mardi 18 mars 2025

Iran : retraités, infirmières et travailleurs réclament des droits

 Des retraités, des infirmières et des travailleurs de divers secteurs sont descendus, lundi 17 mars, dans la rue pour réclamer des salaires impayés, des retraites plus élevées et de meilleures conditions de travail. De Tabriz à Bandar Abbas, les manifestants ont exprimé leur frustration face à la corruption du gouvernement, à la mauvaise gestion économique et à la négligence institutionnalisée.

Les retraités de la Compagnie iranienne des télécommunications (TCI) ont organisé des rassemblements à Sanandaj, Rasht, Bandar Abbas, Bijar et Shiraz, poursuivant leur mouvement de protestation de lundi contre la corruption de la direction. Les manifestants ont scandé des slogans tels que « Nous ne voulons pas d’un ministre incompétent !» et « Clamez pour vos droits ! », exigeant des ajustements de retraite et l’application des lois votées par le régime lui-même, mais qu’il refuse d’appliquer.

À Rasht, dans le nord de l’Iran, les manifestants ont critiqué sans ambages les dirigeants du régime, imputant la dégradation de leurs conditions de travail à leurs hauts responsables. De même, à Sanandaj, dans l’ouest de l’Iran, les retraités ont fustigé les actionnaires soutenus par le gouvernement – Setad Ejraei Farman Imam (contrôlé par le cabinet de Khamenei) et la Fondation coopérative du CGRI – pour avoir pillé les actifs de TCI au mépris des droits fondamentaux des retraités.

À Chiraz, dans le sud de l’Iran, des travailleurs et des retraités du secteur des télécommunications longue distance ont rejoint les manifestations, scandant : « L’année (persane) est terminée, mais ils n’ont pas répondu à nos revendications !» Cela témoignait de leur détermination à poursuivre leur lutte l’année prochaine.

Au-delà des retraités, d’autres secteurs se sont également mobilisés. À Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, des infirmières de l’hôpital Imam Reza ont manifesté contre les bas salaires et les conditions de travail intolérables, exigeant une meilleure rémunération et un traitement équitable de la part des administrateurs de l’hôpital.

Pendant ce temps, à Zanjan, dans le nord de l’Iran, des marchands de bétail sont descendus dans la rue pour protester contre la fermeture du marché aux bestiaux de Hosseiniyeh, un carrefour essentiel pour leurs activités. Cela met en lumière la crise économique plus large qui touche les communautés urbaines et rurales, les politiques du régime aggravant les difficultés.

Ces dernières manifestations surviennent alors que les dirigeants iraniens s’efforcent d’empêcher un soulèvement de plus grande ampleur. Les manifestations actuelles des retraités et des travailleurs reflètent l’aggravation de la crise économique et l’indignation de l’opinion publique contre la corruption systématique qui a appauvri des millions de personnes.

Le régime iranien craint que ces mouvements ne dégénèrent en troubles plus larges, comme on l’a vu lors des précédentes manifestations nationales. Cette crainte est aggravée par l’approche du Chaharshanbe Suri (Fête du Feu), traditionnellement utilisé comme exutoire pour la contestation publique. Afin de réprimer d’éventuels troubles, le régime a déjà confisqué plus de 8 millions d’unités de feux d’artifice et de matières explosives, selon les médias d’État.

L’incapacité répétée du gouvernement à répondre à ces revendications économiques et son recours croissant à la répression suggèrent que l’Iran est au bord d’une confrontation majeure entre le peuple et l’élite dirigeante.

Alors que les manifestations s’étendent désormais à de multiples secteurs et villes, le régime est confronté à une rébellion croissante qui pourrait se transformer en un soulèvement national de grande ampleur.

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