Cas documentés de victimes
- Zahra Kazemi, morte en 2003 à la prison d’Evine – Journaliste irano-canadienne tuée en détention par des agents des services du renseignement ; des traces de torture ont été signalées sur son crâne.
- Sattar Beheshti, mort en 2012 par la Cyberpolice FATA – Blogueur décédé sous la torture moins de 48 heures après son arrestation.
- Sina Ghanbari, mort en 2018 à la prison d’Evine – Arrêté lors des manifestations de janvier 2018 ; il « se serait suicidé » dans les toilettes de la prison ; sa famille a qualifié sa mort de suspecte.
- Vahid Heydari, mort en 2018 à Arak – Vendeur de rue arrêté sur la base d’accusations forgées de toutes pièces et décédé en détention.
- Mostafa Abdi (Darvish), mort en 2018 à la Ppison du Grand Téhéran – Des informations font état de violents passages à tabac pendant sa détention.
- Mohammad Jarahi, mort en 2017 à Tabriz – Militant syndicaliste qui a développé un cancer après des années d’emprisonnement et de mauvais traitements physiques ; sa libération est arrivée trop tard.
- Alireza Shir-Mohammadi, mort en 2019 à la prison de Fashafouyeh – Prisonnier politique assassiné dans un quartier réservé aux criminels dangereux ; ses plaintes répétées avaient été ignorées.
Kahrizak : symbole des atrocités commises sur ordre de l’État
Au cours des manifestations postélectorales de 2009, des dizaines de détenus ont été transférés vers le centre de détention illégal de Kahrizak, où beaucoup ont été torturés sur ordre direct des autorités judiciaires et sécuritaires. Parmi les principales victimes figurent :
- Mohsen Rouholamini
- Amir Javadifar
- Mohammad Kamrani
La mort de ces jeunes hommes due à la torture a même été reconnue par des entités affiliées au régime. Cependant, les principaux responsables, dont Saeed Mortazavi, n’ont été jugés que de manière théâtrale et ont été acquittés.
Torture blanche et préjudice psychologique
Au-delà de la torture physique, le régime utilise la torture blanche comme arme psychologique contre les prisonniers d’opinion. Cela comprend :
- L’isolement cellulaire prolongé
- L’absence de contact avec la famille
- Les interrogatoires 24 heures sur 24
- Les menaces d’exécution ou de préjudice à l’encontre des membres de la famille
De nombreux prisonniers souffrent de graves traumatismes psychologiques même après leur libération.
Victimes de persécutions idéologiques, minorités et condamnations médiévales
Blasphème, foi ou fait d’être une femme : autant de motifs pouvant mener à la peine de mort
Le système judiciaire du régime au pouvoir n’est pas seulement un outil de répression politique, mais aussi un mécanisme de persécution des personnes en fonction de leurs croyances, de leur religion, de leur sexe et de leur appartenance ethnique. Des dizaines de bahaïs, de soufis, de musulmans sunnites, de Kurdes, de Baloutches, de chrétiens convertis et de militantes des droits des femmes ont été condamnés à de longues peines d’emprisonnement, à la torture ou à la peine capitale uniquement en raison de leur identité ou de leurs croyances.
Persécution des minorités religieuses
✦ Baha’is
Depuis 1979, des dizaines de bahaïs ont été exécutés ou ont disparu de force. Au cours des dernières décennies, une nouvelle vague de répression a notamment pris la forme :
- d’interdictions universitaires ;
- de confiscations de biens ;
- de destructions de cimetières ;
- d’arrestations périodiques et « pour raisons de sécurité ».
Parmi les victimes notables figurent Mahvash Sabet, Fariba Kamalabadi et d’autres membres du groupe « Yaran-e-Iran », qui ont été emprisonnés pendant des années sur la base d’accusations forgées de toutes pièces pour « atteinte à la sécurité nationale ».
✦ Musulmans sunnites
Des dizaines de prisonniers sunnites, pour la plupart kurdes et baloutches, ont été exécutés sur la base d’accusations vagues telles que le moharebeh (inimitié envers Dieu) ou des liens présumés avec des groupes salafistes, souvent sans avoir accès à un avocat. Parmi les cas les plus notables, on peut citer :
- Loghman et Zaniar Moradi
- Shahram Ahmadi
- Mowlavi Abdolghaffar Naqshbandi (disparus puis exécutés)
Exécutions de soufis et répression du mysticisme
Les derviches Gonabadi, en particulier après l’incident du Golestan 7, ont été fortement pris pour cible. Plus de 300 derviches ont été arrêtés, et beaucoup ont été condamnés à de longues peines d’emprisonnement, à l’exil ou à la torture. L’une de ces victimes, Mohammad Salas, a été exécutée sur la base d’accusations douteuses et après avoir été gravement torturée. Les preuves à décharge n’ont jamais été prises en considération.
Emprisonnement de chrétiens convertis et de non-conformistes
Ces dernières années, des dizaines de chrétiens convertis ont été arrêtés et emprisonnés pour des chefs d’accusation tels que « propagande contre le régime » et « atteinte à la sécurité nationale ». Beaucoup ont été placés en isolement cellulaire, leurs droits fondamentaux étant ouvertement bafoués.
Le prochain numéro sera consacré à la misogynie systématique au sein du système judiciaire et des prisons du régime au pouvoir.
Source : CSDHI


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