Les manifestations pour l’eau et l’électricité révèlent un effondrement systémique
La crise a atteint son paroxysme le 29 juillet 2025 à Khomam, dans la province du Gilan, où les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre les coupures d’eau et d’électricité chroniques et invalidantes. Leurs slogans ont exprimé l’essence de leur lutte : « Eau, électricité, vie ; notre droit indéniable.» La manifestation a révélé le mépris total du régime pour les besoins fondamentaux de sa population. Un citoyen a exprimé ce sentiment avec force : « Nous n’avons ni eau, ni électricité, ni climatisation, ni vie ! Ce n’est pas seulement une mauvaise gestion, c’est une humiliation directe.»
Comme on pouvait s’y attendre, la réponse du régime n’a pas été le dialogue, mais la force. Selon des informations locales, les forces de sécurité ont lancé une répression, tentant d’intimider et de disperser violemment les manifestants. Ces événements surviennent quelques jours seulement après que le président du régime, Massoud Pezeshkian, a publiquement reconnu, le 21 juillet, que l’approche du régime dans la gestion des ressources en eau en déclin du pays était « incorrecte ». Les événements de Khomam prouvent que, si le régime reconnaît ses échecs, sa seule solution pratique reste la répression de ses propres citoyens.
Grèves nationales : une corruption endémique
Les manifestations de Khomam sont le symptôme d’une crise nationale bien plus vaste, enracinée dans le pillage économique du régime. Le 28 juillet, une série de grèves coordonnées dans de multiples secteurs a mis en lumière l’ampleur de ce désespoir. À Bostanabad, dans la province de l’Azerbaïdjan oriental, des chauffeurs routiers ont protesté contre la corruption systémique et le clientélisme qui caractérisent l’économie, ciblant spécifiquement les monopoles et la distribution discriminatoire du fret par les entreprises sidérurgiques affiliées au régime.
Cette manifestation s’inscrivait dans le cadre d’une mobilisation nationale plus large contre les difficultés économiques, organisée le même jour :
- À Téhéran, les boulangers ont organisé un rassemblement, déclarant qu’il était impossible de continuer à travailler sous le poids écrasant de la flambée des prix de la farine et d’autres produits essentiels.
- Dans le sud de l’Iran, les travailleurs de l’industrie pétrolière et gazière, permanents et contractuels, ont protesté contre les bas salaires et les contrats précaires et temporaires.
- À la raffinerie de gaz de Fajr Jam et à Ilam, les travailleurs ont manifesté contre les conditions de travail discriminatoires et les licenciements massifs à la société pétrochimique Arghavan Gostar, respectivement.
Un symbole de négligence mortelle : la tragédie de Sanandaj
Au-delà du désespoir économique, la négligence mortelle du régime est également devenue un puissant catalyseur de protestation. Le 28 juillet, les funérailles du militant écologiste Chiako Yousefinejad à Sanandaj se sont transformées en une grande manifestation anti-régime. Yousefinejad et deux autres militants, Hamid Moradi et Khabat Amini, ont tragiquement perdu la vie après avoir subi de graves brûlures en tentant d’éteindre un gigantesque incendie sur le mont Abidar.
La colère de la population est directement dirigée contre le gouvernement, dont l’indifférence et l’inaction totales sont considérées comme la cause de ces décès évitables. Dans une manœuvre cynique, le gouverneur de la province a décrété deux jours de « deuil public », une tentative trompeuse de récupérer l’indignation de la population et d’empêcher une nouvelle escalade des manifestations. Ce geste creux n’a fait que souligner la culpabilité du régime aux yeux de la population.
Un régime face à un soulèvement unifié
La soif à Khomam, le désespoir économique à Bostanabad et à Téhéran, et la colère alimentée par le chagrin à Sanandaj ne sont pas des crises distinctes. Ce sont les manifestations interconnectées d’un même échec systémique. Le gouvernement de Massoud Pezeshkian, comme ses prédécesseurs, n’offre que la répression face aux griefs, des gestes cyniques face aux tragédies et une corruption persistante face aux revendications économiques.
Ces manifestations témoignent de la détermination inébranlable du peuple iranien. Les fondements du régime se fissurent sous la pression d’une population qui refuse de se taire et est déterminée à revendiquer ses droits fondamentaux à la vie, à la dignité et à un pays viable. Le message qui sort des rues iraniennes est clair : l’ère de la mauvaise gestion et de l’oppression persistantes est révolue.

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