lundi 14 juillet 2025

La récession et l'effondrement des marchés financiers iraniens se poursuivent

 La guerre de 12 jours et son fragile cessez-le-feu ont aggravé les crises structurelles de l'économie iranienne. Déjà en difficulté, l'économie iranienne, auparavant affectée par de graves déséquilibres dans les secteurs énergétique, bancaire, monétaire et des retraites, est désormais en proie à une instabilité accrue, à une grave récession et à des défis croissants.

Marché des devises et incertitude sur la hausse des prix

Suite au conflit irano-israélien, les marchés financiers sont entrés en récession. L'insécurité et l'instabilité du cessez-le-feu ont paralysé les échanges, infligeant de graves dommages à l'économie. Avec le déclenchement de la guerre, les taux de change ont grimpé en flèche, le dollar américain dépassant même les 950 000 rials. Malgré les interventions monétaires et les mesures de sécurité, les taux n'ont pas retrouvé leurs niveaux d'avant-guerre.

Bourse : forte baisse et perte de confiance

La bourse iranienne a connu une forte baisse ces deux dernières semaines, avec des sorties de capitaux régulières. Les politiques de soutien, telles que la fermeture des marchés, les assurances boursières et les injections de capitaux, n'ont pas réussi à enrayer la chute. La vente massive se poursuit même après le cessez-le-feu, et l'annonce par la Banque centrale d'une injection de 6 000 milliards de rials n'a pas restauré la confiance des investisseurs.

Les marchés de l'or et des cryptomonnaies en stagnation forcée

Les investisseurs se sont tournés vers l'or, les cryptomonnaies et les fonds à revenu fixe, mais pour empêcher la fuite des capitaux, la Banque centrale a restreint les marchés de l'or et des cryptomonnaies. Avec les restrictions sur les paiements en rials et les opérations sur les plateformes en ligne, les échanges d'or ont été pratiquement interrompus et les actifs ont été gelés.

Récession sur le marché immobilier

L'environnement incertain a également plongé le marché immobilier dans la récession. La baisse du nombre d'acheteurs, l'augmentation du nombre de vendeurs et la fuite des capitaux ont entraîné une baisse de 8 % des prix demandés à Téhéran. Cependant, malgré cette baisse des prix, les transactions sont rares et les annonces restent invendues pendant de longues périodes.

Dommages aux entreprises et coût de la vie

L'insécurité liée à la guerre a entraîné des fermetures généralisées ou la stagnation d'entreprises, en particulier de petites entreprises. La peur des attaques a même empêché les travailleurs de se rendre dans les boulangeries. La guerre a perturbé les transports terrestres et maritimes vers les pays de la région, et la hausse des primes d'assurance internationales pour les navires a fait grimper les coûts d'importation. Selon un rapport officiel, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de plus de 10 % en juin par rapport au mois précédent.

Précarité croissante de l'emploi et vague de licenciements

La crainte de la fin du cessez-le-feu a incité la population à réduire ses dépenses, entraînant une stagnation généralisée dans la plupart des entreprises. Seuls les commerces essentiels restent ouverts. La baisse des ventes, la hausse des coûts de production et la baisse des revenus ont poussé les entreprises à licencier. Le licenciement de 150 journalistes de grands médias et le paiement partiel des salaires sont d'autres signes de la crise de l'emploi.

Dommages aux infrastructures, aux banques et aux bourses

Les infrastructures du pays ont été endommagées pendant la guerre, et leur reconstruction nécessitera des ressources considérables. Les cyberattaques contre les banques Sepah et Pasargad ont provoqué de graves perturbations, tandis que l'attaque contre la bourse « Nobitex » a entraîné le vol de 100 millions de dollars. Les réserves de change ont également été détournées vers les secteurs militaire et de la cybersécurité, exerçant une pression supplémentaire sur le budget public. Les coupures d'Internet imposées par le régime ont coûté 400 millions de dollars à l'économie. Ces facteurs creuseront le déficit budgétaire et accentueront l'inflation future.

Source : Iran Focus

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