dimanche 21 septembre 2025

Iran : manifestations contre les difficultés économiques et à l’oppression politique

 Une vague de protestations a déferlé sur l’Iran les 19 et 20 septembre 2025, révélant une nation poussée à bout par les défaillances systémiques du régime clérical. Dans les villes, du centre politique aux centres industriels et aux régions agricoles, des Iraniens de tous horizons sont descendus dans la rue. Si leurs revendications étaient diverses, leurs actions ont porté un message unifié de défiance contre une théocratie au pouvoir corrompue et oppressive.

Ces événements sont les symptômes interconnectés d’une crise terminale, révélant une société prête à un soulèvement national majeur.

Le point d’éclair politique : Un défi direct au régime à Sabzevar
Le défi politique le plus important a éclaté le soir du 19 septembre à Sabzevar. Des jeunes rebelles ont déclenché les manifestations, transformant les rues en arènes de résistance. Scandant des slogans anti-régime, ils ont incendié des poubelles, un acte symbolique de colère contre la politique du régime. Leurs cris sont rapidement devenus « Mort au dictateur » et « Mort à Khamenei », une répudiation directe du Guide suprême et du régime dans son ensemble.

Les forces de sécurité du régime, notamment les Bassidj, ont rencontré une résistance farouche, tandis que des affrontements éclair ont éclaté. Point crucial : les jeunes n’étaient pas seuls. Des fenêtres et des toits, un chœur de défiance s’est élevé, tandis que des citoyens ordinaires se joignaient aux chants, transformant des manifestations dispersées en une rébellion urbaine unifiée proclamant : « C’est la fin du silence, le début de la rage ! »

Effondrement économique : le carburant d’une fureur nationale
Si les manifestations de Sabzevar étaient ouvertement politiques, elles ont été alimentées par une profonde frustration économique qui a débordé dans d’autres villes le 20 septembre. La corruption endémique et la mauvaise gestion flagrante du régime ont paralysé des secteurs clés de l’économie, poussant les citoyens au bord du gouffre.

  • À Ahvaz, les travailleurs du National Steel Group sont descendus dans la rue pour protester contre près de deux mois de salaires impayés. Leurs assurances et même leurs allocations alimentaires ont été supprimées, les laissant sans ressources.
  • À Téhéran, des centaines de clients furieux qui avaient payé le constructeur automobile SAIPA, filiale de l’État, pour leurs véhicules se sont rassemblés pour protester. Ils ont subi des retards de sept à dix mois sans aucune responsabilité, ce qui a poussé certains à crier ce que beaucoup ressentent : « Pour une seule voiture, vous avez entraîné des gens au bord du supplice ! »
  • À Tabriz, des fournisseurs d’équipements médicaux ont manifesté devant l’Université des sciences médicales pour dénoncer d’énormes dettes impayées. Ils ont alerté sur le fait que la délinquance financière du régime non seulement ruine les producteurs, mais met directement en danger la vie des patients.

Décomposition sociale : Un appel à la justice et aux droits fondamentaux
La crise ne se limite pas aux portefeuilles vides, elle s’attaque au tissu même de la société iranienne, tandis que les citoyens se soulèvent contre l’injustice, la dégradation de l’environnement et le déni des droits fondamentaux.

  • À Téhéran, des centaines de candidats à l’enseignement qualifiés ont manifesté devant l’Organisation des affaires administratives et de recrutement. Malgré d’excellentes notes à leurs examens, un système corrompu et discriminatoire les a privés d’emploi, révélant les promesses creuses de méritocratie du régime.
  • À Poldasht, des agriculteurs de 15 villages se sont rassemblés, désespérés. Leurs terres ont dépéri par manque d’eau, alors même que le puissant fleuve Arès coule à proximité. Le régime a détourné leurs droits historiques sur l’eau vers une autre région, détruisant des milliers de moyens de subsistance. Les agriculteurs ont lancé un avertissement sévère : si leurs droits ne sont pas rétablis, leurs manifestations prendront de l’ampleur.
  • À Alavijeh, les habitants ont protesté contre la destruction systématique de leurs montagnes par les compagnies minières, un exemple flagrant de sacrifice des ressources naturelles au profit d’entités liées au régime.

Les événements des 19 et 20 septembre sont un verdict sans appel du peuple iranien. Le chant pour la liberté à Sabzevar, la revendication du pain par les travailleurs à Ahvaz, la demande d’eau des agriculteurs à Poldasht et le cri de justice des demandeurs à Téhéran ne sont pas des luttes distinctes. Ce sont des fronts distincts dans une même guerre contre un régime illégitime qui a pillé les richesses du pays, détruit son environnement et bafoué la dignité de son peuple.

Le régime est confronté à une crise qu’il a lui-même créée sur tous les fronts. L’ampleur et l’intensité de ces manifestations montrent que la société iranienne est une véritable poudrière attendant une étincelle. La résilience et l’unité croissante du peuple face à l’oppression témoignent avec force de sa détermination à reconquérir son pays.

Source : CNRI 

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