La lettre du prisonnier politique Saeed Masouri :
Un crime est en cours
Depuis ce matin, ils tentent de me transférer par mille et une ruses, en usant de menaces, de séductions et de serments solennels. Ce qui est certain, c'est que cette méthode – un enlèvement en prison sous couvert de « transfert » – ne visait pas et ne vise pas uniquement moi. Il s'agit fondamentalement d'une méthode visant à contrôler, isoler et réduire au silence les prisonniers.
La question du transfert en elle-même n'est absolument pas l'objet de ce conflit. L'objectif est plutôt la répression, la répression et encore la répression, et l'insistance sur davantage de meurtres et d'exécutions ! La situation est identique à celle du massacre de 1988, et on craint aujourd'hui que le même scénario ne se reproduise, certes avec un langage et des méthodes différents. À l'époque, on parlait du « Comité de la mort » ; aujourd'hui, on parle du « Feu à volonté ». Mais cette répression généralisée et cette intensification des exécutions ne sont pas un signe d'autorité, mais un aveu de l'impuissance du régime face à la vérité et à la volonté du peuple. De même, l'ordre du « Feu à volonté » n'est rien d'autre qu'une tentative désespérée de dissimuler la profondeur de son infiltration, de son déclin et de son effondrement structurel ! Ils veulent compenser cela en se vengeant du peuple iranien et de ses prisonniers.
Mon refus d'accepter un « transfert » de Ghezel Hesar vers un autre lieu d'exil ne résulte ni de la peur d'être déplacé, ni de l'illusion que quelques-uns d'entre nous, prisonniers, peuvent mettre fin à ces actes illégaux. C'est uniquement pour qu'un massacre ne se déroule pas dans le silence et l'obscurité, comme en 1988, et pour que tout cela se produise sous les yeux de l'histoire et des consciences éveillées ! Oui, que le monde entende cette fois qu'« un crime est en cours » et qu'il existe, bien sûr, une résistance contre lui ! Même si cela ne constitue qu'un avertissement et une alarme pour le peuple iranien et le monde : « un crime est en cours ! » Patience, ô noble peuple !
Quant à moi, en tant que prisonnier politique et partisan de l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI/MEK), particulièrement en ce mois de Muharram et en présence du message immortel de l'imam Hussein, je tiens à affirmer que le sang de son enfant, jeté au ciel, continue de couler sur nous, Iraniens, chiites et ses disciples. Et loin de nous l'idée de reculer d'un seul pas sur le chemin de la liberté et de la libération à cause de cette prison, de cet exil et de ces exécutions.
Même si le massacre de nous tous n’est qu’une nouvelle qui rapporte le jour de l’événement et ne permet pas qu’un crime soit commis en silence !
Quel honneur et quelle chance ce serait si nous n'avions donné à notre patrie et à notre peuple qu'un simple avertissement, même au prix de nos vies ! Car l'Iran et les Iraniens n'ont rien appris de leurs légendes comme Siavash et Ariobarzanes, ni des épopées de Ferdowsi, si ce n'est la persévérance et la constance. Et quel honneur sans pareil que d'avoir été inspirés et d'avoir appris d'eux, ainsi que de l'Islam libérateur, du Prophète de la Miséricorde et de ses compagnons légendaires, dont il est dit : « Les montagnes peuvent se déplacer, mais vous, non. »
« Louange à Allah, qui nous a guidés vers cela. Et nous n'aurions jamais été guidés si Allah ne nous avait pas guidés. » (Coran 7:43)
Saïd Massouri ؛ Juillet 2025

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