jeudi 17 juillet 2025

Mesure répressive d’éloignement forcé de Saïd Massouri, l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Iran

 La Résistance iranienne met en garde contre les préparatifs du régime en vue de représailles contre les prisonniers

Alors que des peines de mort ont récemment été prononcées contre des prisonniers accusés d’appartenance à l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), dans un contexte de pression croissante sur les prisonniers politiques, et après la 77ᵉ semaine de la campagne Non à l’exécution et la grève de la faim hebdomadaire du mardi, les autorités de la prison de Qezel-Hessar ont sorti de force, dans la matinée du mercredi 16 juillet, Saïd Massouri — l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Iran, incarcéré depuis 25 ans sans un seul jour de permission de sortie — en le frappant violemment, afin de le transférer vers un lieu inconnu.

Les autres prisonniers ont immédiatement protesté, forçant les agents à ramener temporairement Saïd dans sa cellule pour calmer la situation. Les détenus ont alors bloqué l’accès à leur section pour empêcher toute nouvelle intrusion des forces répressives. Les bourreaux ont cependant annoncé qu’ils transféreront bientôt Saïd ailleurs, même par la force.

Dans un message, Saïd Massouri a écrit : « Ce rapt déguisé en transfert ne me vise pas uniquement, il s’inscrit dans le cadre de contrôle, d’isolement et de musellement des prisonniers (…) et pour intensifier la répression, insister sur les exécutions et des massacres, exactement comme en 1988. » Il ajoute qu’il a refusé de se soumettre à cet éloignement forcé parce qu’il sent « qu’un crime est en train de se commettre» et qu’il est donc nécessaire d’agir pour empêcher « qu’un nouveau massacre ne se produise en silence, comme celui de 1988… Que cette fois, le monde entende qu’un crime est en train de se dérouler — et qu’une résistance s’oppose à ce crime. »

Dans son message, Saïd souligne également : « En tant que prisonnier politique sympathisant des Moudjahidine du Peuple, particulièrement en ces jours de mois de Moharram, inspiré par le message éternel de l’Imam Hossein (3e Imam chiite), je veux affirmer qu’il est hors de question de reculer d’un pas sur le chemin de la liberté et de la dignité, malgré la prison, les déportations ou les exécutions. »

Un groupe de prisonniers politiques de Qezel-Hessar a publié un communiqué dénonçant cet éloignement de Saïd « vers un lieu inconnu après 25 années de détention harassante », en déclarant : « L’enlèvement de prisonniers politiques et leur transfert vers des lieux inconnus est l’une des violations les plus flagrantes des droits humains. Elle est massivement utilisée pour réprimer les prisonniers. »

Les prisonniers soulignent que le régime iranien « considère la population comme son véritable ennemi, et non les gouvernements étrangers… La pression sur la population, depuis la guerre jusqu’à aujourd’hui, n’a cessé d’augmenter sous divers prétextes. La privation de sécurité à travers des arrestations arbitraires incessantes, les accusations en cascades et les tortures infligées aux prisonniers politiques jusqu’à la mort sont les signes clairs que le régime cherche à se venger du peuple sans armes pour la guerre récente. Et aujourd’hui, Saïd Massouri, le plus ancien prisonnier politique du pays, est l’une des victimes désignées de cette vengeance aveugle. »

Le 8 juillet, l’agence Fars des Gardiens de la Révolution écrivait : « Au fil des ans, des efforts ont été faits pour remettre en cause un des bilans les plus glorieux en matière de lutte contre le terrorisme (le massacre de 1988), à travers des falsifications historiques. Mais il semble qu’il soit aujourd’hui temps de renouveler cette expérience historique réussie… Contrairement à la propagande des chaînes hostiles, qui ont présenté les exécutions de 1988 comme contraires aux droits humains et ont tenté de dénigrer des personnalités impliquées comme Raïssi en le surnommant l’Ayatollah des exécutions, l’opinion publique perçoit aujourd’hui la nécessité d’un tel traitement approprié face au réseau du terrorisme intérieur, et l’en approuve. »

La Résistance iranienne alerte sur la répression croissante et les préparatifs en vue d’exécutions et de massacres de prisonniers politiques, et appelle à une action immédiate des Nations Unies, de la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme en Iran, du Conseil des droits de l’homme et de l’ensemble des organisations internationales de défense des droits humains pour sauver la vie des prisonniers politiques en Iran.

Source : CNRI

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire