Une mission d’établissement des faits des Nations Unies (FFM) a publié un rapport accablant détaillant les violations généralisées et systématiques des droits humains commises par le régime iranien, qui s’étendent bien au-delà du soulèvement de 2022. Les conclusions, présentées au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, confirment que la répression d’État se poursuit et comprend des exécutions arbitraires, la persécution des minorités, la cybersurveillance et la répression ciblée de la société civile. Le rapport souligne que certains de ces crimes pourraient constituer des crimes contre l’humanité.
S’appuyant sur plus de 38 000 éléments de preuve médico-légaux et juridiques et sur 285 entretiens avec des victimes et des témoins, ce rapport de 252 pages confirme que les autorités iraniennes ont commis des massacres, des actes de torture et des violences sexuelles pour réprimer la dissidence. Il souligne les efforts continus du régime pour renforcer son contrôle sur les femmes, notamment par un renforcement du port du hijab, ainsi que par le recours aux exécutions publiques et aux détentions en représailles pour faire taire l’opposition. https://x.com/UN_HRC/status/1901943017268727819
« L’État iranien continue de nier toute responsabilité pour ses graves violations des droits humains », indique le rapport, soulignant que les mécanismes juridiques nationaux restent « fondamentalement compromis » et ne parviennent pas à rendre justice aux victimes. « Le gouvernement fait activement obstruction à la justice en intimidant les familles des victimes, en ciblant les militants et les avocats, et en intensifiant sa répression numérique.»
La mission de l’ONU confirme que l’Iran a considérablement augmenté le nombre d’exécutions en 2023 et 2024, les pendaisons publiques étant utilisées comme arme psychologique contre les détenus. Le régime est également accusé d’avoir inventé des récits de « suicide » pour les manifestants morts en détention. En outre, le rapport met en lumière la répression systématique exercée par le régime à l’encontre des minorités ethniques et religieuses, soulignant que les militants kurdes, baloutches et arabes ahwazis continuent d’être victimes de détentions arbitraires, de torture et de condamnations à mort disproportionnées.
Constatant l’ampleur et la persistance de la crise des droits humains en Iran, l’ONU appelle à la création d’un organisme d’enquête international permanent chargé de surveiller et de documenter les violations au-delà du mandat actuel de la mission. « L’ampleur et la gravité des violations des droits humains en Iran exigent une surveillance internationale soutenue », conclut le rapport. « Si les responsabilités ne peuvent être établies au niveau national, la justice doit être rendue au niveau international. »
Ce rapport constitue une nouvelle condamnation sans appel du recours croissant du régime iranien à la violence et à la répression pour se maintenir au pouvoir.
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