Une machine de guerre corrompue et bâtie sur la corruption
Le 27 juin 2025, le journal d’État Arman a publié un rapport stupéfiant révélant que les achats militaires du régime sont profondément compromis par la corruption. Ce rapport s’interrogeait sur la manière dont des composants sophistiqués pour drones militaires et autres équipements utilisés lors du récent conflit avaient réussi à entrer en Iran par les voies officielles. Selon les experts cités dans l’article, la réponse était un système coordonné de corruption et de fausses étiquettes délibérées aux douanes officielles.
L’enquête a révélé que des composants sensibles et sophistiqués étaient introduits clandestinement en Iran sous couvert de biens civils ou industriels inoffensifs. Par exemple, des récepteurs GPS de haute précision, essentiels à la navigation des drones, étaient présentés comme de « simples modules de communication », tandis que des caméras thermiques étaient déguisées en « matériel de tournage industriel ». Cette tromperie n’était pas accidentelle, mais facilitée par ce que le journal qualifie de « corruption ou d’exercice d’influence ».
En conséquence, des biens militaires essentiels, qui auraient dû être confisqués, ont pu circuler librement sur le marché intérieur, mettant en évidence une grave vulnérabilité de la sécurité nationale, alimentée par des convoitises internes.
Pillage du pouvoir populaire à des fins illicites
Quelques jours plus tard, le 7 juillet 2025, un autre journal d’État, Setareh Sobh, révélait comment le conflit avait révélé par inadvertance un vol massif d’électricité coûtant 3 milliards de dollars par an à l’économie iranienne. Lorsque le régime a coupé l’accès à Internet pendant la guerre, la compagnie nationale d’électricité, Tavanir, a enregistré une baisse soudaine de sa consommation d’électricité de 2 400 mégawatts. Ce chiffre correspondait précisément à l’énergie estimée volée par un vaste réseau illégal de fermes de minage de cryptomonnaies.
Ces opérations illégales, menées par des profiteurs bien connectés, sont l’une des principales causes du grave déficit énergétique de l’Iran. Le rapport révèle que plus d’un million d’appareils de minage de cryptomonnaies non autorisés sont en activité à travers le pays, souvent dissimulés dans des endroits reculés et des bâtiments abandonnés.
Cette activité illicite est responsable d’environ 15 à 20 % du déficit électrique national. En été, ces pannes d’électricité dévastatrices endommagent les industries, ferment les commerces et infligent des souffrances à des millions d’Iraniens confrontés à des chaleurs extrêmes. Tandis que le public et les entreprises légitimes en paient le prix, des individus liés au régime exploitent l’électricité subventionnée pour s’enrichir. Le problème est devenu si grave que le ministère de l’Énergie offre désormais des récompenses pouvant atteindre 200 millions de tomans aux citoyens qui signalent ces opérations illégales.
Un système fondé sur l’enrichissement personnel
Ces deux épisodes, révélés sous la pression d’une crise nationale, dressent le portrait lucide d’un système où l’enrichissement personnel prime sur l’intérêt national. L’un des scandales révèle un appareil militaire compromis de l’intérieur par des responsables prêts à sacrifier la sécurité nationale contre des pots-de-vin. L’autre révèle une opération parasitaire qui sape l’économie nationale et plonge la population dans l’obscurité au profit de quelques privilégiés.
Le fil conducteur est un esprit kleptocratique qui a infesté les institutions fondamentales du régime. Loin de démontrer sa force, la guerre de 12 jours n’a fait que confirmer que la plus grande menace pour la stabilité de l’Iran et le bien-être de son peuple est le régime même qui prétend le protéger.
Source : CNRI

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