La génération trahie : retraités et travailleurs revendiquent leurs droits
Les manifestations ont fait entendre avec force les voix de ceux qui ont consacré leur vie à bâtir le pays, pour finalement être abandonnés dans leur vieillesse. À Ahvaz, capitale de la province du Khouzistan, les retraités de la sécurité sociale se sont rassemblés pour scander un slogan qui touche au cœur de l’hypocrisie du régime : « Hussein, Hussein est leur slogan; mensonges et vol sont leur métier! », une référence à l’utilisation constante de la religion par le régime pour masquer ses pratiques corrompues. Ce sentiment a trouvé un écho dans la ville voisine de Suze, où les retraités ont protesté contre l’inflation galopante et le manque de soins médicaux, déclarant : « Nous ne vivrons pas sous la tyrannie ! »
À Ispahan (centre), les retraités de la sidérurgie ont défilé avec des banderoles, tenant le gouvernement directement responsable de leur sort, scandant : « Gouvernement en faillite, ennemi des retraités! » et « Ni le Parlement ni le gouvernement ne pensent à la nation! » Cette remise en cause directe de l’autorité de l’État a été relayée par les travailleurs en activité. Au sein du groupe sidérurgique national d’Ahvaz, les ouvriers ont protesté contre des mois de salaires impayés et exigé le licenciement de dirigeants corrompus, avertissant que la mauvaise gestion menait cette entreprise vitale à la faillite.
Régions marginalisées : soulèvement
La politique de négligence délibérée du régime envers les régions peuplées de minorités ethniques a suscité une résistance acharnée. À Rig Malek, une zone défavorisée de la province du Sistan-et-Baloutchistan (sud-est), les habitants ont bloqué une route principale pour la deuxième nuit consécutive le 13 septembre. Leur manifestation était une réponse directe à la fermeture des frontières imposée par l’État, une politique qui a détruit les moyens de subsistance locaux et aggravé l’extrême pauvreté et le chômage dans la région.
Ce sentiment de discrimination systémique était également palpable à Firuzabad (province de Fars, au sud), où les villageois ont protesté contre les pratiques d’embauche des usines pétrolières, gazières et sidérurgiques affiliées à l’État. Un manifestant local a expliqué que non seulement ces opérations industrielles massives polluent leurs terres sans aucune responsabilité, mais refusent également d’embaucher des talents locaux, préférant faire appel à des travailleurs étrangers. « Le chômage de nos jeunes diplômés a entraîné une augmentation des addictions et de la décadence sociale », a-t-il déclaré, « mais nos voix ne sont pas entendues. » Les manifestations mettent en lumière une réalité où le régime pille les ressources régionales tout en appauvrissant systématiquement les populations locales.
Jeunes diplômés et professionnels protestent contre la corruption systémique
À Téhéran, les manifestations ont révélé une profonde frustration au sein des classes diplômées et professionnelles iraniennes, qui voient leur avenir volé par la corruption institutionnalisée. Le 14 septembre, des employés du programme « Actions pour la justice » de l’État se sont rassemblés, venus d’au moins 20 provinces, pour manifester devant le ministère du Travail. Nombre de ces travailleurs, parmi lesquels des personnes handicapées et des femmes chefs de famille diplômées, sont maintenus dans une situation de précarité de l’emploi depuis 19 ans et n’ont pas perçu leurs salaires ni leurs primes d’assurance depuis 27 mois.
Simultanément, une foule de futurs enseignants s’est rassemblée devant la Cour suprême et l’Inspection nationale pour protester contre les résultats frauduleux du concours d’embauche du ministère de l’Éducation. Sur 500 000 candidatures, 490 000 ont été rejetées. Les manifestants ont souligné que les meilleurs candidats, avec des notes allant jusqu’à 80 (sur 100), ont échoué, tandis que ceux ayant obtenu des notes inférieures à 20 (sur 100) ont été acceptés grâce au népotisme et à des « points bonus » manipulateurs liés à la situation matrimoniale ou aux relations antérieures. Les manifestations ont dénoncé le système comme une « mise en scène de la justice » conçue pour récompenser la loyauté plutôt que le mérite.
D’autres manifestations de directeurs d’écoles maternelles devant le Parlement contre une nouvelle politique menaçant leurs petites entreprises ont souligné qu’aucun secteur n’est à l’abri des décisions destructrices du régime.
L’ampleur et la diversité de ces manifestations dressent le portrait indéniable d’une nation unie contre un oppresseur commun. Des retraités réclamant leurs retraites aux jeunes diplômés en quête d’un avenir, le message est le même : le régime clérical est la source des souffrances de l’Iran.
Source : CNRI

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