lundi 10 mars 2025

Escalade des crises au sein du régime iranien : une explosion est-elle imminente ?

 Ces derniers mois, les crises au sein du régime iranien ont atteint des niveaux sans précédent, se transformant en menaces redoutables qui pèsent sur le régime à la fois sur l’intérieur et sur l’extérieur. En plus de ces crises intérieures et extérieures, l’escalade des tensions internationales a encore compliqué la situation.

La question des femmes reste l'un des plus grands défis auxquels le régime est confronté. La détermination des femmes iraniennes a suscité des résistances dans les couloirs du pouvoir, exacerbant les divisions internes au sein du régime. Dans ce contexte, 209 députés du parlement du régime ont adressé une lettre au gouvernement exigeant l'application de la loi « Chasteté et Hijab », un projet de loi controversé qui a créé une grave crise il y a trois mois, obligeant le régime à le suspendre.

Aujourd'hui, alors que le Parlement doit se prononcer sur le sort du gouvernement de Pezeshkian, sous la supervision du Guide suprême, cette loi est réactivée pour attiser les tensions politiques. Cependant, certains médias affiliés à l'État ont averti que le moment n'était pas opportun pour réintroduire cette loi, arguant qu'elle pourrait représenter des risques plus importants pour le régime. Entre-temps, Pezeshkian a annoncé qu'il ne l'appliquerait pas.

Mais cette confrontation publique entre le Parlement et le gouvernement va-t-elle se limiter à l'application du port obligatoire du hijab et aux interrogatoires parlementaires ? Ou bien y a-t-il des évolutions simultanées qui accélèrent la crise ?

Il convient de noter que l’interrogatoire ministériel le plus rapide de l’histoire du régime iranien a eu lieu la semaine dernière avec l’accord de Khamenei. En outre, le vice-président chargé des affaires stratégiques, Mohammad Javad Zarif, a été contraint de démissionner grâce à la médiation du chef du pouvoir judiciaire Gholam-Hossein Mohseni-Ejei, le chef suprême du régime, Ali Khamenei, ayant joué un rôle décisif. Pendant ce temps, le parlement se prépare à poursuivre l’interrogatoire de plusieurs ministres, car certains députés réclament une accélération des destitutions. Le journal d’État  Iran  a déclaré explicitement dans son édition du 6 mars : « Il n’y a pas de gouvernement ! »

Le régime iranien a toujours eu recours à la répression brutale pour maintenir son emprise sur le pouvoir, continuant à recourir quotidiennement aux exécutions comme principal outil pour terroriser la société et maintenir le contrôle. Ces exécutions sont considérées comme un moyen de prendre des otages au sein de la population pour instiller la peur et réprimer toute tentative de nouveau soulèvement.

Sur le plan public, les manifestations des retraités se multiplient dans plusieurs villes, les manifestants scandant des slogans radicaux contre la corruption structurelle du régime. A l'approche du Nouvel An persan (Nowruz), la flambée des prix a intensifié le mécontentement social, plaçant le régime dans une situation critique quant à sa capacité à contenir la colère croissante de la population.

Parallèlement, les vagues migratoires se multiplient dans divers groupes sociaux, notamment parmi les universitaires, les infirmières et les médecins, qui ne voient aucun espoir pour l'avenir du pays sous le joug du régime. L'expertise intellectuelle et technique, ainsi que le capital financier, quittent l'Iran à un rythme accéléré, reflétant l'effondrement croissant des ressources humaines et économiques du pays.

A ces crises s'ajoutent des coupures de courant quotidiennes qui aggravent la souffrance de la population. Alors que les autorités affirment que le développement du programme nucléaire vise à produire de l'énergie, le pays est confronté à de graves pénuries d'électricité, ce qui démontre la fausseté de ces affirmations et alimente les soupçons sur les véritables ambitions nucléaires du régime.

L'explosion sociale approche

Les avertissements au sein du régime concernant une explosion sociale imminente due à l'aggravation des disparités de classe se font de plus en plus fréquents. Les médias affiliés au gouvernement envoient en permanence des messages de mise en garde au bureau du Guide suprême, au Parlement et au gouvernement, mettant en garde contre une catastrophe imminente si une étincelle déclenchait l'indignation publique.

Au milieu de cette scène turbulente, la question clé demeure : combien de temps le régime pourra-t-il résister à ces crises qui s’accumulent avant que la situation ne devienne incontrôlable ?

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