Des informations font état d’une détérioration de l’état de santé de la prisonnière politique Azar Korvandi Mousazadeh, âgée de 60 ans, détenue à la prison d’Evin. Malgré son état de santé critique, elle s’est vu refuser son transfert à l’hôpital et l’accès à un traitement spécialisé.
Souffrant d’une hernie discale cervicale et d’une détérioration du tendon de l’épaule, elle endure des douleurs atroces au cou, à l’épaule et au bras, qui l’empêchent de bouger la tête.
Bien que des médecins spécialistes recommandent une intervention chirurgicale immédiate, les autorités pénitentiaires ont refusé son transfert vers un hôpital pour y être soigné. Une IRM a confirmé un amincissement important du tendon de son épaule, ce qui aggrave encore son état.
Le refus de soins médicaux opposé à Azar Korvandi survient en dépit de ses antécédents de cancer et de ses problèmes cardiaques.
Née en 1962, Azar Korvandi est mariée et a 2 enfants. Elle a été emprisonnée en tant que détenue politique dans les années 1980. Elle était enceinte au moment de son arrestation et a accouché alors qu’elle subissait de dures conditions de détention et d’interrogatoire.
La prisonnière politique Azar Korvandi a été arrêtée à l’été 2019 pour collaboration avec l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI) et promotion de la propagande contre le régime, après avoir organisé des séances de conseil familial dans son jardin personnel à Shahriar. Elle a été libérée sous caution, mais a été condamnée en décembre 2021 par le tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Mme Korvandi a été condamnée à une peine de 5 ans de prison pour « rassemblement et collusion en vue d’agir contre la sécurité nationale » et à une peine supplémentaire d’un an pour « propagande contre l’État ». À titre de peine complémentaire, elle s’est vu interdire de quitter le pays pendant 2 ans et d’adhérer à des groupes sociaux, politiques et culturels ou d’y exercer des activités pendant 2 ans.
Après la confirmation du verdict par la cour d’appel de Téhéran et en vertu de l’article 134 du code pénal du régime, la peine de 5 ans de prison prononcée à l’encontre d’Azar Korvandi est devenue exécutoire.
Le 30 juillet 2023, elle a été convoquée à la première section du bureau de l’exécution des peines du bureau du procureur du district 33 de Téhéran, arrêtée et transférée à la prison d’Evin pour y purger sa peine.
Le refus d’accorder un traitement médical aux prisonniers politiques reste une violation persistante des droits de l’homme en Iran. La Commission des femmes du CNRI a tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises sur la négligence médicale systématique dans les prisons iraniennes et a appelé les Nations Unies et les organisations internationales de défense des droits de l’homme à envoyer des missions d’enquête pour inspecter les conditions de détention et interroger les prisonniers politiques, en particulier les femmes.
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