mercredi 10 septembre 2025

La triple crise iranienne : un État en faillite, des infrastructures en ruine et une corruption endémique

 Pendant des années, le régime clérical iranien a tenté de projeter une image de résilience, imputant toutes les difficultés internes aux sanctions extérieures. Mais cette façade continue de voler en éclats sous le poids de ses propres échecs. Un déluge de rapports accablants et d’aveux émanant de cercles proches de l’État dresse le tableau indéniable d’un système en plein déclin. Il ne s’agit pas d’une histoire de pressions extérieures, mais d’un pourrissement interne, qui se manifeste par une triple crise : un Trésor public en faillite, des infrastructures en ruine et une corruption endémique qui ronge le peuple iranien.

Le trou noir budgétaire : une nation croulant sous les dettes
L’ampleur de l’insolvabilité financière du régime est stupéfiante. Le 6 septembre 2025, les médias d’État, citant des évaluations internes, ont reconnu un déficit budgétaire minimum de 800 000 milliards de tomans pour l’année en cours. Cependant, la réalité est bien plus grave. Un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI) évalue le chiffre réel à 1 800 000 milliards de tomans. Ce niveau de déficit témoigne d’une faillite fonctionnelle, rendant le gouvernement incapable de fournir les services de base ou d’investir dans l’avenir du pays. Il est la conséquence directe de décennies de mauvaise gestion flagrante et de la priorité accordée au financement d’activités malveillantes au détriment du bien-être du peuple iranien.

Le déclin tangible: une nation plongée dans les ténèbres
Ce gouffre financier a des conséquences directes, notamment l’effondrement du réseau électrique iranien. Mehdi Masaeli, président du Syndicat national de l’industrie électrique, a avoué le 3 septembre que l’infrastructure électrique iranienne était devenue « fragile » et « atteignait un stade de vétusté ». Un autre expert du régime, Majid Afshari Rad, a quantifié le déclin, soulignant que 8 000 mégawatts d’électricité sont perdus chaque année simplement à cause du réseau délabré.

Les conséquences sont dévastatrices pour les industries et la vie quotidienne. Le ministre des Communications, Sattar Hashemi, avait déjà admis des pertes de plus de 1 000 milliards de tomans pour les opérateurs de télécommunications en raison des pannes de courant constantes. L’industrie du carrelage en céramique, autrefois cinquième concurrent mondial, a vu sa production chuter de 40 % et ses exportations de 15 %. Cette crise nationale a aussi un visage local: dans des villes comme Gachsaran (sud), les commerçants et petits entrepreneurs signalent que les coupures de courant incessantes détruisent leurs moyens de subsistance.

La pourriture de l’intérieur : la corruption systémique comme politique d’État
Alors que les citoyens et les industries souffrent, une crise parallèle de corruption révèle où vont réellement les ressources du pays. Une affaire récente révélée par les médias d’État concerne un scandale de corruption de 40 milliards de tomans au sein de l’Organisation de la sécurité sociale (OSS), l’organisme chargé de protéger les travailleurs et les retraités.

Mostafa Salari, le PDG de l’OSS, a été contraint d’en avouer les détails : un consultant retraité de l’organisation a reçu cette somme colossale dans le cadre d’un contrat de conseil visant spécifiquement à faciliter l’exonération illégale de primes d’assurance dans le cadre d’une affaire majeure. Cet incident illustre de manière frappante le pillage des fonds publics par une élite prédatrice, tandis que des millions de retraités et de travailleurs peinent à survivre avec une pension minimum. Il confirme que la corruption n’est pas une anomalie, mais une caractéristique systémique et profondément ancrée du régime.

Un système irréparable
Ces trois crises s’alimentent mutuellement dans un cercle vicieux. Le déficit massif empêche les investissements dans les infrastructures, ce qui conduit à leur effondrement. Le chaos économique et le manque de surveillance qui en résultent créent un environnement idéal pour une corruption endémique, qui assèche encore davantage les caisses de l’État.

Il ne s’agit pas de l’échec d’une seule administration, mais du résultat inévitable d’un système fondé sur la mauvaise gestion et la corruption. Les preuves sont accablantes : le régime est en faillite financière, fonctionnelle et morale. Incapable de se réformer, il conduit l’Iran vers un échec systémique total, renforçant la conviction que la seule voie viable pour le peuple iranien est un changement de régime.

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