Lutte contre le pillage cautionné par l’État
Les manifestations les plus importantes ont été menées par des retraités du secteur des télécoms, qui ont organisé des rassemblements coordonnés dans de nombreuses provinces, notamment à Kermanshah (ouest), au Gilan (nord), au Kurdistan (nord-ouest), à Ispahan (centre), à Tabriz (nord-ouest)et dans le Fars (sud). Leur colère visait le cœur financier de l’appareil corrompu du régime.
Depuis plus de 15 ans, leurs pensions légitimes sont retenues et pillées par de puissantes entités, que les manifestants ont explicitement désignées comme la Fondation coopérative du CGRI (les gardiens de la révolution) et le Setad Ejraiye Farman Emam (EIKO), un immense conglomérat financier sous le contrôle direct du Guide suprême Ali Khamenei. À Kermanshah, leurs slogans ont résonné avec un sentiment partagé dans tout le pays: « Ni le Parlement ni le gouvernement ne se soucient de la nation! »
Ce cri de protestation contre le vol institutionnel a été repris par d’autres groupes longtemps victimes de fraudes cautionnées par l’État. À Téhéran, les victimes de l’entreprise automobile Ramak Khodro ont organisé un rassemblement après neuf ans d’attente de justice, malgré des décisions de justice en leur faveur.
Les manifestants ont dénoncé l’impunité des auteurs, soulignant que l’entreprise poursuit ses opérations frauduleuses en blanchissant de l’argent et en réapparaissant sous un nouveau nom, Nora Motor. La veille, le 7 septembre, des membres des « 33 Coopératives » avaient bloqué la rue devant le Parlement pour protester contre une fraude foncière menée par le gouvernement depuis 40 ans. Leur manifestation pacifique a été accueillie comme prévu par une répression violente des forces de sécurité.
La répression nourrit la résistance à Semirom
Dans la ville de Semirom, dans la province d’Ispahan (centre), la brutalité du régime a déclenché une vague de défiance. Le 6 septembre, les autorités ont exécuté Mehran Bahramian, un prisonnier politique arrêté lors du soulèvement national de 2022. Morad Bahramian, l’un de ses proches, avait également été abattu par les forces du CGRI lors de ce soulèvement.
L’exécution, loin de susciter la peur, suscita une indignation immédiate. Les 7 et 8 septembre, les commerçants et commerçants de Semirom lancèrent une grève générale, fermant leurs commerces dans un acte de désobéissance civile à l’échelle de la ville.
Le régime réagit en imposant de facto la loi martiale, en envahissant les rues avec les forces de sécurité, en perturbant l’accès à l’internet et en surveillant tous les déplacements. Pourtant, la répression échoua. Le troisième jour de grève, les habitants de Semirom défièrent courageusement l’important dispositif sécuritaire pour organiser une grande cérémonie commémorative pour Mehran Bahramian dans sa ville natale, forçant les autorités à céder et à autoriser la cérémonie. Cette petite victoire fut un puissant symbole de la victoire de la volonté populaire sur la terreur d’État.
Effondrement des services et de la cohésion sociale
Partout en Iran, des manifestations éclatèrent contre l’incapacité totale du régime à gouverner. À Lalehabad, un quartier de Babol (au nord), les habitants se sont rassemblés pour protester contre une grave pénurie d’eau qui dure depuis plusieurs années, criant : « Nous n’avons pas eu une seule goutte d’eau depuis des années ! » À Qom (centre), les parents ont exprimé leur colère face à la distribution chaotique et mal gérée des uniformes scolaires à l’approche de la nouvelle année scolaire.
Simultanément, les minorités ethniques ont protesté contre les insultes et la répression culturelle cautionnées par l’État. À Chiraz (sud), des centaines de personnes de la communauté Turque Qashqai se sont mobilisés contre la distorsion de leur identité, tandis que des membres de la communauté Lur se sont rassemblés à Mamasani (autre ville du sud) pour protester contre le traitement discriminatoire et irrespectueux des autorités.
La cruauté du régime a été pleinement démontrée à Arak (au centre), où des agents municipaux, agissant comme des voyous, ont violemment attaqué et détruit un petit étal de fleurs, symbole flagrant de la guerre de l’État contre les moyens de subsistance de ses propres citoyens. Pendant ce temps, à Marivan (nord-ouest), les funérailles de Rebin Gurani – un civil tragiquement décédé en combattant bénévolement des incendies de forêt causés par la négligence de l’État – se sont transformées en manifestation politique. Les personnes en deuil ont scandé avec défi « Le martyr est vivant » et « Martyr du Kurdistan », transformant leur chagrin en accusation contre un gouvernement illégitime.
Un régime sous perfusion, une nation en marche
Les événements du 8 septembre ne sont pas de simples explosions de mécontentement. Ils traduisent un rejet unanime et cohérent de la théocratie au pouvoir. Le fil rouge qui relie les retraités de Kermanshah, les grévistes de Semirom et les manifestants de Chiraz est une conviction partagée : le régime est à l’origine de toutes leurs souffrances. Que ce soit par le pillage direct du CGRI, les actions meurtrières de la justice ou l’incompétence flagrante de ses dirigeants, le régime s’est montré l’ennemi du peuple iranien.
Face à des revendications légitimes, sa seule réponse est la violence, la répression et le vol. Ce n’est pas un signe de force, mais de peur et de faiblesse profonde. À l’inverse, le peuple iranien fait preuve d’un courage immense, d’une unité remarquable et d’une détermination sans faille pour reprendre en main son pays.
Source : CNRI

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