Le régime iranien a intensifié sa répression contre les dissidents politiques, ciblant à nouveau les prisonniers politiques avec de lourdes peines.
Introduction
L’exécution, la torture et l’emprisonnement de longue durée sont devenus des outils systématiques utilisés pour instiller la peur dans la société. Ce rapport examine le cas de Babak Alipour, l’un des six prisonniers politiques condamnés à mort, et met en lumière les réactions internationales à ces décisions injustes.
Babak Alipour : Victime de trois arrestations, torture et négligence médicale
Babak Alipour, né en 1991 à Amol, est diplômé en droit et a été arrêté pour la troisième fois en janvier 2024. Sa première arrestation remonte à novembre 2018, date à laquelle il a été condamné à sept ans de prison pour « appartenance à l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI) et insulte le leader suprême ». Après sa libération, il a été arrêté à nouveau en décembre 2021 et a passé deux ans dans le quartier 4 de la prison d’Evine avant d’être libéré en mars 2023. Cependant, sa liberté a été de courte durée et lors de sa plus récente arrestation, il a été détenu en isolement dans le quartier 209 d’Evine pendant quatre mois.
Pendant son incarcération, Babak Alipour a souffert d’infections intestinales et de complications de la prostate. Les autorités pénitentiaires lui ont systématiquement refusé l’accès aux soins médicaux, le soumettant à de graves souffrances physiques et psychologiques. Le manque de soins médicaux a exacerbé son état, mettant sa vie en danger encore plus.
Accusations fabriquées et procès inéquitable
En mai 2024, les autorités judiciaires iraniennes ont accusé Babak Alipour de « rébellion armée (Baghi), d’appartenance et de collaboration avec l’OMPI et de conspiration contre la sécurité nationale ». Le 6 octobre 2024, la section 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, présidée par le juge Iman Afshari, l’a condamné à mort ainsi que six autres prisonniers. Le procès, qui s’est déroulé sans procédure régulière et sous la contrainte, a privé les accusés de toute défense juridique valable.
Déclaration de cinq anciens prisonniers politiques défendant leurs compagnons condamnés
En réponse aux condamnations à mort de six prisonniers politiques, dont Babak Alipour, cinq anciens prisonniers politiques ont publié une déclaration exhortant la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour empêcher les exécutions. Une partie de la déclaration se lit comme suit :
« Nous avons été témoins de la façon dont les années 1980 sanglantes ont été façonnées par Khomeiny, laissant une blessure non guérissable dans l’histoire politique et sociale de l’Iran. Quarante ans ont passé, mais les familles ne savent toujours pas où leurs proches sont enterrés. Le régime cherche à instiller la terreur, en utilisant les exécutions comme un outil pour réduire au silence la lutte pour la liberté. »
Les signataires de la déclaration ont condamné ces peines médiévales et appelé les organisations internationales, y compris le Comité des droits de l’homme de l’ONU, à prendre des mesures immédiates et à exercer une pression maximale sur le régime iranien pour empêcher ces exécutions.
Lettre urgente de 160 experts et personnalités à l’ONU
Le 4 décembre 2024, la justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran (JVMI), aux côtés de plus de 150 éminents experts internationaux, lauréats du prix Nobel et ONG, a envoyé une lettre urgente au rapporteur spécial des Nations unies sur l’Iran, Dr. Mai Sato, appelant à une action immédiate pour mettre fin à l’exécution de six prisonniers politiques, dont Babak Alipour.
Lettre urgente de 160 experts à M. Mai Sato – Iran 1988 Massacre
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