dimanche 9 mars 2025

Iran : instabilité économique, une perspective chronologique

 L’économie iranienne est confrontée à une grave instabilité depuis plus de quatre décennies, avec des fluctuations majeures affectant les marchés des devises, des capitaux et des investissements. Le peuple iranien a ressenti directement l’impact à travers une forte baisse du pouvoir d’achat, alors que les prix des biens essentiels, en particulier la nourriture et le logement, ont grimpé en flèche. Ce rapport suit une chronologie des principaux développements économiques, offrant une perspective sur la crise actuelle en Iran.

Chocs monétaires et volatilité des marchés (2011-2025)
La dévaluation sévère de la monnaie a été une caractéristique clé de l’instabilité économique de l’Iran. Depuis 2011, l’Iran a connu cinq chocs monétaires majeurs, rendant la planification financière à long terme presque impossible.

  • Premier choc (2011-2013) : Le dollar américain est passé de 1 000 à 3 000 tomans sous le régime de Mahmoud Ahmadinejad.
  • Deuxième choc (2018) : Le retrait des États-Unis du JCPOA a fait grimper le dollar à 5 000-6 000 tomans.
  • Troisième et quatrième chocs (2020-2023) : La volatilité des devises sous Hassan Rohani et Ebrahim Raïssi a poussé le dollar au-delà de 30 000 tomans.
  • Cinquième choc (2024) : Le dollar a augmenté de 35 % en moins de deux mois, dépassant les 60 000 tomans.

Ces fluctuations ont détruit la confiance du public, découragé les investissements et érodé l’épargne. (AP News, 2024)

Inflation en hausse et pouvoir d’achat en baisse (2011-2025)
L’inflation en Iran est l’une des plus élevées au monde. Bien que les statistiques et chiffres officiels ne soient pas entièrement fiables en raison de la manipulation systémique du régime et du manque de transparence, ils donnent néanmoins une indication générale des défis économiques actuels du pays.

  • Avant 2011, l’inflation annuelle était de 25 %.
  • Entre 2019 et 2023, l’inflation a atteint en moyenne 45 %, poussant des millions de personnes dans la pauvreté.
  • Au début de 2024, l’inflation est restée supérieure à 40 %, les prix des denrées alimentaires de base ayant augmenté de plus de 100 %. Un an après les directives du président du régime de l’époque, Ebrahim Raïssi, en 2023, visant à freiner l’inflation, les données de la Banque centrale ont révélé l’échec de la maîtrise de celle-ci, l’inflation dépassant 52 % — le niveau le plus élevé depuis 80 ans, dépassant à la fois le record de 49,4 % de Rafsandjani et les niveaux de l’époque de la Seconde Guerre mondiale.

Malgré l’augmentation du salaire minimum, le coût de la vie continue de dépasser les salaires, ce qui réduit la classe moyenne.

Déclin des investissements et effondrement de la croissance économique (2011-2025)
Selon les médias d’État iraniens, la forte baisse des investissements a été l’une des tendances marquantes des années 2010 et 2020.

  • Dans les années 1990, la formation brute de capital fixe de l’Iran a augmenté à un taux annuel de 7 %.
  • Entre 2011 et 2025, les investissements ont diminué en moyenne de 6 % par an.
  • Les investissements étrangers ont presque disparu, la fuite des capitaux étant estimée à 15 milliards de dollars par an.

L’incertitude des entreprises et la mauvaise gestion de l’État ont aggravé le chômage et la stagnation économique.

Défaillances structurelles et mauvaise gestion économique
L’instabilité économique de l’Iran découle d’une mauvaise gestion financière profondément enracinée, de déficits budgétaires et d’instabilité politique.

Déséquilibres budgétaires

  • Les recettes publiques ont chuté en raison d’une mauvaise gestion et de déficits croissants.
  • L’impression monétaire a alimenté l’inflation, aggravant l’instabilité financière.
  • Les investissements étrangers stagnent en raison de conditions économiques imprévisibles.

Corruption et crise bancaire

  • La corruption généralisée a entraîné la fuite des capitaux et le déclin économique.
  • Le secteur bancaire est au bord de l’effondrement, de nombreuses banques s’appuyant sur des actifs fictifs.
  • La destitution du ministre des Finances du régime en mars 2025 met en évidence les divisions internes.

Déficits du secteur public

  • La sécurité sociale, les municipalités et les fondations liées à l’armée affichent toutes des déficits massifs.
  • Les services publics se détériorent à mesure que les fonds publics s’assèchent.
  • La dette publique continue d’augmenter, ce qui exerce une pression sur les citoyens à faible revenu.

Richesse des ressources, effondrement économique
L’Iran, qui possède 14 % des réserves mondiales de pétrole et de gaz, devrait être économiquement fort, mais des décennies de mauvaise gestion et de pillage systémique par l’establishment au pouvoir l’ont conduit vers l’instabilité.

  • Le programme nucléaire a coûté des centaines de milliards de dollars, ce qui a conduit à des sanctions économiques sans aucun gain financier.
  • Les dépenses militaires consacrées aux programmes de missiles, aux interventions régionales et aux groupes mandataires épuisent l’économie.
  • Les infrastructures, l’éducation et les soins de santé ont été négligés pendant des décennies.

La crise économique de l’Iran est principalement le résultat d’une mauvaise gestion, de la corruption et de l’irresponsabilité financière. La dictature cléricale donne la priorité à la survie politique plutôt qu’à la stabilité économique, laissant des millions de personnes aux prises avec l’inflation, l’effondrement de la monnaie et la baisse du niveau de vie.

Une réforme significative n’est ni imaginable ni possible sous le régime actuel, dont les fondements mêmes reposent sur la corruption, la répression et le pillage économique. Pour que le peuple iranien puisse non seulement survivre, mais aussi retrouver sa dignité et sa dignité, il faut qu’il se sente libre de ses actes.

Pour que le régime iranien prospère, il faut le démanteler dans son intégralité, ainsi que son réseau d’agences corrompues et ses structures de pouvoir bien ancrées. Ce n’est qu’à ce moment-là que les vastes richesses et le potentiel de l’Iran pourront servir ses citoyens plutôt que ceux qui les ont exploités et trahis pendant des décennies. Un Iran stable et prospère permettrait non seulement de rétablir la prospérité de son peuple, mais aussi de contribuer à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient et de renforcer l’économie mondiale, libérant ainsi la région du cycle de conflits et d’instabilité qui a longtemps été alimenté par les politiques du régime.

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