Selon le BIC, les actions des responsables iraniens comprennent : des arrestations arbitraires, des emprisonnements, la destruction et la confiscation de biens et le refus d’accès des jeunes bahaïs à l’enseignement supérieur et aux universités. Plus de 100 bahaïs ont été arrêtés pendant la répression.
» Nous devons assurer la responsabilité, nous devons mettre fin à l’impunité et nous devons prévenir les atrocités « , a déclaré le Dr Nazila Ghanea, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction – qui est également bahaïe. « En fait, nous devons prévenir les violations contre quiconque en raison de sa religion ou de ses convictions. »
La rapporteuse a fait ces commentaires lors d’un webinaire organisé le 22 août par l’Institut des droits de l’homme de l’Association internationale du barreau (IBAHRI) pour coïncider avec la journée internationale de commémoration des victimes d’actes de violence fondés sur la religion ou les convictions. La députée britannique Fiona Bruce, envoyée spéciale du Royaume-Uni pour la liberté de religion ou de croyance, a également participé à ce webinaire.
» La raison exacte de cette [escalade de la répression] reste inconnue. Mais historiquement, le gouvernement iranien a utilisé la persécution des Bahaïs comme bouc émissaire pour détourner l’attention des échecs politiques « , a déclaré Padideh Sabeti, le porte-parole iranien du BIC.
Mme Sabeti a également déclaré que des responsables du ministère iranien du renseignement sont entrés dans une école primaire en Iran. Ils ont distribué du matériel bahaï au personnel, afin d’incriminer la minorité religieuse.
Les fonctionnaires ont distribué le matériel au personnel, » dont aucun n’était bahaï « . Puis ils ont ordonné aux enseignants de se présenter devant la caméra pour dire que les Bahaïs avaient apporté ce matériel pour promouvoir leur idéologie coloniale auprès des enfants « , a déclaré Sabeti à Kayhan Life. » Le régime fabrique des récits pour promouvoir la haine, alors que les Bahaïs n’ont pas accès aux médias à l’intérieur de l’Iran pour répondre à ces accusations et se défendre. «
Les Bahaïs constituent la plus grande minorité religieuse non-musulmane d’Iran. Ils sont régulièrement discriminés et persécutés par le régime, qui ne reconnaît pas leur foi.
Une politique officielle adoptée en 1991 par le Conseil culturel révolutionnaire suprême et approuvée par le guide suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, permet à l’État de bloquer le » progrès et le développement » des Bahaïs, notamment en limitant fortement leur accès à l’éducation et à l’emploi. Cette politique a été exposée dans un mémorandum confidentiel du gouvernement, puis découverte par un rapporteur spécial des Nations Unies.
La distribution de la brochure a eu lieu le 31 juillet, le premier jour de la plus récente répression du gouvernement iranien contre les Bahaïs dans le pays.
« De plus, comme l’ont noté les rapporteurs spéciaux de l’ONU, la politique à long terme de l’Iran est d’éradiquer la communauté bahaïe, soit en la forçant à quitter l’Iran, soit en faisant pression sur elle pour qu’elle abjure sa foi. La recrudescence périodique de la persécution des Bahaïs a un effet cumulatif qui accélère et concrétise cette politique « , a ajouté M. Sabeti.
La répression du gouvernement iranien contre les Bahaïs a été condamnée par des responsables gouvernementaux et des organismes de défense des droits dans le monde entier.
Dans un communiqué de presse du 24 août, Human Rights Watch a déclaré que les responsables iraniens avaient également forcé les bahaïs détenus à porter des bracelets électroniques à la cheville et avaient affirmé que les personnes arrêtées faisaient partie d’un réseau d’espionnage visant à infiltrer les écoles avec de la propagande bahaïe.
L’ONU s’est dite » alarmée » par l’escalade contre les Bahaïs, dans un communiqué de presse du 22 août. Elle a appelé le gouvernement iranien à » mettre fin à la persécution et au harcèlement des minorités religieuses et à cesser d’utiliser la religion pour restreindre l’exercice des droits fondamentaux. «
La lauréate du prix Nobel de la paix et juge iranienne Shirin Ebadi a montré son soutien au groupe minoritaire dans un post Instagram du 4 août, appelant l’ONU à demander des comptes au gouvernement iranien pour les violations présumées.
« La condamnation universelle par les chefs d’État et de gouvernement, les personnalités, les organisations de défense des droits humains et les médias internationaux fonctionne et envoie un signal au régime iranien. Nous espérons que ce soutien se renforcera et atteindra un seuil qui dissuadera le gouvernement iranien de porter atteinte à ses citoyens bahaïs « , a déclaré Mme Sabeti.
Source : Iran Press Watch/ CSDHI
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