samedi 12 juillet 2025

Des prisonnières politiques de la prison de Qarchak commémorent la révolte étudiante de 1999

 À l’anniversaire de la sanglante répression de la révolte étudiante du 9 juillet 1999, un groupe de prisonnières politiques de la prison de Qarchak a tenu courageusement une cérémonie commémorative en hommage aux victimes, disparus et blessés de cette révolte historique — malgré des mesures de sécurité renforcées et une pression intense des autorités pénitentiaires.

Dans un acte symbolique et défiant de mémoire, les prisonnières politiques de la prison de Qarchak ont évoqué les souvenirs bouleversants de ces journées, discuté du contexte historique des protestations étudiantes et rendu hommage à la résilience des étudiants qui s’étaient courageusement opposés à la répression d’État.

Elles ont également exprimé leur solidarité avec les familles endeuillées qui continuent de rechercher la vérité et la justice pour leurs proches.

La cérémonie s’est conclue par l’interprétation d’un chant dédié aux personnes tuées et disparues de force lors de l’attaque brutale du régime contre les dortoirs universitaires.

Cet acte de résistance — réalisé dans les murs de l’une des prisons les plus répressives et tristement célèbres d’Iran — constitue un puissant message de lutte continue pour la liberté et de quête inébranlable de justice de la part des prisonnières politiques.

La révolte étudiante de 1999

À 4 heures du matin, le 9 juillet 1999, alors que les étudiants dormaient dans les dortoirs de l’université de Téhéran, ils furent la cible d’un raid brutal et soudain mené par des forces de sécurité en civil.

Plus de 1 300 policiers encerclèrent le complexe des logements étudiants, tandis que des centaines d’agents en civil prirent d’assaut les dortoirs en utilisant gaz lacrymogènes, armes à feu, matraques et bâtons de bois.

Ils saccagèrent les chambres, détruisirent les effets personnels des étudiants et passèrent à tabac ceux qui s’y trouvaient.

Certains étudiants furent même jetés par les fenêtres.

Au moins trois étudiants furent tués, et plus de 200 furent blessés lors de l’attaque.

L’assaut faisait suite à une manifestation pacifique organisée par des étudiants le 8 juillet, pour s’opposer au renforcement des restrictions sur la liberté de la presse.

Le régime entendait écraser la contestation et faire taire la voix des étudiants par la terreur.

Cependant, au lieu de mettre fin aux protestations, l’attaque déclencha une vague de manifestations à l’échelle nationale qui ébranla les fondations du régime clérical du 9 au 14 juillet.

Les étudiantes jouèrent un rôle actif et central tout au long de ces six jours de résistance.

Le 11 juillet, des milliers d’étudiants se rassemblèrent à Téhéran pour protester contre les meurtres et les blessures infligés à leurs camarades.

Ils scandèrent : « A bas la dictature, vive la liberté ».

Le 13 juillet, des dizaines de milliers d’étudiants en colère marchaient vers le ministère de l’Intérieur.

Simultanément, des étudiants à Tabriz, Ispahan, Machhad et Chiraz se soulevèrent en solidarité avec leurs camarades de Téhéran.

À Tabriz, la répression violente fit quatre morts parmi les étudiants.

Finalement, après la mort de 17 étudiants et l’arrestation de plus de 1 500 personnes, le gouvernement de Mohammad Khatami — craignant la poursuite des manifestations de masse — imposa de facto la loi martiale à Téhéran en déployant des forces militaires dans la majeure partie de la capitale.

L’ampleur de la violence et de la répression provoqua l’indignation de la population, en particulier contre Khatami, qui se présentait alors comme réformateur.

Parmi les victimes de cette sanglante répression figuraient deux étudiantes : Fereshteh Alizadeh et Rozita Heidari.

Fereshteh Alizadeh, étudiante à l’université Al-Zahra, a disparu lors de l’attaque contre les dortoirs de l’université de Téhéran.

Son sort reste un symbole douloureux de la répression impitoyable exercée par le régime contre toute contestation.



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