Le mardi 29 juillet, des prisonniers de 48 prisons à travers le pays ont participé à une grève de la faim dans le cadre de la campagne « Non aux exécutions les mardis ».
Cette grève de la faim a été menée alors que deux prisonniers politiques, Behrouz Ehsani Eslamlou et Mehdi Hassani, ont été exécutés le 27 juillet à la suite d'une violente agression contre des détenus de la prison de Ghezel Hesar.
La déclaration complète des prisonniers participant au soixante-dix-neuvième tour de la campagne « Non aux exécutions les mardis » est la suivante :
Malgré l’attaque sauvage contre le cœur de la campagne « Non aux exécutions les mardis » dans la prison de Ghezel Hesar, la campagne continue avec résistance et unité.
Le régime, incapable de résoudre ses crises intérieures et extérieures, a intensifié sa violence contre la population. Dans ce contexte, le régime d'exécutions et de répression a injustement exécuté, le dimanche 27 juillet au matin, deux participants à cette campagne – les prisonniers politiques Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani – à la prison de Ghezel Hesar, sans préavis et sans autoriser les dernières visites de leurs familles.
Le samedi 26 juillet, sur ordre du directeur de la prison de Ghezel Hesar, Allahkaram Azizi, et de ses adjoints, Hassan Ghobadi et Esmail Farajnejad, plus de 100 gardiens armés et agents des services de renseignement ont pris d'assaut le quartier des prisonniers politiques de l'unité 4. Tous les prisonniers politiques de l'unité ont été transférés à l'isolement, menottes, chaînes et sacs sur la tête. Suite à cette agression, Saeed Masouri, l'un des premiers signataires de la campagne « Non aux mardis des exécutions », a été transféré en exil à la prison de Zahedan.
En réponse à cet acte criminel, les prisonniers des prisons de Qarchak et du Grand Téhéran ont organisé des cérémonies et scandé des slogans, réaffirmant leur engagement à mettre fin aux exécutions.
La semaine dernière également, le prisonnier politique Yaghoub Derakhshan, qui avait été précédemment arrêté pour « propagande contre le régime », a été condamné à mort à la prison de Lakan à Rasht.
Au moins 20 personnes ont été exécutées dans diverses prisons du pays la semaine dernière. De plus, depuis l'année de présidence de Massoud Pezeshkian, le nombre d'exécutions a atteint au moins 1 477, soit un chiffre supérieur aux années précédentes et, surtout, bien supérieur à celui de la présidence d'Ebrahim Raïssi.
[Gholamhossein] Mohseni Ejei, chef du pouvoir judiciaire, a ouvertement reconnu l'intensification de la répression lors de sa conférence de presse la semaine dernière. Il a déclaré que plus de 2 000 personnes avaient été arrêtées uniquement pendant la soi-disant « guerre des 12 jours ».
Nous, les membres de la campagne, pensons que l’objectif du régime derrière cette violence incessante est d’instiller la peur et de faire taire une société qui, malgré toutes les pressions, continue d’insister sur ses revendications légitimes de justice, de liberté, de dignité humaine et de droit à l’autodétermination.
Nous, membres de la campagne « Non aux exécutions » menée dans 48 prisons à travers le pays, condamnons les exécutions inhumaines et injustes ainsi que la répression des prisonniers. Nous appelons toutes les consciences éveillées et tous les défenseurs de la liberté, tant en Iran qu'à l'étranger, à amplifier le cri « Non aux exécutions » en soutenant activement cette campagne et à en faire une priorité, par tous les moyens possibles, malgré les efforts du régime pour la réprimer.
Nous exprimons notre profonde inquiétude quant à la situation des prisonniers politiques impliqués dans cette campagne, qui ont joué un rôle irremplaçable dans le lancement de ce mouvement et qui ont maintenant été transférés vers des lieux inconnus. Nous exhortons chacun à ne pas abandonner les familles des prisonniers exécutés ni les membres de la campagne. La vie des prisonniers politiques de Ghezel Hesar et d'autres prisons en Iran est gravement menacée.
Nous appelons tous les prisonniers, inspirés par les femmes et les détenues rebelles des prisons de Qarchak et du Grand Téhéran, à organiser des cérémonies et à ne pas permettre que le sang des braves qui ont été pendus soit piétiné, ni que les voix des fondateurs de la campagne soient réduites au silence dans l'obscurité et le silence.
La clé de la victoire pour la liberté, l’égalité et le recul de la tyrannie et de la réaction réside dans l’unité et la solidarité collectives.
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