lundi 10 février 2025

L’Iran nomme Naser Seraj, auteur de violations des droits humains, au poste de secrétaire du quartier général des droits de l’homme

 Le régime iranien a nommé Naser Seraj, un personnage notoire impliqué dans de graves violations des droits humains, au poste de secrétaire du siège des droits de l’homme de la République islamique. Sa nomination a été ordonnée par Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i, le juge en chef du régime.

Le samedi 8 février, l’agence de presse Mizan, l’organe de presse officiel du pouvoir judiciaire, a rapporté que M. Seraj avait également été nommé directeur adjoint des affaires internationales du pouvoir judiciaire. Il occupera les deux postes simultanément. Il remplace Kazem Gharibabadi, qui occupait le poste de directeur adjoint des affaires internationales et des droits de l’homme du pouvoir judiciaire depuis 2021.

Une carrière marquée par la répression et les violations des droits humains

La longue carrière judiciaire de Seraj s’étend sur plus de 46 ans, au cours desquels il a joué un rôle important dans la répression de la dissidence et la violation des droits des citoyens. Ses antécédents reflètent ceux de ses prédécesseurs au siège des droits de l’homme, qui ont constamment cherché à nier et à réfuter les rapports des rapporteurs spéciaux des Nations unies concernant les violations  des droits de l’homme généralisées en Iran.

Souvent surnommé « le juge Seraj », il a commencé sa carrière en 1979 en tant que procureur et enquêteur. Au fil des décennies, il a occupé de nombreux postes clés au sein du système judiciaire du régime :

  • Chef du bureau du procureur pénal de Téhéran
  • Officier judiciaire adjoint du département de la justice générale de la province de Téhéran
  • Chef des tribunaux pénaux de la province de Téhéran
  • Représentant du procureur général
  • Secrétaire du siège de l’enquête électorale du pouvoir judiciaire
  • Représentant du pouvoir judiciaire au sein de la commission chargée de désigner les membres du jury de surveillance de la presse
  • Responsable adjoint des questions politiques et de sécurité auprès du procureur général
  • Chef de l’organisation d’inspection générale
  • Conseiller du pouvoir judiciaire
  • Procureur militaire de Téhéran
  • Fonctionnaire politique adjoint du pouvoir judiciaire

Son rôle dans la supervision des jurys de presse dans l’ensemble du pays le rend directement responsable des violations généralisées de la liberté d’expression et de la suppression du journalisme indépendant.

Rôle dans les condamnations à mort et les exécutions

Seraj a également été directement impliqué dans la violation du droit à la vie. En tant que juge, il a présidé en 2012 l’affaire controversée de détournement de fonds portant sur trois mille milliards de tomans, prononçant plusieurs condamnations à mort. Quatre accusés, dont le mahafarid Amir Khosravi, ont été condamnés à mort pour « corruption sur terre en participant à la perturbation du système économique du pays ».

Amir Khosravi a été soudainement exécuté le 24 mai 2014, sans que sa famille ou son avocat n’en soient préalablement informés. Des nformations suggèrent que son exécution a été accélérée pour l’empêcher de révéler l’implication de hauts responsables du régime dans des scandales de corruption économique. Trois jours seulement avant son exécution, son avocat a révélé qu’Amir Khosravi avait écrit au Guide suprême Ali Khamenei, menaçant de divulguer les noms des personnes impliquées dans des crimes financiers.

Un symbole de la répression systématique en Iran

La nomination de M. Seraj au siège des droits humains souligne le mépris permanent du régime pour les normes internationales en matière de droits de l’homme. Sa longue expérience de la suppression de la liberté d’expression, de la prononciation de condamnations à mort pour des motifs politiques et de la supervision de la répression judiciaire fait de lui un emblème de la répression systémique et des violations des droits humains en Iran. Avec Seraj à la barre, le siège des droits de l’homme devrait continuer à jouer son rôle d’outil pour blanchir les abus du régime plutôt que de défendre la justice et la dignité humaine.

Source : CSDHI 

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