mercredi 5 février 2025

Iran Human Rights Monitor – Rapport mensuel des exécutions en Iran au mois de janvier 2025

 Le régime iranien a commencé l’année 2025 avec une vague d’exécutions intensifiée, enregistrant plus de 99 exécutions au cours du mois de janvier. Le tout premier jour de l’année, 12 prisonniers ont été pendus en Iran : cinq à la prison de Qezel-Hesar, cinq à Bandar Abbas, et deux autres à Yasuj et Malayer.

Le 6 janvier, au moins 31 prisonniers avaient été exécutés. Voici quelques-uns des cas confirmés :

  • 2 janvier : Mostafa Shakeri et Khosrow Khodadadi (Zanjan)
  • 4 janvier : Valiollah Kamalpour (Zanjan) : Valiollah Kamalpour (Semnan) et Abolfazl Azadi (Hamedan)
  • 5 janvier : Khalil Alizahi, Mohammad-Reza Hossein Zadeh, Amir Mohammad Farahani et Sajjad Arzandeh (prison d’Adelabad, Shiraz)
  • 6 janvier : Ali Sa’di (Ahwaz)

Les exécutions se sont poursuivies tout au long du mois, plusieurs prisonniers étant pendus le même jour :

  • 20 janvier : cinq prisonniers, dont Aref Azizi et Gholamreza Seyed Mohammadkhani (Mashhad), Saeed Dayani (Isfahan), Hojat Shahriari (Borazjan) et Ehsan Heidarali (Qazvin).
  • 21 janvier : deux prisonniers, Sardar Mohammad (Bandar Abbas) et Karim Faridi (Zanjan).
  • 22 janvier : sept prisonniers, dont Javad Jaberi et Omid Besharatlu (Qezel Hesar), Ahmad Sasouli (prisonnier baloutche de 28 ans) et trois autres à Yazd. Un autre prisonnier a été exécuté à Saveh pour avoir prétendument tué un commandant des SSF.

Cette campagne d’exécutions massives fait partie de la stratégie du régime pour instiller la peur et empêcher les soulèvements publics.

Exécution imminente de prisonniers politiques

Le 7 janvier 2025, le pouvoir judiciaire iranien a réaffirmé les condamnations à mort de Behrouz Ehsani (69 ans) et de Mehdi Hassani (48 ans), accusés d’appartenir à l’Organisation des Moudjahidines du peuple iranien (OMPI). Les peines ont été prononcées le 16 septembre 2024 par le juge Iman Afshari de la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, sous les chefs d’accusation de « guerre contre Dieu » (moharebeh), « propagation de la corruption sur terre » et « rébellion » (baghi).

Les deux prisonniers ont été soumis à de graves tortures physiques et psychologiques dans le pavillon 209 de la prison d’Evin après leur arrestation en 2022. Le 26 janvier 2025, les autorités les ont transférés de force de la prison d’Evin à la prison de Qezel Hesar, où les exécutions politiques ont généralement lieu.

Ehsani et Hassani étaient des membres actifs de la campagne « Non aux mardis de l’exécution », un mouvement lancé par des prisonniers politiques en janvier 2024 pour protester contre les exécutions. Leur cas met en évidence la nature politique des condamnations à mort prononcées par le régime.

La campagne « Les mardis sans exécutions » a un an

La campagne « les mardis sans exécutions », lancée par des prisonniers politiques de la prison de Qezel Hessar, a atteint sa 53e semaine consécutive le 29 janvier 2025. Au cours de l’année écoulée, elle s’est étendue à 34 prisons dans tout le pays, dont la prison d’Evine (femmes) :

Prison d’Evine (quartier des femmes, quartiers 4 et 8), prison centrale du Grand Téhéran, prison centrale de Karaj, prisons d’Ahvaz Sheiban et Sepidar, prison de Mashhad, prison d’Ispahan Dastgerd, prison de Chiraz Adelabad (quartier des femmes), prisons d’Oroumieh, de Tabriz, de Rasht Lakan et de Naqadeh.

Les participants, dont des prisonniers politiques et des militants des droits civiques, entament des grèves de la faim et des manifestations tous les mardis.

Une déclaration signée par plus de 3 000 personnalités politiques, religieuses et culturelles de 78 pays a condamné la politique d’exécution de l’Iran, soulignant que le régime utilise la peine capitale comme outil de répression politique. La déclaration souligne l’incapacité de la communauté internationale à prendre des mesures décisives contre ces crimes et demande une intervention immédiate.

Répression contre les prisonnières politiques à Evine

Suite à leur sit-in de protestation contre le transfert de Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, un groupe de prisonnières politiques de la prison d’Evine s’est vu refuser le droit de visite pendant trois semaines, à partir du 4 février 2025.

Les responsables de la prison les ont informées que leur punition était due à leurs slogans et manifestations anti-gouvernementales. Les prisonniers concernés sont les suivants : Azar Korvandi, Reyhaneh Ansari, Forough Taqi Pour, Shiva Esmaeili, Maryam Yahyavi, Golrokh Iraee, Sakineh Parvaneh, Zahra Safaei, Marzieh Farsi, Tahereh Nouri, Motahareh Gonaei, Nahid Khodajo, Elaheh Fouladi, Nasrin Khezri, Anisha Asadollahi et Samaneh Asghari.

L’interdiction de visite s’applique à la fois aux visites en personne et aux visites en cabine, ce qui constitue une autre forme de répression à l’encontre des prisonniers politiques, en particulier des femmes activistes.

Conclusion

Le mois de janvier 2025 a été marqué par une augmentation spectaculaire des exécutions, une répression sévère des prisonniers politiques et des violations généralisées des droits de l’homme en Iran. L’exécution massive de plus de 99 prisonniers, dont des Baloutches, souligne l’utilisation par le régime de la peine de mort comme outil d’oppression et d’intimidation.

L’attention de la communauté internationale étant concentrée sur les violations des droits de l’homme en Iran, une action urgente est nécessaire pour mettre un terme aux exécutions et protéger les prisonniers politiques dont la condamnation à mort est imminente.

Source: CSDHI 

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