mercredi 23 juillet 2025

L’Iran arrête plus de 2 000 personnes et menace les détenus d’exécutions

 Le chef de la magistrature confirme les arrestations après la guerre entre l’Iran et Israël, sonnant l’alarme concernant les détentions massives, les accusations d’espionnage et la répétition potentielle des exécutions de l’été 1988.

Au lendemain de la guerre de 12 jours entre l’Iran et Israël, le régime iranien a lancé une vaste campagne de répression contre ses propres citoyens, arrêtant plus de 2000 personnes dans des villes à travers le pays. Les arrestations ont été confirmées par Gholamhossein Mohseni-Eje’i, Président de la Cour suprême du régime, lors d’une interview télévisée le mardi 22 juillet.


Eje’i a déclaré que les détenus appartiennent à plusieurs catégories. Certains ont été arrêtés simplement pour être présents sur les lieux des frappes aériennes israéliennes ou pour avoir filmé la suite. En les comparant à « des personnes qui attrapent une caméra lors d’un accident de rue », il a admis que ces individus n’avaient aucune intention spécifique d’agir contre le régime.

Cependant, le chef de la justice a également révélé qu’un certain nombre de détenus sont accusés de « collaboration organisationnelle avec l’ennemi », une accusation qui, selon la loi iranienne, pourrait entraîner une peine d’emprisonnement à long terme ou même une exécution. « Toute coopération avec l’ennemi en temps de guerre », a dit Eje’i, « est passible d’une lourde peine d’emprisonnement ou de la mort. »

Alors que Eje’i n’a pas fourni de chiffres exacts sur le nombre de personnes en détention, les organisations de défense des droits de l’homme rapportent que plus de 2000 individus ont été arrêtés depuis le début de la guerre. Bien que certains détenus aient été libérés sous caution ou en vertu de restrictions légales, les craintes grandissent quant au sort des personnes accusées d’espionnage ou d’activité politique.

Procès accélérés, menace de condamnations à mort

Les responsables judiciaires et du renseignement ont indiqué à plusieurs reprises que les affaires impliquant des accusations comme l’espionnage seront traitées « hors de leur tour ».

Le 15 juillet, Esmail Khatib, le ministre du Renseignement du régime, a averti de manière menaçante que d’autres détenus « recevraient leur punition », faisant référence à l’exécution récente d’individus accusés d’espionnage.

Ajoutant à la préoccupation, l’agence de presse Fars liée aux pasdarans a publié un article le 8 juillet faisant référence aux exécutions massives de prisonniers politiques en 1988 comme une « expérience réussie » et appelant à sa répétition dans la gestion des opposants au régime actuel.

Cet été-là, près de 30 000 prisonniers politiques—principalement des membres de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI) — ont été exécutés sommairement à la suite d’une fatwa par l’ayatollah Khomeini. Des organisations de défense des droits de l’homme ont qualifié ces meurtres de crimes contre l’humanité.

Mécanisme juridique de répression accélérée

Après la guerre, le parlement iranien a rapidement adopté une nouvelle loi visant à étendre l’autorité du régime pour procéder aux exécutions. Alors que les responsables prétendent que la loi cible les « collaborateurs étrangers », les groupes de défense des droits affirment que son véritable objectif est de réprimer les manifestations et d’instiller la peur dans la population—en particulier chez les jeunes et les dissidents politiques.

Cette escalade de la répression judiciaire a suscité une préoccupation internationale généralisée. Les défenseurs des droits de l’homme mettent en garde contre la tendance croissante du régime à utiliser la menace d’exécution comme une arme politique, plutôt que comme une mesure légale, pour punir et réduire au silence les dissidents.

Appels à l’action internationale

Un groupe d’activistes et de défenseurs des droits humains iraniens a publié une déclaration conjointe exhortant la communauté internationale—en particulier l’Union européenne et le président du Conseil des droits de l’homme des Nations unies — à prendre des mesures immédiates. Ils demandent :

– Un arrêt inconditionnel de la délivrance et de l’exécution des condamnations à mort en Iran
– Exiger que toutes les négociations diplomatiques et nucléaires avec Téhéran soient conditionnées au respect des normes en matière de droits humains
– Surveillance immédiate par les organismes internationaux des droits de l’homme de la situation des prisonniers politiques en Iran

Le régime ne considère pas les gouvernements étrangers comme ses principaux adversaires. Il voit son propre peuple comme l’ennemi. Depuis la guerre, les pressions sur les citoyens ordinaires se sont intensifiées par des arrestations massives, des accusations arbitraires et des tortures psychologiques et physiques délibérées sur les prisonniers politiques.

Selon les prisonniers politiques et leurs familles, le régime utilise l’environnement d’après-guerre comme une couverture pour se venger de sa propre population—par des condamnations à mort, des détentions sévères et des intimidations systémiques.

Un dangereux précédent

Le spectre du massacre de 1988 plane. La répression actuelle fait écho aux mêmes schémas : arrestations massives, accusations de collaboration avec des ennemis, procès opaques et menace d’exécution—tous intensifiés par la peur du régime de troubles publics et le soutien croissant aux mouvements d’opposition tels que l’OMPI.

Alors que l’Iran fait face à une dissidence interne croissante et à un isolement international, cette dernière vague de répression marque une escalade dangereuse. Les organisations de défense des droits humains avertissent que si la communauté internationale ne réagit pas rapidement et de manière décisive, une autre atrocité de masse pourrait se profiler à l’horizon.

Le peuple iranien subit une fois de plus les conséquences d’un régime qui voit la survie à travers la brutalité, et non la réforme. Et avec plus de 2 000 personnes déjà en détention et d’autres à risque, le moment est venu pour une action mondiale.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire