samedi 1 mars 2025

Le régime iranien dans l’incertitude interne dans un contexte de crises croissantes

 Les responsables du régime iranien ont ces derniers jours publié des déclarations contradictoires et alarmistes, révélant leurs craintes face à l’instabilité interne, aux troubles économiques et à la dissidence croissante.

La faiblesse et l’effondrement interne
Lors du sermon de la prière du vendredi 28 février, Mohammad-Bagher Mohammadi Laini, chef de la prière du vendredi de Sari, a mis en garde contre la perception de faiblesse au sein du régime : « Nous devons instiller la peur chez l’ennemi, et non l’inverse. Pire que la peur elle-même, c’est de laisser l’ennemi voir que nous avons peur… Malheureusement, certaines personnes disent aux éléments étrangers que nous sommes les mains vides, qu’un seul missile pourrait nous anéantir. »

Laini a également souligné l’importance d’empêcher les forces d’opposition de s’unir contre le régime, admettant que si les adversaires formaient un front uni, la situation pourrait devenir « très difficile » pour l’establishment au pouvoir. Ses remarques mettent en évidence la crainte des dirigeants que les divisions internes et les pressions extérieures puissent accélérer la chute du régime.

Crise économique et paralysie du leadership
Les difficultés économiques du régime ont exacerbé les discordes internes, les responsables reconnaissant ouvertement leurs échecs. Laini a déploré l’état désastreux de l’économie iranienne, en particulier la dévaluation de la monnaie nationale, et a exprimé sa frustration face à l’incapacité du gouvernement à enrayer la crise : « Le dollar continue de grimper, et nous ne pouvons pas l’arrêter. Nous ne pouvons pas réduire notre dépendance aux devises étrangères. Nous ne pouvons même pas nous mettre d’accord sur la question de savoir s’il faut destituer des responsables. Alors, que sommes-nous censés faire ? »

Les difficultés économiques croissantes ont non seulement alimenté la colère de la population, mais aussi approfondi les divisions entre les factions du régime.

La sécurité et la peur de la révolte
L’appareil de sécurité du régime semble également profondément préoccupé par l’efficacité des mouvements d’opposition et de l’activisme en ligne. Ahmadreza Radan, commandant des forces de sécurité de l’État, a reconnu la menace posée par la dissidence croissante sur les plateformes numériques. S’exprimant lors d’une cérémonie au Khouzistan, il a déclaré : « Dans le passé, l’ennemi attaquait avec des chars. Aujourd’hui, ils mènent une guerre cognitive dans le cyberespace. À l’époque, nous étions encerclés dans les tranchées ; aujourd’hui, nous sommes encerclés dans les canaux en ligne. »

Cet aveu reflète l’inquiétude du régime face à l’influence des forces d’opposition dans la formation de l’opinion publique et la mobilisation de la résistance par le biais des médias sociaux.

Isolement diplomatique et désespoir stratégique
Pendant ce temps, l’ancien ambassadeur du régime en Allemagne, Ali Majedi, a souligné les échecs diplomatiques du régime et son isolement international croissant. Dans un article récent, il a écrit : « En raison des occasions manquées, l’Iran est désormais confronté à la menace du mécanisme de « snapback » [rétablissement des sanctions de l’ONU]. Les États-Unis détiennent tout le pouvoir dans les négociations avec l’Europe, alors que nous nous sommes dépouillés de tout pouvoir de négociation. »

De même, Heshmatollah Falahatpisheh, ancien chef de la commission parlementaire de sécurité du régime, a averti que la stratégie iranienne de l’administration Trump, associée à un éventuel accord entre les États-Unis et la Russie, pourrait laisser Téhéran complètement acculé : « Les politiques proposées par Trump signifient la fin des négociations pour l’Iran… le pire scénario serait que l’Iran devienne un argument de négociation dans un accord entre les États-Unis et la Russie sur l’Ukraine. »

Intensification des troubles au Sistan-Baloutchistan
En plus de ses difficultés économiques et diplomatiques, le régime continue de lutter pour maintenir son contrôle sur le Sistan-Baloutchistan, l’une des régions les plus agitées d’Iran. Le ministre du Renseignement, Esmail Khatib, a récemment averti que des éléments soutenus par l’étranger alimentaient l’instabilité dans cette région, une affirmation qui fait écho aux déclarations précédentes d’autres responsables.

Hosseinali Shahriari, un parlementaire du régime, avait admis plus tôt que les forces de sécurité étaient débordées dans la province : « Le Sistan-Baloutchistan a été classé comme zone rouge pour la sécurité. Nous avons déployé 70 000 personnels armées, mais il y a des victimes parmi elles chaque jour. »

Cette reconnaissance brutale suggère que la province reste un point d’éclair majeur pour la résistance anti-régime.

Conclusion
Alors que les crises politiques, économiques et sécuritaires de l’Iran s’aggravent, les hauts responsables du régime semblent de plus en plus inquiets pour leur avenir. Ces déclarations reflètent une réalité indéniable : un État qui, autrefois, semblait fort, est aujourd’hui rongé par la peur d’un effondrement interne, de soulèvements populaires et d’un isolement international. L’aveu croissant de faiblesse de l’intérieur est le signe d’un régime qui lutte pour maintenir son emprise sur le pouvoir.

Source : CNRI 

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