D'après des sources proches de sa famille, Mme Farsi, qui a des antécédents de cancer et de maladie cardiaque, souffre depuis peu de vertiges intenses, de maux de tête chroniques et d'une grande faiblesse. Malgré les recommandations répétées des médecins de la prison en faveur de son transfert immédiat dans un établissement médical spécialisé, les autorités d'Evin refusent de lui délivrer l'autorisation de transfert et la laissent dans le quartier des femmes sans soins médicaux.
Selon les militants des droits de l'homme, cette négligence est un exemple flagrant de « torture blanche », une méthode dans laquelle les prisonniers politiques sont tourmentés sans violence physique par la pression psychologique, le refus de soins médicaux ou le fait d'être tenus dans l'ignorance de leur état de santé.
Selon des sources bien informées, le médecin de Marzieh Farsi lui avait prescrit des médicaments pour contrôler les symptômes de son cancer et freiner la progression de la maladie. Cependant, les autorités pénitentiaires ont bloqué l'entrée de ces médicaments sous divers prétextes. De ce fait, son état de santé s'est aggravé et il existe désormais un risque de rechute.
Un de ses proches a déclaré aux médias de défense des droits humains :
« Marzieh doit attendre des semaines, même pour les soins médicaux les plus élémentaires. Un transfert à l’hôpital nécessite l’approbation de plusieurs autorités et, au final, la demande reste sans réponse ou est annulée à la dernière minute. Sa famille craint que ces retards n’aient des conséquences irréversibles sur sa santé. »
Selon la même source, elle a souffert de plusieurs épisodes de palpitations cardiaques et de vertiges importants ces derniers mois, mais n'a reçu aucune prise en charge médicale adéquate.
Marzieh Farsi, née en 1967 et mère de plusieurs enfants, a été arrêtée une première fois en février 2020 à Rey. Après des mois d'interrogatoires et de tortures, elle a été condamnée à cinq ans de prison. Ayant purgé trois ans de sa peine, elle a été libérée en mars 2023, mais quelques mois plus tard seulement, le 21 août 2023 – jour anniversaire des manifestations nationales –, elle a été de nouveau arrêtée et transférée au quartier 209 de la prison d'Evin.
Le tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidé par la juge Iman Afshari, l'a condamnée à 15 ans de prison pour « rébellion » et « appartenance à l'Organisation des Moudjahidines du peuple d'Iran (OMPI/MEK) ». Sa peine a ensuite été réduite à cinq ans en appel. Néanmoins, depuis sa seconde arrestation, Mme Farsi est en mauvaise santé et n'a pas accès à des soins médicaux adéquats.
Les militants des droits de l'homme affirment que ce schéma s'inscrit dans le cadre de la répression systématique exercée par le régime contre les femmes dissidentes — celles arrêtées pour activisme civique, journalisme ou protestation politique — qui sont désormais victimes de négligence médicale délibérée en prison.
Selon un défenseur des droits des prisonniers, « à Evin, les prisonnières politiques sont non seulement privées de soins médicaux adéquats, mais même les visites à l’infirmerie sont devenues un moyen de pression politique. Les gardiens de prison accordent les transferts médicaux de manière sélective, et toute protestation peut entraîner un placement à l’isolement. »
Préoccupations des militants et appels à une action urgente
Les organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont souligné à plusieurs reprises que le fait de refuser aux prisonniers l'accès aux soins médicaux et aux médicaments constitue une violation flagrante de l'article 10 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel la dictature au pouvoir est signataire.
Enfin, la famille de Marzieh Farsi a exprimé sa profonde inquiétude quant à son état de santé et a appelé les instances internationales et le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme en Iran à intervenir pour son transfert immédiat dans un hôpital spécialisé et pour mettre fin à la pratique de la torture blanche à la prison d'Evin.
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