À Téhéran, le directeur général de la compagnie des eaux et de l’assainissement de la ville a déclaré que la capitale subissait cinq années consécutives de sécheresse pour la première fois depuis des décennies et que les réserves d’eau des cinq principaux réservoirs avaient atteint un niveau historiquement bas. Il a confirmé les réductions de pression nocturnes dans le cadre de la gestion de la demande et a conseillé aux foyers confrontés à une faible pression d’envisager l’installation de réservoirs de stockage et de pompes de surpression.
À Mashhad, le responsable du service des eaux local a indiqué que les réservoirs alimentant la métropole étaient tombés à moins de 3 % de leur capacité. Il a cité la forte baisse des précipitations – environ 0,4 millimètre depuis le début de la saison, contre 27 à 28 millimètres à la même période l’année dernière et une moyenne à long terme d’environ 14 millimètres – comme preuve de la gravité du déficit. La demande actuelle est d’environ 8 000 litres par seconde, a-t-il ajouté, dont seulement 1 000 à 1 500 l/s sont fournis par les barrages. Les autorités locales ont demandé aux habitants de réduire leur consommation d’environ 20 % afin d’éviter le rationnement, qui reste à l’étude si les conditions de sécheresse persistent.
Les responsables municipaux de la capitale ont qualifié la situation de grave avertissement, affirmant que la planification à long terme n’avait pas suivi la croissance de la ville et exhortant à une conservation immédiate de l’eau. Les médias d’État, quant à eux, font état de niveaux critiques dans les réservoirs du Plateau central et des bassins orientaux, de l’Atrak et des bassins septentrionaux, du Zohreh et des bassins méridionaux, du Karkheh et des bassins occidentaux, ainsi que de l’Araxe et du Séfidrud au nord et au nord-ouest, ce qui laisse supposer une pénurie nationale plutôt qu’un problème régional isolé.
Selon les analystes environnementaux et les urbanistes, l’aggravation de ces pénuries est le résultat d’années de mauvaise gestion et d’investissements insuffisants dans les infrastructures hydrauliques, la croissance démographique des grandes villes ayant dépassé les prévisions d’approvisionnement. Malgré les avertissements répétés des experts, les autorités ont privilégié des mesures à court terme, telles que la réduction de la pression et les appels à la conservation de l’eau, au lieu d’entreprendre des réformes structurelles pour moderniser les réseaux et maîtriser la demande.
Les analystes préviennent que cette situation engendre une urgence écologique nationale qui menace le bien-être de la population et la stabilité de l’État. Avec un épuisement des nappes phréatiques désormais supérieur à la recharge naturelle dans la plupart des provinces et les principaux cours d’eau réduits à des ruisseaux saisonniers, l’Iran est confronté à ce que les hydrologues qualifient de point de non-retour en matière de stress hydrique.

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