Les signataires, dont Mai Sato, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, et Nazila Ghanea, Rapporteuse sur la liberté de religion, ont averti que la dictature cléricale profite de la période post-conflit pour intensifier la répression contre la dissidence, les minorités et la société civile. Les experts ont reconnu l’impact des récentes actions militaires, mais ont souligné que ces conditions ne justifient pas les arrestations, exécutions et disparitions massives signalées.
Au moins six personnes auraient été exécutées pour espionnage présumé, dont trois Kurdes. Des centaines de personnes, dont des journalistes, des utilisateurs des réseaux sociaux, des défenseurs des droits humains et des membres de minorités ethniques et religieuses telles que les Bahaïs, les Kurdes, les Baloutches et les Arabes ahwazis, ont été arrêtées pour « espionnage » ou « collaboration ».
Les ressortissants afghans ont également été lourdement ciblés. Quelque 256 000 migrants afghans ont été expulsés d’Iran au cours du seul mois de juin, ce qui suscite de vives inquiétudes quant à leur refoulement, une violation du droit international.
Les experts se sont inquiétés des informations faisant état de procès accélérés pour espionnage et d’un projet de loi qui pourrait étendre le recours à la peine de mort en qualifiant les activités liées au renseignement de corruption sur Terre. Ils ont également dénoncé l’incitation à la violence dans les médias persans et arabes affiliés à l’État, qui, selon eux, incitent à la violence et déshumanisent les communautés minoritaires, en particulier les Bahaïs, en les présentant comme des traîtres ou des « sales rats ».
Suite aux frappes israéliennes sur la prison d’Evin, des détenus auraient été transférés au Grand Pénitencier de Téhéran et à la prison de Qarchak, où ils sont soumis à des conditions de détention dégradantes. Le sort de certains prisonniers demeure inconnu, ce qui fait planer le spectre d’une disparition forcée.
Les experts ont averti que la communauté internationale surveillait de près le comportement du régime iranien au lendemain du cessez-le-feu. « L’Iran ne doit pas laisser l’histoire se répéter en recourant aux mêmes sombres méthodes de répression qui ont dévasté son peuple lors des précédentes périodes d’après-conflit », ont-ils déclaré.
Les experts de l’ONU ont officiellement contacté les autorités iraniennes au sujet de ces préoccupations.

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