dimanche 14 septembre 2025

Grève des travailleurs du pétrole en Iran : les manifestations s’étendent des régions frontalières à la capitale

 Les 12 et 13 septembre 2025, une nouvelle vague de manifestations coordonnées a déferlé sur l’Iran, révélant une nation poussée à son point de rupture par la corruption systémique et la ruine économique du régime clérical. Des plateformes pétrolières offshore stratégiques et des centres industriels vitaux des villes frontalières pauvres jusqu’à la capitale, les Iraniens de tous horizons ont lancé un cri d’alarme unifié contre un système qui a pillé leurs ressources et les a privés de leurs droits fondamentaux.

Le cœur de l’économie iranienne se rebelle
Le vendredi 12 septembre, le secteur économique vital du régime a été directement perturbé par les manifestations coordonnées des employés de la compagnie pétrolière iranienne offshore. Des rassemblements ont été signalés sur les îles de Lavan et de Siri (dans le Golfe persique), ainsi que sur les plateformes pétrolières offshore de Nasr (toujours dans le Golfe persique) et d’Ilam (ouest), frappant au cœur des richesses du régime. Ces actions témoignent d’un profond mécontentement au sein d’un secteur dont les revenus sont régulièrement détournés pour financer la répression interne du régime et le bellicisme international.

Par ailleurs, la grève de l’usine d’aluminium d’Arak (centre de l’Iran) en est à son 46e jour. Les travailleurs réclament la modernisation des équipements vétustes, un environnement de travail sûr, la mise en œuvre d’un plan de classification des emplois équitable et le paiement ponctuel de leurs salaires. Ils accusent une « mafia de l’acier » corrompue et la direction d’avoir délibérément conduit cette entreprise historique à la faillite. Le régime a réagi par un mélange d’intimidation et de tromperie. Vendredi, les services de renseignement du CGRI (les gardiens de la révolution) ont convoqué les représentants des travailleurs pour tenter de les contraindre à mettre fin à la grève. Simultanément, la direction de l’entreprise a organisé une fausse séance photo à la cafétéria pour créer l’illusion que la grève était terminée – un stratagème rapidement démasqué par les travailleurs, qui ont confirmé la poursuite de la grève et menacé d’une grève de la faim sèche si leurs revendications n’étaient pas satisfaites d’ici lundi.

Critiques contre le pillage du régime
Dans la province du Sistan-et-Baloutchistan, au sud-est du pays, les habitants du district de Rig Malek, dans la ville de Mirjaveh, ont bloqué la route principale avec des pneus enflammés pendant deux jours consécutifs, les 12 et 13 septembre. Leur protestation vise directement le CGRI et le gouvernement provincial pour la fermeture de la frontière locale, qu’ils décrivent comme leur « unique source de revenus ». Cette politique a décimé l’agriculture et l’emploi locaux. Leur misère est aggravée par un nouveau programme de carburant agricole qu’ils qualifient d’« injustice flagrante ». Un manifestant a lancé un avertissement sévère aux autorités : « Si vous n’ouvrez pas la frontière, nous ne resterons pas silencieux. Si vous voulez la sécurité, vous devez assurer les moyens de subsistance de la population. »

À des centaines de kilomètres de là, à Torqorud, près de Natanz (centre de l’Iran), des habitants se sont rassemblés vendredi pour protester contre les opérations minières illégales et destructrices qui détruisent l’environnement naturel de la région. Ils affirment que ces activités, menées au mépris des réglementations environnementales, ruinent les montagnes, épuisent les ressources en eau vitales et menacent leurs terres agricoles. Malgré des appels répétés au gouvernement et aux agences environnementales, leurs revendications ont été ignorées. Leurs banderoles reflétaient l’essence même de leur lutte : « Notre droit c’est une vie saine et la nature, et non des montagnes détruites et une terre brûlée.»

Les agriculteurs portent le combat pour la survie jusqu’à la capitale
La lutte pour la survie a également atteint la capitale le samedi 13 septembre, lorsque des agriculteurs de la province d’Ispahan (centre) se sont rendus à Téhéran. Ils sont venus protester contre des années de promesses non tenues du régime de revitaliser le fleuve Zayandeh-Rud, une voie navigable dont la disparition a détruit leurs moyens de subsistance. Leur présence à Téhéran est un puissant symbole de défiance, démontrant que le régime ne peut plus contenir la colère populaire à l’intérieur des frontières provinciales. Pour ces agriculteurs, leur part de la richesse nationale n’a été que « sécheresse, pauvreté et mensonges ».

Ces manifestations, qui touchent différentes régions, ethnies et secteurs économiques, ne sont pas des cris de doléances disparates, mais des fronts interconnectés d’un soulèvement national. Qu’il s’agisse d’une plateforme pétrolière, d’une ferme ou d’une route frontalière bloquée, la cible est un système de corruption institutionnalisée, avec le CGRI en son centre, qui privilégie sa propre survie au bien-être du peuple iranien. Les seules réponses du régime – intimidation, tromperie et négligence – s’avèrent insuffisantes pour apaiser la colère populaire. L’ampleur et la coordination de ces actions témoignent d’une population qui ne réclame plus de réformes, mais exige activement un changement de régime.

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