mercredi 10 septembre 2025

Le régime iranien intensifie les exécutions et les arrestations face aux menaces internes croissantes

 En août 2025, on dénombre au moins 169 exécutions et 158 arrestations arbitraires  à travers l’Iran, alors que le régime intensifie la répression après la guerre de 12 jours.

La répression comme « antidote » aux troubles sociaux

À la suite de la guerre de 12 jours et des coups sévères qu’elle a portés au régime, le Guide suprême Ali Khamenei a répété à plusieurs reprises que la principale menace ne venait pas de l’étranger, mais de l’intérieur de l’Iran. Cette vision a conduit à une vague de répression intensifiée, marquée par des arrestations massives, des exécutions incessantes et la mise au silence des voix dissidentes.

Les forces de sécurité et de renseignement ont arrêté des centaines de citoyens sous divers prétextes ces dernières semaines, tandis que les exécutions se sont poursuivies à un rythme implacable, plongeant des familles dans le deuil dans tout le pays.

Exécutions : au moins 169 en un mois

Selon les rapports publiés, au moins 169 personnes ont été exécutées en août 2025, dans les prisons et sur les places publiques d’Iran.

  • Hommes exécutés en prison : 161

  • Femmes exécutées en prison : 6

  • Hommes exécutés en public : 2

Parmi les personnes exécutées figuraient 11 Baloutches, 13 Kurdes et 7 ressortissants afghans, ce qui souligne le ciblage disproportionné des minorités ethniques et des migrants.

Femmes exécutées

  • Femme non identifiée exécutée le 3 août 2025 à la prison centrale de Khorramabad.

  • Soudabeh Ghasemzadeh (45 ans), exécutée le 11 août 2025 à la prison centrale d’Ispahan.

  • Mahsa Akbari, exécutée le 20 août 2025 à la prison centrale de Chiraz.

  • Maliheh Haghi (34 ans), exécutée le 26 août 2025 à la prison centrale de Tabriz.

  • Mitra Yasini (Yasamani), exécutée le 27 août 2025 à la prison centrale de Chiraz.

  • Banoo Moghaddam (60 ans), exécutée le 28 août 2025 à la prison d’Abhar.

Exécutions publiques

  • Sajjad Molaei, exécuté le 19 août 2025 à Lar, province de Fars.

  • Naghi Damghani, exécuté le 21 août 2025 à Kordkuy, province de Golestan.

Ces exécutions, souvent justifiées par des accusations de meurtre, illustrent l’usage de la peine capitale comme outil d’intimidation plutôt que de justice.

Arrestations : au moins 158 à travers le pays

En août, au moins 158 personnes ont été arrêtées, réparties en plusieurs catégories :

  • Arrestations politiques (75 cas) : partisans de l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI/MEK), citoyens baloutches et kurdes, étudiants en théologie à Rask, militants pour les droits des enfants, enseignants et activistes en ligne. Beaucoup ont été accusés de « collaboration avec l’ennemi » ou détenus sans charges claires.

  • Arrestations arbitraires (29 cas) : travailleurs baloutches et citoyens arrêtés dans des zones de conflit, ainsi que des participants à une célébration privée impliquant des danses mixtes.

  • Persécutions religieuses (54 cas) : au moins 54 chrétiens et bahaïs ont été arrêtés sans motif, illustrant la discrimination religieuse persistante.

Exécutions extrajudiciaires

En plus des exécutions officielles et des arrestations, au moins neuf personnes ont été tuées de manière extrajudiciaire en août :

  • Porteurs de carburant (sookhtbar) : 2

  • Porteur kurde à la frontière (kolbar) : 1

  • Autres citoyens : 6

Ces assassinats reflètent la politique de longue date du régime d’utiliser la force létale contre les populations marginalisées, en particulier dans les régions frontalières.

Conclusion : un usage systématique de la peur

La situation des droits humains en août 2025 illustre la stratégie délibérée du régime : utiliser les exécutions, les arrestations arbitraires et les assassinats extrajudiciaires comme instruments de contrôle.

Après la guerre de 12 jours, la vision de Khamenei présentant la dissidence intérieure comme la « menace principale » s’est traduite par une escalade brutale de la répression.

Loin de stabiliser le système, ces mesures ont exacerbé la colère parmi les minorités ethniques, les groupes religieux et la population en général. L’explosion d’exécutions et d’arrestations de masse révèle à la fois la vulnérabilité du régime et sa détermination à écraser toute contestation par la peur et la violence.

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