mercredi 24 septembre 2025

Cinq prisonniers politiques à Ahwaz victimes de torture, de privation de soins médicaux et de procès inéquitables

 Cinq prisonniers politiques détenus à la prison de Sheiban, à Ahwaz — Mokhtar Alboushokeh, Mostafa Helichi, Reza Hezbavi, Abbas Saeedi et Amer Machasebeh — auraient été victimes de torture, de négligence médicale et d’une longue incertitude judiciaire. Le 22 septembre 2025, ils ont participé à une audience par visioconférence pour présenter leur défense finale devant le tribunal révolutionnaire, où ils sont poursuivis pour « appartenance à un groupe insurgé ». L’affaire est désormais en attente de verdict.

Arrestations arbitraires et torture systématique

Selon des sources de défense des droits humains, Helichi et Hezbavi, tous deux poètes et militants culturels, ont été arrêtés en décembre 2024 par la police de sécurité publique (PAVA), une branche des forces de police nationales (FARAJA). Ils ont été détenus pendant un mois dans un centre de la PAVA, où ils auraient été soumis à des violences physiques et psychologiques répétées, notamment des passages à tabac et des suspensions par les membres.

Une semaine plus tard, les trois autres détenus — Alboushokeh, Saeedi et Machasebeh — ont été arrêtés et transférés dans le même centre. Des informations indiquent qu’ils ont eux aussi été torturés, y compris alors qu’ils étaient entravés, et privés de leurs droits fondamentaux lors des interrogatoires.

Privation de soins médicaux et conditions inhumaines

Les cinq prisonniers politiques seraient détenus dans des conditions insalubres, avec un accès insuffisant aux soins médicaux. Mokhtar Alboushokeh souffre notamment d’une hernie depuis plusieurs années. Son état se serait aggravé à la suite de tortures récentes, entraînant une infection en l’absence de traitement approprié.

Malgré les demandes répétées de sa famille pour une permission de sortie médicale, les autorités judiciaires et sécuritaires ont refusé de lui accorder un accès à des soins externes. D’autres détenus se voient eux aussi refuser des soins essentiels, suscitant de vives inquiétudes pour leur santé physique et mentale.

Contexte des cas individuels de prisonniers politiques

Mokhtar Alboushokeh est emprisonné depuis mars 2011 sans avoir jamais bénéficié de permission. Condamné à la réclusion à perpétuité sur la base d’accusations vagues de sécurité nationale, il a été transféré en décembre 2024 dans un centre de détention de la PAVA après avoir été accusé de communiquer avec d’anciens prisonniers politiques. Durant cette détention, il aurait été torturé alors qu’il était placé dans des positions de stress. À son retour en prison, il a entamé une grève de la faim pour protester.

Reza Hezbavi, poète de 36 ans et père de deux enfants, avait déjà été arrêté en novembre 2011 pour avoir assisté aux funérailles d’un autre poète. Il avait été condamné à une courte peine de prison et à des coups de fouet, plus tard convertis en amende. Son arrestation récente est de nouveau liée à son activité culturelle pacifique.

Mostafa Helichi est accusé d’avoir communiqué avec des figures de l’opposition à l’étranger, une accusation fréquemment utilisée pour criminaliser l’activisme en Iran. Lui et Hezbavi auraient subi de graves tortures durant leur détention, entraînant une dégradation importante de leur santé et plusieurs hospitalisations.

Cette affaire met en lumière le recours persistant à la torture, au refus de soins médicaux et à des accusations sécuritaires fabriquées pour réprimer la dissidence en Iran, notamment dans les régions à minorités ethniques. Les organisations de défense des droits humains alertent sur le fait que ces pratiques s’inscrivent dans une politique plus large de répression systématique de la société civile, en violation directe des obligations internationales de l’Iran en matière de droits humains.

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