Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes d’Iran aujourd’hui, le 4 mars, alors que des travailleurs, des retraités, des professionnels de la santé, des agriculteurs et des poissonniers sont descendus dans la rue pour réclamer leurs droits, dénonçant l’aggravation de la crise économique et sociale qui frappe le pays.
À Téhéran, la capitale du pays, les retraités de l’industrie sidérurgique se sont rassemblés contre la mauvaise gestion du Fonds de pension de l’industrie sidérurgique, condamnant les faibles retraites et l’échec du gouvernement à mettre en œuvre l’égalisation des retraites. Les manifestants ont scandé : « Ce niveau d’injustice n’a jamais été vu par aucune nation. »
À Shiraz, dans le sud de l’Iran, les retraités du secteur des télécommunications se sont rassemblés en grand nombre pour exprimer leurs doléances, tandis que les agriculteurs d’Ispahan et les ouvriers de la société Jahan Pars à Rafsanjan, dans le centre de l’Iran, ont également organisé des manifestations pour réclamer de meilleures conditions de travail et des salaires équitables.
Les professionnels de la santé de Shush, Ardal et Rasht se sont mobilisés contre la détérioration des conditions de travail, les bas salaires et les avantages sociaux non payés. À Shush, les infirmières et les travailleurs de la santé se sont rassemblés sous le slogan : « Les promesses creuses suffisent ; nos tables sont vides. » Des manifestations similaires ont été observées à Ardal, où les travailleurs de la santé ont déclaré leur détermination à poursuivre leurs manifestations jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
À Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran, les poissonniers locaux ont protesté contre la destruction de leur marché par les autorités gouvernementales, en scandant : « Depuis 80 ans, c’est ici que nous vivons – où devons-nous aller maintenant ? » Le déplacement forcé de ces travailleurs a laissé beaucoup d’entre eux sans source de revenus, ce qui a alimenté encore davantage le mécontentement.
La crise économique actuelle a poussé de nombreux Iraniens dans des conditions de vie désespérées. Les médias d’État ont fait état de nouvelles tendances choquantes, notamment la hausse des « locations de lits publics » à Téhéran. En raison de la hausse des prix des loyers, les particuliers se contentent désormais de louer un lit simple pour 100 000 tomans par nuit, soit 2 millions de tomans par mois, avec un droit d’entrée supplémentaire de 20 000 tomans.
En outre, les pénuries de médicaments et la flambée des prix des médicaments ont entraîné une augmentation alarmante des « abandons d’ordonnance », les patients n’ayant plus les moyens de payer les médicaments prescrits. Hadi Ahmadi, membre du conseil d’administration de l’Association pharmaceutique iranienne, a récemment admis que trois clients sur dix des pharmacies partent sans acheter leurs médicaments en raison des coûts élevés.
Même le président du régime, Masoud Pezeshkian, a reconnu que d’importantes sommes de devises étrangères subventionnées destinées à l’importation de médicaments ont disparu, entraînant de nouvelles pénuries et des hausses de prix. Selon le journal d’État Arman-e Emrooz, la crise sanitaire s’aggrave, faisant peser un fardeau financier insupportable sur les patients qui ont du mal à payer les traitements hospitaliers et les médicaments essentiels.
Des professionnels de la santé aux retraités, en passant par les travailleurs et les propriétaires de petites entreprises, les manifestations d’aujourd’hui dressent le portrait clair d’une société au bord du gouffre. Alors que les conditions économiques continuent de se détériorer et que le mécontentement de la population s’accroît, le régime iranien fait face à une pression croissante de la part de tous les secteurs de la société. Alors que les manifestations s’intensifient dans tout le pays, l’incapacité du gouvernement à répondre à ces demandes urgentes ne fait qu’accroître la probabilité de nouveaux troubles dans les jours à venir.
Source : CNRI
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