jeudi 11 septembre 2025

« Endurer et souffrir »: la tactique du régime clérical pour écraser la société iranienne par la privation systémique

 Depuis des décennies, le régime clérical a recours à une tactique cynique pour éviter de répondre aux demandes des citoyens : forcer les gens à l’épuisement et au désespoir jusqu’à ce qu’ils acceptent qu’il n’y a « pas d’autre choix » que d’endurer et de souffrir. Cette stratégie délibérée s’est infiltrée dans toutes les sphères de la vie sociale : l’alimentation, la santé, l’éducation, la culture et même les besoins les plus élémentaires des enfants.

Un exemple frappant se présente chaque mois de septembre, lorsque la rentrée scolaire est marquée non pas par des opportunités, mais par la flambée des prix des fournitures scolaires.

Transformer l’éducation en une affaire de luxe

Le quotidien d’État Jahan-e San’at (2 septembre 2025) a admis dans un article intitulé « Le marché de la papeterie de luxe »: « La récession et l’inflation sur le marché de la papeterie ont contraint de nombreux vendeurs à se réorienter. Un taux d’inflation de 50 % suffit à paralyser le marché. Nombre de vendeurs, sans avenir, ferment boutique. Les hausses de prix ne sont pas nouvelles, mais cette année, la situation est bien pire.»

Le régime a transformé en produits de luxe des articles qui devraient être les outils les plus essentiels à la croissance et à l’apprentissage, privant ainsi les enfants issus de familles à faibles revenus de leur droit fondamental à l’éducation. Il ne s’agit pas seulement d’une crise économique, mais aussi d’une crise culturelle et sociale profonde, car les inégalités en matière d’éducation se creusent.

Éteindre la lumière de la culture

L’assaut ne s’arrête pas à la papeterie. En augmentant délibérément le prix des biens culturels et éducatifs, le régime a alimenté la faillite des éditeurs et la fermeture des librairies. Jahan-e San’at a admis : « Ces dernières années, en raison de la baisse de la demande de livres, les librairies ont fusionné avec les papeteries pour survivre. Pourtant, selon le Syndicat des éditeurs, nombre d’entre elles annulent désormais leurs licences et abandonnent complètement leur activité.»

Ceci s’inscrit dans un projet plus vaste : étouffer la vie culturelle, entraver l’apprentissage et freiner le développement d’une pensée indépendante dans la société.

Corruption structurelle et piège des importations

Le même journal cite le responsable du Syndicat des papeteries et des fournitures techniques de Téhéran : « L’allocation monétaire est l’ennemi numéro un des guildes. De nombreuses cargaisons sont bloquées à la douane pendant 8 à 9 mois. Les importations légales sont paralysées, et la contrebande les remplace.»

Ainsi, les citoyens doivent supporter le coût d’un État à la fois incapable de gérer le commerce de base et activement complice d’une corruption institutionnalisée. Au lieu de faciliter l’éducation et la culture, l’appareil du régime est devenu le principal obstacle à une distribution et un accès équitables.

Des milliards de richesses pillées

Dans un autre article révélateur, Jahan-e San’at reconnaît, sous le titre « Des milliards de rials de recherche de rente » : « Après 47 ans, la République islamique n’a pas réussi à établir un système monétaire rationnel, scientifique et bénéfique. Pendant 37 ans, elle a maintenu un système monétaire qui nourrit la recherche de rente et la corruption, alimentant des inégalités vertigineuses.»

Cet aveu rare met en lumière ce que le peuple iranien sait depuis longtemps : le régime ne se contente pas de mal gérer l’économie ; il repose sur un système de pillage structurel, où les richesses sont détournées pour alimenter les réseaux de pouvoir et de répression.

La chambre noire de l’économie

Ces révélations révèlent un régime qui se désintéresse du bien-être de la nation. La destruction de l’éducation, des livres et de la culture est indifférente aux dirigeants dont la seule préoccupation est de préserver leur emprise sur le pouvoir et de s’assurer que leurs fidèles complices continuent de s’alimenter de la « chambre noire de l’économie ».

Comme l’a concédé Jahan-e San’at : « Demandez aux douanes iraniennes de révéler les noms des principaux importateurs d’un produit aussi fondamental que le sucre, et la réalité apparaîtra clairement. Suivez l’histoire depuis les coulisses.»

Du sucre aux fournitures scolaires, chaque produit de première nécessité est pris en otage par des réseaux mafieux liés au régime. L’objectif est toujours le même : étouffer la société et la soumettre à la fausse fatalité de « subir et souffrir ».

Une société qui refuse d’accepter

Pourtant, malgré tous les stratagèmes du régime, le résultat de ces politiques n’est pas la résignation, mais la confrontation. Aujourd’hui, la réalité de l’Iran est un conflit irréconciliable entre la majorité de la société et une minorité corrompue et autoritaire.

La poursuite de cette lutte prolongée a amené le régime à un tournant décisif, tant sur le plan national qu’international. Il est clair que l’époque où les dirigeants religieux se cachaient derrière la manipulation économique et l’étouffement culturel touche à sa fin, car le peuple iranien exige la justice, la liberté et un avenir sans « endurance » forcée.

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