Une césarienne de routine devient mortelle
Mina Hooti, une jeune femme de 25 ans originaire du village de Kenar-Kamban dans le comté de Nikshahr, est décédée à l’hôpital Imam Ali de Zahedan, la capitale de la province du Sistan-et-Baloutchestan, après avoir subi une césarienne. Elle souffrait d’une grave hémorragie, n’avait pas reçu les soins nécessaires et était confrontée à une grave pénurie de matériel médical.
Les médecins de l’hôpital Nikshahr ont pratiqué la césarienne, qui a duré plus d’une heure, ce qui est inhabituel. Après l’accouchement, le taux d’hémoglobine de Mina est tombé à 4, bien en dessous de la fourchette normale de 12 à 16 pour une femme enceinte. Malgré cet état alarmant, elle a été autorisée à quitter l’hôpital sans avoir subi les examens nécessaires ni reçu les soins postopératoires adéquats.
Recherche désespérée de soins médicaux appropriés
Quelques jours plus tard, son état s’est détérioré, obligeant sa famille à la conduire d’urgence à l’hôpital de Nikshahr. Cependant, en raison du manque de spécialistes et d’installations médicales essentielles, l’hôpital n’a pas été en mesure de fournir un traitement de survie. En l’absence d’ambulance, sa famille n’a eu d’autre choix que de la transporter elle-même, d’abord à l’hôpital d’Iranshahr, puis à l’hôpital Imam Ali de Zahedan.
Même à l’hôpital Imam Ali, la situation de crise s’est poursuivie. L’hôpital ne disposait pas d’un hématologue ou d’un spécialiste du sang et son traitement en était négligé. Au départ, elle a été placée dans le service de médecine interne pour femmes au lieu de recevoir des soins intensifs immédiats. Lorsque son état s’est aggravé, elle a perdu connaissance et a finalement été transférée au service de soins intensifs. Les médecins ont ensuite confirmé une insuffisance rénale et des poumons remplis de liquide. Il est choquant de constater que l’unité de soins intensifs ne disposait pas d’un appareil de dialyse.
Un transfert cruel et inhumain
L’aspect le plus horrible du calvaire de Mina a sans doute été le transfert nocturne pour la dialyse. En l’absence d’appareil de dialyse dans l’unité de soins intensifs, elle a dû être transportée sur une distance de 500 mètres dans le froid, à l’air libre, tout en étant reliée à un ventilateur. Cette pratique inhumaine a entraîné une grave raréfaction de l’oxygène dans son sang. L’anesthésiste a fini par refuser d’autres transferts en raison du risque extrême. Après 2 nuits de souffrance, Mina a succombé aux défaillances du système.
Un système de santé qui s’effondre
La mort de Mina Hooti n’est qu’une des nombreuses tragédies évitables causées par la détérioration du système de santé iranien. Chaque année, des milliers de médecins et d’infirmières fuient le pays ou abandonnent la profession en raison de conditions de travail insupportables. Il en résulte une grave pénurie de professionnels de la santé, ce qui fait que les hôpitaux manquent de personnel et que les patients sont négligés.
Pendant ce temps, le régime iranien donne la priorité au financement du terrorisme, des conflits régionaux et des ambitions nucléaires plutôt qu’à l’investissement dans un système de santé qui pourrait sauver des vies. Dans un pays où la vie humaine n’a que peu de valeur pour les autorités, d’innombrables personnes continuent de souffrir et de mourir à cause de la négligence médicale et de l’incapacité du régime à fournir des services de santé de base.
Mina Hooti n’est pas la première victime de ce système défaillant, et elle ne sera pas la dernière.
Source : CNRI Femmes
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