mercredi 24 septembre 2025

Iran : État de santé critique du prisonnier politique Yousef Savari à la prison de Sheiban, à Ahwaz

 Le prisonnier politique Yousef Savari, actuellement détenu dans l’aile 5 de la prison de Sheiban, à Ahwaz, serait dans un état de santé critique en raison de graves complications respiratoires. Selon des sources proches de sa famille, Savari a connu plusieurs crises aiguës de dyspnée ces derniers jours et est incapable de dormir. Malgré la gravité de son état, les autorités pénitentiaires n’ont toujours pas autorisé son transfert vers un centre médical extérieur.

Dans une interview accordée à des médias, son frère, Isa Savari, a déclaré : « Yousef souffre d’une maladie pulmonaire et sa respiration s’est fortement détériorée ces derniers jours. Il a l’impression d’étouffer dès qu’il s’allonge. » Il a ajouté que la famille a formulé à plusieurs reprises des demandes de transfert vers un centre médical, toutes refusées sans explication. Cette situation s’inscrit dans un schéma plus large de privation délibérée de soins médicaux pour les prisonniers politiques en Iran.

Contexte de l’arrestation et de la condamnation

Né en 1988, Yousef Savari est marié et père de trois enfants. Il est originaire du district d’Abuhamizeh, à Khafajiyeh (également connue sous le nom de Sousangerd), dans la province du Khouzistan. Il a été arrêté le 8 novembre 2018 par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) à Khafajiyeh. Après plusieurs mois de détention et de torture présumée dans le centre de détention du renseignement du CGRI Imam Ali à Ahvaz, il a été condamné à un an de prison et à quatre ans de sursis pour « propagande contre la République islamique d’Iran » et « liens avec des groupes d’opposition ».

Après un an et demi d’incertitude à la prison de Sheiban, Yousef Savari a été libéré sous caution en mars 2020, après avoir déposé une garantie de 500 millions de tomans (environ 12 000 dollars américains à l’époque).

Bien qu’il ait purgé sa peine initiale, en juillet 2023, le tribunal révolutionnaire d’Ahvaz a révisé sa condamnation à six ans de prison ferme et quatre ans avec sursis, décision confirmée par la 17ᵉ chambre de la cour d’appel. Le 29 janvier 2024, il a été convoqué par la 8ᵉ chambre de l’unité d’exécution des peines du tribunal révolutionnaire d’Ahvaz et renvoyé à la prison de Sheiban pour purger sa peine de six ans.

La privation de soins médicaux, une menace vitale

Des inquiétudes avaient déjà été exprimées concernant l’état de santé de Yousef Savari. Des sources proches de son dossier affirment que le refus persistant de lui fournir un traitement médical approprié constitue une violation flagrante des droits fondamentaux des prisonniers politiques. Elles avertissent que cette négligence pourrait entraîner des dommages irréversibles pour sa santé et s’inscrit dans une tendance plus large touchant les détenus politiques en Iran. Le refus de soins, en particulier pour les personnes souffrant de maladies chroniques ou respiratoires, a été identifié comme un facteur contribuant à l’augmentation des complications graves et des décès dans les prisons iraniennes.

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