mardi 15 juillet 2025

Crise humanitaire à la prison de Qarchak : la vie des prisonnières politiques en danger

 Les prisonnières politiques récemment transférées de la prison d’Evin à la prison de Qarchak, à Varamin, sont détenues dans des conditions épouvantables, inhumaines et dangereusement inférieures aux normes. Leur santé, leur dignité et même leur vie sont désormais gravement et immédiatement menacées.

Ce transfert a eu lieu à la suite de la destruction de la prison d’Evin le 23 juin 2025. Les femmes n’ont pas été transférées dans un centre adapté, mais dans un hall abandonné de la prison de Qarchak, autrefois utilisé pour la détention de personnes dépendantes aux drogues.

Le lieu était dans un état de saleté extrême, imprégné de l’odeur de putréfaction, infesté de rongeurs et totalement dépourvu de ventilation. Les prisonnières elles-mêmes sans aucune aide officielle ont tenté de nettoyer les lieux autant que possible. Malgré cela, les conditions restent inacceptables et constituent une violation flagrante des droits humains fondamentaux.

Qarchak : une prison dans la prison

Environ 60 prisonnières politiques sont actuellement maintenues en quarantaine forcée dans cette aile isolée. Elles sont complètement coupées du reste de la prison.

L’espace ne dispose que de trois toilettes et trois douches pour l’ensemble des détenues.

La surpopulation est critique : dans une pièce de 20 mètres carrés, 13 femmes sont entassées, rendant impossible tout repos ou mouvement adéquat. Nombre d’entre elles, notamment les personnes âgées ou malades, sont contraintes de dormir à même le sol

La situation est aggravée par l’insalubrité : eaux usées stagnantes, rats et insectes ont transformé le lieu en foyer de maladies. Le système de climatisation dégage de mauvaises odeurs, et l’absence de ventilation adéquate rend l’air étouffant, chaud, humide et malsain.

Isolement et privation de soins médicaux

Les prisonnières se voient refuser tout contact régulier avec leurs familles. L’accès à la bibliothèque, aux soins médicaux et aux médicaments essentiels est fortement limité voire totalement interrompu. De nombreuses femmes n’ont toujours pas reçu leurs effets personnels et traitements prescrits, restés à la prison d’Evin.

Santé critique de plusieurs prisonnières politiques

La dégradation de l’état de santé de plusieurs détenues est particulièrement préoccupante :

Azar Korvandi souffre de graves troubles cardiaques, de pertes d’audition et d’une hernie discale cervicale. Son état se détériore en raison de l’absence de soins spécialisés.

Raheleh Rahemipour, ainsi que plusieurs autres femmes de plus de 70 ans, ne supportent pas les conditions de détention et subissent des troubles liés à l’âge sans aucun suivi médical.

Moloud Safaei a besoin d’une opération urgente pour une hernie diaphragmatique et a subi une perte de vision due à une cataracte non traitée. Malgré les promesses, elle n’a pas bénéficié d’un congé médical.

Parvin Mirasan vit avec de multiples maladies chroniques, dont le diabète, la maladie de Parkinson, des adhérences intestinales et des troubles articulaires sans accès aux traitements nécessaires.

Maryam Banou Nassiri souffre d’apnée du sommeil, de troubles respiratoires et d’ulcères gastriques. L’absence de médicaments a mis sa vie en danger.

D’autres détenues atteintes de maladies chroniques comme l’hypertension, le diabète ou des pathologies cardiaques sont elles aussi gravement menacées en raison du manque total de soins médicaux.

Crise humanitaire à la prison de Qarchak : la vie des prisonnières politiques en danger
prison de Qarchak

Violations systématiques des droits humains à la prison de Qarchak

La tristement célèbre prison de Qarchak, à Varamin, est la seule prison réservée aux femmes en Iran utilisée pour incarcérer à la fois des femmes condamnées pour des délits violents et des prisonnières politiques en exil intérieur. Il n’y a aucune séparation des délits : les prisonnières politiques sont détenues aux côtés de criminelles dangereuses. En un mot, les conditions à la prison de Qarchak sont abominables.

Également connue sous le nom de prison de Chahr-e Rey, la prison de Qarchak est une ancienne ferme industrielle de volailles, située dans une zone désertique à l’est de Téhéran. Elle est très en deçà des normes internationales. Environ 2 000 détenues y sont enfermées dans des conditions de surpopulation extrême et d’insalubrité, sans accès à de l’eau potable, à une nourriture décente, à des soins médicaux ou à de l’air frais.

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