Une vague de protestations dans les villes iraniennes
Dimanche, plusieurs groupes – dont des retraités de la sécurité sociale et de la sidérurgie, des travailleurs du pétrole, des camionneurs, des infirmières, du personnel médical d’urgence et des employés de l’université de Téhéran – ont organisé des manifestations dans différentes villes. La détérioration des conditions de vie, l’inflation galopante et la négligence du gouvernement ont été à l’origine de ces manifestations qui se sont d’abord concentrées sur des griefs économiques, mais qui se sont rapidement transformées en slogans anti-corruption et anti-régime.
Travailleurs de l’usine d’oxyde de magnésium de Sarbisheh : Salaires impayés et promesses non tenues
Les travailleurs de l’usine d’oxyde de magnésium de Sarbisheh, dans la province de South Khorasan, ont organisé une manifestation pour protester contre des mois de salaires et d’heures supplémentaires impayés, ainsi que contre les primes non versées l’année dernière. Frustrés par les promesses non tenues, ils ont exprimé leur colère et leur désespoir.
Les retraités de l’industrie sidérurgique du Khuzestan : « Nous ne resterons pas silencieux tant que nous n’aurons pas obtenu nos droits ».
Les retraités de la sidérurgie du Khuzestan se sont rassemblés devant le bâtiment du Fonds de pension de la sidérurgie, scandant des slogans tels que « Métallurgistes, élevez votre voix, exigez vos droits » et « Notre ennemi est juste ici, ils mentent à propos de l’Amérique ». Leur manifestation reflétait leur indignation face à l’injustice et à la corruption du gouvernement.
Retraités de la sécurité sociale au Khouzistan et au Kermanshah : Défier la pauvreté et la discrimination
Simultanément, les retraités de la sécurité sociale du Khouzistan se sont rassemblés devant le bureau de l’administration locale, dénonçant leur situation financière et médicale désastreuse. À Kermanshah, malgré une pluie battante, les retraités ont manifesté avec des slogans tels que « Inflation et prix élevés, non à la guerre et à la destruction » et « Libérez tous les enseignants emprisonnés », démontrant ainsi leur détermination malgré les conditions météorologiques difficiles.
Shushtar et Alborz central : Des revendications claires, des réponses vagues
Les retraités de la sécurité sociale de Shushtar ont réclamé des arriérés de paiement pour sept mois, des augmentations de salaire en fonction de l’inflation et l’application intégrale d’un ajustement de 40 % des pensions. Dans le même temps, les retraités de la sidérurgie de l’Alborz central ont réclamé des réformes des pensions remontant à 2020, mais le gouvernement n’a pas encore répondu.
Téhéran : Slogans politiques et avertissement au régime
Dans la capitale, les retraités de la sécurité sociale ont non seulement protesté contre les difficultés économiques, mais ils ont également demandé la libération des prisonniers politiques, en scandant : « Esmail Gerami, Nowruz Zabihi, Ebrahim Madadi doivent être libérés ! » Ces chants ont signalé l’intersection croissante entre les griefs économiques et les revendications politiques, susceptibles d’alimenter un soulèvement plus large.
Shush, Haft Tappeh et Karkheh : Défier l’oppression
Les retraités de ces régions ont exprimé leur colère par des slogans tels que « Nous ne voulons pas vivre sous l’oppression, nous sacrifions nos vies pour la liberté » et « L’inflation galopante ruine le marché ». Leurs manifestations ont mis en évidence la frustration engendrée par la pauvreté, l’inflation et la corruption systémique.
Travailleurs des services médicaux d’urgence de Gilan : « Comment pouvons-nous vivre avec 90 000 tomans ? »
Le personnel des services médicaux d’urgence de Gilan a protesté contre les bas salaires et l’inflation incontrôlée, en scandant : « Assez de promesses vides, nos tables sont vides. » Ils se sont demandé comment on pouvait survivre avec 90 000 tomans (moins de 2 dollars au taux de change officieux), illustrant ainsi de manière frappante la crise économique iranienne.
Chauffeurs de camion : De Mashhad à la frontière turque
Les conducteurs de bétonnières et de camions de Mashhad se sont mis en grève pour protester contre les amendes municipales et la pénurie de carburant. Pendant ce temps, les chauffeurs de camions bloqués à la frontière turque se sont rassemblés devant l’Organisation d’inspection générale, condamnant la corruption dans le secteur de l’importation. Plus de 1 800 poids lourds sont bloqués à la frontière depuis plus d’un an, mettant leurs propriétaires au bord de la ruine.
Employés de l’université de Téhéran et infirmières de Yazd : Demander des comptes
Les employés de l’université de Téhéran, frustrés par la mauvaise gestion, ont exigé des démissions en scandant « Ministre injuste, démissionnez, démissionnez ». À Yazd, les infirmières ont manifesté devant l’université des sciences médicales en criant « Les infirmières éveillées rejettent la discrimination », soulignant ainsi leur frustration face aux promesses non tenues.
Les travailleurs du pétrole du Sud et les mineurs de charbon de Shahrud : « Où sont nos primes de nouvel an ? »
Les employés du secteur pétrolier dans le sud de l’Iran ont protesté contre le non-paiement des primes et des salaires du Nouvel An, tandis que les mineurs de charbon retraités de l’Alborz oriental à Shahrud ont manifesté pour réclamer l’application des lois parlementaires sur le travail.
Les manifestations nationales du dimanche 9 mars 2025 ont montré que le mécontentement en Iran ne se limite plus à une seule classe sociale ou à une seule région. Des griefs économiques aux protestations politiques, le peuple iranien se dresse contre la corruption, la pauvreté et l’oppression. Cette vague de manifestations pose un sérieux défi à un régime qui continue de s’appuyer sur la répression et la négligence.
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