproportionné n’est pas une coïncidence. Il résulte de deux décennies de politiques délibérées qui sous-financent l’éducation publique, développent les écoles élitistes et privées pour ceux qui peuvent payer, et réservent un enseignement et des infrastructures de qualité supérieure à un segment restreint de la population. Les enfants des responsables du régime, du personnel militaire et des familles aisées bénéficient ainsi d’un parcours scolaire privilégié qui garantit de meilleurs résultats académiques, tandis que les familles ordinaires restent confinées dans des écoles publiques en déclin.
Le quotidien souligne également une baisse préoccupante du niveau d’apprentissage national, en se basant sur des normes internationales en mathématiques où un score de 500 représente la moyenne mondiale. Les élèves des écoles publiques restent constamment en dessous de cette norme, et l’écart se creuse nettement par rapport aux établissements privés et élitistes. Les données montrent que les élèves des écoles privées obtiennent les meilleurs résultats, suivis des écoles Shahed, liées aux anciens combattants et aux forces de sécurité. Les performances supérieures des établissements affiliés politiquement démontrent comment le régime oriente les ressources éducatives vers les groupes loyaux au pouvoir.
La situation est encore plus alarmante au niveau provincial. Le rapport reconnaît que, dans le Sistan-Baloutchistan, 63 % des élèves n’atteignent pas le seuil minimal d’apprentissage, tandis qu’au Khouzistan, près de la moitié se situe en dessous du niveau requis. Ces régions, fortement peuplées de communautés ethniques marginalisées, souffrent d’un sous-investissement chronique, d’infrastructures scolaires déficientes et d’une pauvreté généralisée. L’effondrement du système éducatif dans ces provinces n’a rien d’un accident : il reflète des décennies de répartition discriminatoire des ressources, qui privilégie les régions centrales et plus riches, tout en maintenant les périphéries dans une situation de désavantage permanent.
Les conséquences de ces politiques se manifestent dans tout le pays par l’élargissement des écarts éducatifs, l’inégalité des chances, la reproduction des inégalités sociales et donc la discrimination éducative. Les écoles publiques subissent des classes surchargées, un manque d’enseignants qualifiés, des technologies limitées et des supports obsolètes, laissant les élèves insuffisamment préparés aux examens nationaux et à l’enseignement supérieur. Pendant ce temps, les écoles élitistes bénéficient de classes réduites, de programmes préparatoires complets et d’un soutien direct de l’État.
Bien que Farhikhtegan tente de présenter la crise comme un simple « déséquilibre éducatif », le schéma décrit est évident. La République islamique a construit un système où l’accès à un enseignement de qualité dépend de la richesse, de l’affiliation politique et de la géographie. Il ne s’agit pas d’une inégalité naturelle ni d’une défaillance pédagogique, mais d’une stratégie politique délibérée qui garantit le privilège d’une petite classe dirigeante tout en excluant systématiquement la majorité des enfants iraniens.
Le rapport documente involontairement l’ensemble de cette architecture discriminante : les écoles élitistes et privées reçoivent les meilleures ressources, les établissements loyalistes sont surélevés, et les écoles publiques sont laissées à l’abandon. Dans les provinces marginalisées, la pauvreté éducative atteint des niveaux catastrophiques. Ensemble, ces conditions reflètent un mécanisme conçu par l’État pour façonner l’avenir des enfants selon les intérêts de la classe dirigeante plutôt que selon les besoins de la société.
En exposant ces disparités, les propres médias du régime confirment ce que parents, enseignants et élèves savent depuis longtemps : l’inégalité éducative en Iran n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une politique. Et tant que ce système perdurera, la discrimination éducative orchestrée par l’État ne fera qu’approfondir le fossé entre les élites privilégiées et les millions d’élèves laissés pour compte.

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